Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 mai 2020

Vient de paraître

Dans la revue Instinct nomade fondée et dirigée par Bernard Deson, (éditions Germes de barbarie) dont le cinquième numéro qui vient de sortir en ce printemps 2020 est consacré à Fernando Pessoa, on peut lire mon carnet de lecture et de voyage intitulé « Lisbonne, Pessoa et ses ombres » mais aussi ma chronique habituelle avec un texte sur le thème « Poésie et spiritualité » , mon point de vue sur l'affaire Matzneff et quelques considérations sur l'accord entre alcool et cigare.

revue instinct nomade, fernando pessoa, éditions germes de barbarie, bernard deson, christian cottet-emard, poésie, littérature, essai, presse littéraire, lisbonne, portugal, blog littéraire de christian cottet-emard, josé correa, pessoa, ombres, mes collaborations presse, funiculaire, elevador da bica, bairro alto, cais do sodré, azulejos, rua da buca de duarte belo, lisbonne pessoa et ses ombres, promenade littéraire, évocation, voyage, carnet de voyage, carnet de lecture, photographie, luis vaz de camões, antonio tabucchi, josé maria de eça de queirós, fernão lopes, pedro nunes, gomes eanes de azurara, joão de barros, fernão lopes de cantanhede, vasco mousinho de quevedo, jerônimo corte-real, francisco sá de menezes,alcool,cigare,poésie et spiritualité,affaire matzneff,opinion,commentaire

 

17 avril 2020

Carnet / Du roman de l’enfance

carnet,note,journal,autobiographie,écriture autobiographique,récit,blog littéraire de christian cottet-emard,culture occidentale,individualité,individu unique et irremplaçable,fiction,narration,écriture,occident,autofiction,narcissisme,égocentrisme,nombrilisme,complaisance,ego,enfance,récit autobiographique d'enfance,mémoire,christian cottet-emard,prairie journal,éditions orage lagune express,diffusion éditions germes de barbarie,photographe,commentaire,souvenirs d'enfance,roman,enfance-roman

Le récit autobiographique d’enfance et de jeunesse est la peau de banane que l’auteur dépose lui-même sous son pied, surtout si l’auteur en question n’a pas publié quinze romans à succès chez Galligrasseuil et, circonstance aggravante, s’il raconte des épisodes heureux.

Je me suis donc autocensuré pendant des décennies jusqu’au jour où, surpris d’atteindre ma sixième, j’ai réalisé qu’en matière d’édition, je n’étais plus soumis à l’obligation de résultat et que je pouvais donc désormais écrire et publier tout ce qui me passait par la tête, en particulier ces fameux souvenirs d’enfance réputés n’intéresser personne.

J’ai commencé à mettre en ligne sur ce blog un extrait du recueil dans lequel je décrivais l’environnement de mon enfance, ce qui m’a valu le commentaire émouvant d’un photographe que je connaissais un peu mais qui ne faisait pas partie de mon cercle d’amis proches. Il m’expliquait qu’il n’avait pas eu la même enfance que la mienne mais que le texte l’avait beaucoup touché. (On peut le lire aussi dans le premier tome de mes carnets, Prairie Journal, page 428).

Cette réaction inattendue m’a été non seulement agréable mais encore et surtout utile car elle a réveillé en moi une vieille intuition : l’enfance, souvent plus que toute autre période de la vie, est un roman, non pas parce qu’elle peut être romancée au moyen de libertés prises avec la vérité mais parce que son récit s’organise comme celui d’une fiction. C’est sans doute principalement pour cette raison que mon commentateur photographe a pu s’intéresser à l’épisode que je racontais et, de manière secondaire, parce qu’il n’a pas eu la même enfance que la mienne.

Le récit autobiographique d’enfance a bien des raisons propres à chacun de nous toucher s’il est bien écrit. L’une de celles qui me portent le plus vers ce genre est la plongée en ce passé à la fois proche et lointain où l’on observait le monde avant d’avoir compris que le corps est la prison, l’esprit le geôlier et les rêves et désirs les prisonniers.

