01 avril 2020
Ceci n'est pas une vespasienne
09:56 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blog littéraire de christian cottet-emard, premier avril, poisson d'avril, sardine, lisbonne, portugal, vespasienne, photo, blague, humour
31 mars 2020
Nouvelle / La déroute des uhlans
Cette fois, la terreur, la désolation, le chaos et la mort étaient à nos portes. On avait signalé les uhlans à quelques encablures. C’était la fin. On ne sortirait plus des ténèbres. On entendait des clameurs, des cris, les galops et les hennissements de leurs chevaux. Le vacarme emplissait la nuit.
Une ombre envahit d’un seul coup le mur en face de moi, un cheval qui se cabrait, et son cavalier avec sa lance. Puis une longue plainte, déchirante, les sanglots, les gémissements de qui a perdu tout espoir et puis, subitement, plus rien. Le silence.
Je me redressai et je vis le château encore debout. De nombreux combattants encombrés de leurs cuirasses gisaient comme des tortues qu’on aurait retournées sur leurs carapaces. Le seul rescapé était le grand cavalier noir.
La longue plainte reprit, plus désespérée, plus lugubre, comme si les voix des victimes des uhlans se joignaient en un choeur funèbre ultime.
Malgré leur férocité, les uhlans n’avaient pas pu venir à bout du cavalier noir qui les avait tous mis en pièces.
J'avais fini par l'obtenir après les devoirs de vacances du jour, l’arrosage du jardin, le balayage des feuilles mortes dans la cour, le rangement de la vaisselle et pas une seule défaillance dans le lavage des mains avant et après le repas (petit déjeuner compris), avant d’aller aux toilettes et avant d’en sortir, moyennant quoi j’avais enfin pu incorporer le cavalier noir en renfort à mon armée de fantassins en plastique.
© Éditions Orage-Lagune-Express
17:03 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle, éditions orage lagune express, blog littéraire de christian cottet-emard, littérature, fiction, © orage lagune express, christian cottet-emard, fiction brève, uhlans, cavalier noir, petits soldats, office notarial, étude, enfance, droits réservés, dépôt juridique, dépôt légal, lancier, fantassin, infanterie, cavalerie, bataille
30 mars 2020
Carnet / Haïkus et amuse-gueules
J’essaie parfois de lire des haïkus mais mes tentatives sont brèves car malgré l’indéniable beauté que l’on peut rencontrer dans cette forme, mon esprit cent pour cent occidental s’adapte décidément mal à cette lecture. Et je ne parle pas des querelles byzantines entre les gardiens sourcilleux de la tradition de composition et ceux qui préfèrent s’en inspirer pour l’adapter librement.
Une brassée de haïkus me fait le même effet qu’un apéritif dinatoire raffiné ou la nouvelle cuisine : après ces amuse-gueules, quand est-ce qu’on passe à table ?
Le haïku ne me nourrit pas.
Cela me rappelle cette soirée commencée dans un restaurant vénitien certes excellent mais dont l’expertise en cuisine légère ne risquait pas de faire culpabiliser les convives soucieux de leur ligne et de leur poids. Sur le chemin du retour à l’hôtel, dans les rues désertes de Venise, j’ai dû imposer à mes compagnons de table navrés quelques détours vers les rares estaminets en train d’éteindre leurs néons où des employés fatigués mais compatissants acceptèrent de me vendre le restant de sandwiches thon-artichaut-oeufs-mayonnaise d’allure un peu flagada mais pas mauvais quand même.
Une fois à l’hôtel, bien après vingt-trois heures, jugeant imprudent d’aborder la nuit sans diluer tout ce pain de mie, je trouvai par bonheur le bar encore ouvert. Mon irruption fit sursauter le barman somnolent en veste blanche et à la cravate noire légèrement de travers. Il me gratifia d’un sourire reconnaissant lorsqu’il constata qu’ayant à peine grignoté de vieilles chips et vidé mon verre de grappa, je n’avais pas l’intention d’en commander deux ou trois autres en lui racontant ma vie.
Quel rapport avec les haïkus ? Lointain, je l’admets.
18:49 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haïku, littérature, esprit occidental, blog littéraire de christian cottet-emard, carnet, note, journal, venise, cuisine, amuse-gueule, sandwiches, grappa, bar, hôtel, voyage, italie, christian cottet-emard