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27 février 2018

Sixième poème du bois de chauffage

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Dans les grandes lignes de la vie j’ai mieux réussi à ne pas faire ce que je ne voulais pas qu’à faire ce que je voulais

 

Oh bien sûr il me faut ranger le bois et parfois le scier mais cela n’entre pas dans les grandes lignes on ne peut pas échapper à tout

 

Un après-midi de tronçonneuse peut-il être recyclé dans un poème ? Je connais des romanciers américains qui en font trois cents pages et beaucoup d’argent

 

Je devrais m’en inspirer et partir signer de tels livres en jeans et chemise à carreaux dans les salons où l’on trouverait ça tellement authentique un auteur local qui débite du bois de chauffage

 

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2018

 

06 août 2015

Carnet de voyage / Sardaigne : Enola Gay

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Dans quel esprit suffisamment inconscient avait pu naître l'idée de donner à une boutique de mode le nom du bombardier B-29 qui largua la bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945 ? Au cas où le client n'aurait pas fait le rapport, des images de l'avion accompagnaient les sinistres lettres inscrites en gros caractères sur la vitre. Enola Gay est aussi le nom de la mère du colonel Paul Tibbets qui « baptisa » ainsi son B-29 en une délicate attention, d'un goût aussi sûr que celui dont fit preuve le marchand de jeans.

Il faisait beau dans les rues d'Alghero ce jour-là, comme le 6 août 1945, et je dois dire que cette enseigne stupide suffit à assombrir un moment (dérisoire) mes pensées. Je ne pus que m'éloigner en souhaitant une faillite rapide à ce commerce et j'aime à songer aujourd'hui que mon voeu fut exaucé car durant mon dernier séjour à Alghero, je pus constater la disparition d'Enola Gay au profit d'une autre échoppe au nom plus engageant.

(Extrait de mon recueil de carnets de voyages en Italie)