04 avril 2007
L'énigme de la joie
Douce clarté de la lune ce soir dans la rue le forsythia et le prunus rayonnent sous le ciel élevé
À quoi tient la joie humaine du printemps ?
À un forsythia qui illumine un mur la nuit à un prunus en gloire sur le petit parking vide à cette nuit précise qui sent la fleur
Toute la joie du printemps en un souffle de fœhn dévalé des montagnes
Et toujours en sera-t-il ainsi de cette joie de rien du tout de ces fleurs de rien du tout qui te feront renoncer provisoirement à l’obsession du sommeil comme si se préparait une fête
Douter des ténèbres à quoi cela tient-il ? À une pendule avancée d’une heure au chant tardif d’un merle à la surprenante sexualité des arbres
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00:30 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Brouillon de poème, lune, printemps, joie, forsythia, prunus
28 mars 2007
La grande porte de la fugue
« Les écoles sont les bergeries des moutons de Panurge » (Françoise Dolto)
Se dresse devant toi la grande porte de la fugue
Point de billet d’absence plus de mot d’excuse qu’adviendra-t-il dans la forêt une fois le pas franchi ?
Peut-on boire l’eau de la rivière ?
Et s’il fait froid le soir ?
Et qu’en est-il du mufle humide de la nuit et de la belladone qui fait de l’œil aux enfants perdus pour leur tordre le cœur ?
Mais l’heure n’est pas à la résolution de ces problèmes et tu es en retard pour les autres dont se joue le premier de la classe
En retard face à la haute porte ouvrant sur des trains qui n’arrivent pas à l’heure des baignoires et des robinets en folie tu dois choisir entre la fugue et les heures de colle
Avant de te libérer avec les autres punis du jeudi le Maître dit « vous avez bien travaillé » et donne cahiers et crayons en récompense car ainsi fonctionne ce monde qu’il enseigne : punition récompense
Et s’ouvre et se ferme inlassablement sur ces mots la lourde porte entre la classe et la forêt la grande porte de la fugue
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00:30 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souvenirs, brouillon de poème, fugue, belladone
26 mars 2007
Une campagne qui sent le kaki
Après le service civique obligatoire (cf mon texte « Une campagne qui sent le kaki » sur le site Écrivains en campagne), voici le drapeau obligatoire, nouveau hochet Royal. Notre porte-drapeau souhaite que chaque foyer français ait son drapeau à la maison et que ledit drapeau soit déployé à la fenêtre le 14 juillet. Comment vont faire les SDF ? Le drapeau accroché au sac à dos ? Autre question, y aura-t-il des inspecteurs à domicile pour constater que le drapeau est bien en place et qu'il est bien en vue le jour de la fête nationale ? À moins de voir cette tâche confiée à nos voisins les mieux intentionnés ? Décidément, elle sent vraiment le kaki cette campagne.
09:50 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ségo, élection présidentielle, drapeau, kaki, campagne