20 janvier 2019
Carnet / Un conseil de Ian Fleming et une promenade au lac Genin gelé
En ce moment, je travaille beaucoup plus vite que d’habitude sur un chantier de deux romans dont l’un me pose des problèmes techniques. Par chance, cette accélération survient en cette période de l’année moins propice à la vie à l’extérieur. Alors j’avance parce que je suis moins distrait par le monde. Le roman me procure cependant moins de satisfaction que le récit, la nouvelle et les genres aujourd’hui apparentés à la poésie. La narration romanesque relève un peu du bricolage, du bidouillage disait Raymond Carver, ce qui me paraît parfois assez vain mais il n’en demeure pas moins que j’éprouve un réel plaisir à m’immerger dans un monde et des personnages que je crée de toutes pièces. L’un des problèmes techniques que j’évoquais à l’instant est l’exactitude et il se trouve qu’en feuilletant un de mes anciens carnets, je suis tombé sur cette citation de Ian Fleming que j’avais recopiée : « Ne laissez jamais trop d’exactitude s’interposer entre vous et une bonne histoire. »
Après ce sage conseil, quelques images de ma promenade au lac Genin gelé hier samedi :
Photos (je dirais plutôt images) © Christian Cottet-Emard
03:23 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, christian cottet-emard, carnets lisbon lovers, roman, écriture, fiction romanesque, narration, chantier romanesque, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, hiver, neige, paysage, campagne, lac genin, haut bugey, nature, ain, rhône-alpes auvergne, france, europe, auberge du lac genin, lac gelé, glace, givre, épicéa, forêt, ian fleming, raymond carver
17 janvier 2019
Carnet / Lectures croisées à propos du livre LA TOLÉRANCE ET L’AVERSION de Claude Habib et d’un échange entre Kamel Daoud et Boualem Sansal
Lecture hier après-midi de deux passionnants articles du Figaro : Claude Habib : « La tolérance doit-elle nous interdire de protéger nos mœurs ? » qui donne les bonnes feuilles du livre La Tolérance et l’aversion publié par l’essayiste et romancière chez Desclée de Brouwer et Kamel Daoud - Boualem Sansal : les compagnons de la liberté, un échange entre les deux écrivains qui ne cessent de nous alerter sur le déni du danger qui menace les démocraties occidentales.
Pour présenter l’ouvrage de Claude Habib, la journaliste Eugénie Bastié en a choisi des extraits classés en rubriques : Repenser la tolérance, L’Amérique a tort de nous faire la leçon, Tolérer l’intolérance ? La vertu minimale, Les raisons de l’opposition au voile, L’aptitude à se décentrer, Le besoin vital de frontières, Des limites à la liberté religieuse ?
Dans l’échange entre Kamel Daoud et Boualem Sansal mis en forme par Alexandre Devecchio, on peut lire que les deux écrivains menacés en Algérie hésitent cependant à s’exiler en France : « C’est aussi parce que la France leur apparaît aujourd’hui de moins en moins comme la nation de Voltaire et de plus en plus comme le pays de Soumission de Houellebecq. » En France, Daoud déclare craindre l’attaque d’un fanatique agissant en électron libre, quant à Sansal, il a fait l’objet d’une tentative d’agression à Nice par un franco-algérien. Ciblés dans leur pays, les deux écrivains sont aussi dénigrés (le mot est faible) dans certaines franges des milieux universitaires et de l’intelligentsia occidental.
Pendant qu’un président trop jeune, narcissique, versatile et manipulateur égare le pays dans l’insignifiance de son débat national et pendant que notre société s’enlise dans des confrontations à propos de sujets d’un autre âge liés à l’obscurantisme religieux, les rares intellectuels qui nous alertent sur les thèmes les plus brûlants de notre actualité ne sont pas écoutés. C’est très inquiétant.
Pour conclure ce résumé de mes lectures croisées, je reviens à l’essayiste et romancière Claude Habib qui écrit : « ... la tolérance ne doit pas se dilater inconsidérément : au-delà d’un certain point, elle ne peut s’accroître sans se réduire à l’impuissance. Tolérer l’intolérance impliquerait de supporter la cruauté ou la violence des ennemis - si ce n’est approuver, au moins laisser faire. Ce n’est donc pas augmenter la tolérance, mais la désarmer. Il est un point où l’accroissement apparent est une autodestruction réelle. »
02:02 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude habib, kamel daoud, boualem sansal, liberté, tolérance, blog littéraire de christian cottet-emard, carnet, lecture, lectures croisées, presse, le figaro, littérature, essai
12 janvier 2019
Carnet / Double vie
C’est étrange, j’aime l’abondance, la facilité, le confort, y compris le confort bourgeois (pardon pour le pléonasme), l’ordre, la sécurité, la stabilité, les racines, les habitudes, alors que la grande affaire de ma vie est la littérature où tout n’est que lenteur, imprévu, rareté, incertitude, complexité, interrogation, voyage, relatif inconfort intellectuel, insécurité sociale. C’est grave docteur ?
Photo Porto © Christian Cottet-Emard
00:37 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l’abondance, la facilité, le confort, l’ordre social, la sécurité, la stabilité, les racines, les habitudes, lenteur, imprévu, rareté, incertitude, complexité, interrogation, voyage, relatif inconfort intellectuel, insécurité sociale, blog littéraire de christian cottet-emard, littérature, carnet, note, journal, autobiographie, porto, portugal, voyage, tourisme, promenade, sandeman