 

08 avril 2017

De la sociologie de vestiaire

nouvelles du front,opinion,commentaire,actualité,arte info tv,mediapart,sport,foot,rugby,ballon,oyonnax,déclin,social,quartiers,ville coupée en deux,sport opium du peuple,passé et présent industriels, déclin, urbanisme, quartiers populaires, politique, délinquance, immigration, action municipale,oyonnax haut bugey,rhône alpes auvergne,france,plastic vallée,stade,journalisme,reportage dessiné,agathe duparc,merwan chabane,blog littéraire de christian cottet-emard,shadoks,gibis,psychologie de bazar,philosophie de comptoir,sociologie de vestiaireSur Info Arte TV, un reportage dessiné évoque Oyonnax et suscite quelques commentaires, notamment sur les réseaux sociaux. Ses auteurs, Agathe Duparc, une journaliste de Mediapart, et Merwan Chabane, un dessinateur et scénariste de bande dessinée, l’ont intitulé « Oyonnax la ville coupée en deux » et ont choisi l’angle sportif, notamment le ballon, pour établir leur constat.

J’ai lu attentivement ce bref reportage qui prétend donner une sorte d’instantané de la ville en cette période de campagne électorale. Oh, je n’ai guère de mérite. L’argument est si rudimentaire qu’on ne risque pas la surchauffe des neurones et la fusion de la matière grise.

La population d’Oyonnax, comme dans l’univers des Shadoks et des Gibis, vivrait sur deux planètes proches mais radicalement étrangères. D’un côté le rugby, de l’autre le foot. (Pour moi, cela ne fait que des gens qui courent après une baballe mais bon, il paraît que non.)

Premier constat : parmi les différents thèmes abordés et esquissés à gros traits (passé et présent industriels, déclin, urbanisme, quartiers populaires, politique, délinquance, immigration, action municipale), pas un mot et pas un dessin à propos de la culture. À croire que les cultureux à Oyonnax sont des martiens.

Certes, la médiocrité des saisons culturelles qui se succèdent ces dernières années au centre Aragon (ainsi que beaucoup d’animations relevant plus de l’action sociale que de la culture de création, sans parler du retentissant fiasco de l'affaire Insa Sané) n’encouragent-elles pas à développer cet aspect de la vie de la ville.

Deuxième constat : le chantage et les menaces d’une brochette de petites frappes qui jouent les caïds de quartiers occupent complaisamment un large extrait du reportage qui ne vient pas de Mediapart pour rien. On est soulagé d’apprendre de la bouche du maire « qu’ils ne sont pas des mauvais garçons » ! Qu’est-ce que ce serait s’ils l’étaient ! J’imagine que les gens qui ont vu brûler leurs voitures en juillet dernier parce que des bandes de délinquants avaient des vapeurs apprécient beaucoup cette mansuétude.

Troisième constat (le principal) : n’est-il pas un peu court et condescendant de réduire l’évocation d’une ville ouvrière et de ses habitants à une opposition rugby / foot, sachant quand même que sur vingt-deux mille habitants, tous ne s’intéressent pas à ces enfantillages. Par exemple, moi, le ballon, je m’en bat l’œil pour parler poliment, et je suis sûr que je ne suis pas le seul.

À la lecture de ce reportage dessiné, je me demande ce qui a bien pu exciter la curiosité d’Arte et de Mediapart pour une bourgade qui, comme beaucoup d’autres, a perdu depuis longtemps son identité et cherche désespérément à s’en bricoler une, artificielle, avec le ballon et d’autres gesticulations de ce genre.

Est-ce pour faire oublier que le passé prestigieux de l’ornement de coiffure et de la lunette est révolu et qu’Oyonnax est toujours embourbée dans la nostalgie mortifère des Trente Glorieuses ? Sans doute, car le sport est l’opium du peuple.

Pour ma part, je suis content d’avoir quitté Oyonnax où j’ai vécu de ma naissance en 1959 jusqu’en 2009 et où j’ai travaillé comme rédacteur dans l’agence du quotidien local.

En huit ans de journalisme encarté (nous étions deux professionnels dans cette agence), je me réjouis encore aujourd’hui de n’avoir jamais mis les pieds au stade, jamais couvert un match de ballon ou quelque autre manifestation sportive.

Alors, la fracture sociale oyonnaxienne vue du stade, franchement... Nous avions déjà la psychologie de bazar et la philosophie de comptoir. Voici la sociologie de vestiaire.

 

 Image prise ici.