17 novembre 2006
Ne te casse pas la tête
Encore une promenade aujourd’hui
Aujourd’hui ton rêve aime ondoyer comme regain blé ou roseaux
Tu marches dans la merveille régulière de cet automne sous le feu hurlant des origines dont on ne sait qui l’alluma
Que sa lumière traverse une feuille de hêtre ou une corolle de campanule suffit à nimber le monde entier c’est-à-dire le chemin forestier des couleurs du hêtre et de la campanule
Tes récentes journées de vie par opposition à celles où tu ne vis pas enfin pas tout à fait
Ces journées de gloire secrète lorsque plus rien n’est à déchiffrer puisque tu sais le principal à savoir :
Tu es invité au spectacle du hêtre et de la campanule des talus et tu n’es sur Terre pour rien d’autre alors ne te casse pas la tête
Vis ces journées de vie et de gloire secrète dans la lumière du hêtre et de la campanule et sois absent absente-toi de toutes les autres
Et ces journées de triomphe peut-être que la troisième symphonie d’Aaron Copland pourrait en donner une idée à qui voudrait savoir ce qu’est vivre si tant est que cela puisse encore intéresser quelqu’un dans la ville où chacun croit qu’il a quelque chose d’important à faire loin bien loin du chemin forestier
Copyright : Orage-Lagune-Express, 2006.
00:33 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, chemin forestier, hêtre, campanule, Aaron Copland, symphonie
13 novembre 2006
Aaron et Lenny
Ils ont l’air de bonne humeur sur cette photo les deux géants de la musique américaine du vingtième siècle
Quand le photographe Walther H. Scott appuie sur le déclencheur on ne sait si Lenny parle direction d’orchestre à Aaron ou s’il ôte délicatement un cheveu du revers de la veste d’Aaron
Cela tient souvent à un cheveu la composition la direction d’orchestre l’amitié
On fait le même geste quand on tient un cheveu ou une baguette ou quand on essaie de parler de ce qui échappe aux mots notamment la musique et l’amitié
Cette photo parle elle parle bien d’Aaron et Lenny de leur amitié et de leur génie
Le photographe Walther H. Scott a tout compris de ce chef-d’oeuvre d’amitié
Tu as souvent cette image sous les yeux depuis 1991 ou 1992 lorsque tu achetas ce disque avec Aaron et Lenny en photo de couverture
Et depuis tu veux écrire quelque chose sur cette amitié et sur cette musique qui rayonnent d’Aaron et de Lenny même si tu sais que c’est impossible car aucun mot ne peut exprimer directement l’amitié et la musique
Telle est la réussite de Walther H. Scott un portrait des cinquante-trois ans d’amitié d’Aaron (1900-1990) et Lenny (1918-1990)
Photo : de gauche à droite, Aaron Copland et Leonard Bernstein (Photo Walther H. Scott)
10:20 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Aaron Copland, Leonard Bernstein, musique, photo, composition, direction, orchestre
08 novembre 2006
Pamphyle à Lyon
Lorsque le peintre Jacki Maréchal m'a présenté Pamphyle à la galerie Ex-libris à Oyonnax, j'étais déjà sous le charme évident et discret de cette oeuvre puisque Jacki m'avait montré les tableaux avant le vernissage. Toujours à la demande de Jacki, j'avais écrit un texte pour le catalogue.
J'envie l'amateur que le destin aura choyé en lui ménageant pour la première fois une halte devant une oeuvre de Pamphyle.
À ce chanceux qui ne connaît pas encore son bonheur, je n'imposerai pas mon interprétation. Ce que j'ai pu ou cru voir dans d'étonnantes teintes de métal ou de bois patinés, dans des grains et des trames où l'écriture et la peinture ne cessent de se faire signe, est un cadeau qui m'appartient. Je lui dirai simplement de ne pas manquer l'occasion de cette nouvelle rencontre avec une beauté dont il a l'instinct et l'idée mais que seul l'artiste sait matérialiser.
Cette beauté, Pamphyle la fixe un moment qui devient un tableau. Il agit dans l'interrogation de la matière où s'animent des empreintes, des graffiti et des rayures. J'oserais dire des nervures. Toutes ces marques s'organisent parmi des lignes et des strates où le regard cheminera sans contrainte.
À ce visiteur qui a encore toute sa découverte devant lui, je ne chercherai même pas à décrire, encore moins à expliquer. Tout au plus veillerai-je à lui indiquer en Pamphyle un allié sûr dans l'obscur et lent combat de toute nature poétique décidée à garder les yeux ouverts sur le meilleur de la vie.
Ce passant spontané qui va frôler le monde de Pamphyle, je me contenterai de lui suggérer : entre et regarde. Regarde comment la réminiscence d'une vieille couleur sur une coque rouillée peut se décliner en une marine, comment murmure un mur et comment crie une écorce ou peut-être même comment crisse le temps sur les surfaces de son passage.
Mais ce sera déjà une autre histoire qui se colportera entre des regards accueillants comme des jardins au geste fertile du peintre. Ce sera l'histoire personnelle de tous les attentifs qui franchiront le seuil de Pamphyle.
- Exposition Pamphyle, galerie Le Soleil sur la place, 4 rue Antoine de Saint-Exupéry (ex rue Alphonse Fochier) 69002 Lyon. www.lesoleilsurlaplace.com
Du mercredi 8 novembre au jeudi 7 décembre 2006.
10:00 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Pamphyle, art, peinture, texte Cottet-Emard, catalogue d'exposition