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13 novembre 2022

Carnet / De la narration paresseuse

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Qui parle ? Tout auteur de fiction le sait : c’est la première question à laquelle il doit répondre avant de commencer la narration. Il s’agit d’un choix moins évident qu’il n’y paraît. Cette préoccupation peut même parfois se substituer à l’histoire qu’on veut raconter jusqu’à en devenir le sujet, ce qui a souvent abouti, dans la production littéraire des dernières années du vingtième siècle jusqu’à aujourd’hui, à la publication de livres très ennuyeux pour ne pas dire fumeux, écrits par des auteurs qui nous font entrer dans leur cuisine alors qu’en tant que simples lecteurs, nous préférerions être reçus dans le salon. 

La réflexion sur le choix du narrateur n’en est certes pas moins un aspect intéressant de l’écriture d’un roman, d’une nouvelle ou d’un récit mais cela ne doit pas empêcher l’auteur de se rappeler que la première motivation du lecteur, y compris le lecteur de littérature dite de création qu’on pourrait aussi nommer littérature exigeante ou sophistiquée, est de se divertir. En tant que lecteur, c’est mon cas, même lorsque je m’immerge dans un chef-d’œuvre de la littérature ou de la poésie. Par immodestie ou par surestimation de l’activité littéraire, trop d’auteurs ont tendance à oublier la fonction de divertissement de leur art, de tous les arts, d’ailleurs. Un grand cru reste du vin, un grand cigare reste du tabac, un grand livre reste de la littérature et tout cela sert à nous distraire de notre condition. 

Voilà pourquoi, comme lecteur ou auteur, je ne dédaigne pas les romans, nouvelles et récits écrits sur le mode de ce que j’appelle la narration paresseuse, c’est-à-dire la solution la plus simple qui permet de raconter une histoire au moyen de l’auteur narrateur omniscient, comme dans Légendes d’automne de Jim Harrison, pour ce citer que cet exemple parmi tant d’autres.

 

Extrait de Carnets, © Orage-Lagune-Express, 2022.

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01 novembre 2021

Mon quatrième poème de la Toussaint et du jour des Défunts (extrait)

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À la Toussaint, mon esprit est la maison que je veux accueillante et joyeuse pour mes défunts,
 
 
la douce maison des morts
 
 
tant je fus toute ma vie heureux et choyé dans leurs terrestres demeures.
 
 
Je les attends comme ils m’ont espéré
 
 
s’ils veulent bien venir au seuil de ma mémoire
 
 
et ni la nuit ni le froid ne m’atteignent quand je leur ouvre ma porte
 
 
car je ne vois dehors dans le vent que l’envol des feuilles d’automne qui fut leur danse enfantine et leur grande valse.
 
 
Je les connais tous, même ceux qui sont nés et ont vécu lorsque je n’étais pas encore parce que nous parlons d’eux autour de la grande table.
 
 
Comme ce grand récit nourrit bien, autant que les mets et les vins,
 
 
et qu'il est bon de rire de leurs rires et de pleurer de leurs larmes.
 
 
 
Extrait de : Encens, marbre et bruyère, ensemble intégré à mon recueil Estime-toi heureux. © Éd. Orage-Lagune-Express.
Feuilles d'automne sur la route forestière (photo MCC)