Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18 octobre 2020

Les ennemis du poète

ennemis,ennemis du poète,résistance,combat,occident,pays,identité,racines,france,pays profond,pays natal,culture chrétienne,estime-toi heureux©, orage-lagune-express éditions, droits réservés, ennemis du poète, hymnes, christian cottet-emard, poésie, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, rue déserte, ombre

La plupart des ennemis du poète sont de passage

 

Ils font souche ou carrière ou roulent poussés par le vent comme des amas de brindilles et de racines coupées et sont contraints de subsister un certain temps en ces contrées paisibles qu’ils veulent changer comme ils veulent te changer toi aussi

 

Naturellement ils se cassent vite les dents à cette tâche lugubre et repartent un beau jour un très beau jour lassés et furieux non sans avoir cependant provoqué quelques dégâts

 

De leur défaite et des dégâts qu’ils ont causés ils conçoivent une nostalgie et les voici sans cesse revenant sous ces cieux qu’ils ont voulu changer mais qui les ont changés et vaincus

 

Et toi toujours pareil à toi-même comme ce pays profond est toujours pareil à lui-même il t’arrive parfois de les apercevoir errant sans âme au détour d’une rue ombreuse et déserte du soir

 

Et tu t’arrêtes un instant pour les voir passer comme on s’assoit au bord du fleuve à regarder glisser les corps des ennemis du poète bercés par l’onde sûre et tranquille

 

© Éditions Orage-Lagune-Express. Photo et retouche Christian Cottet-Emard.

 

 

06 octobre 2020

Manège

fête foraine,vogue,manège,forain,saint léger,oyonnax,ain,haut bugey,rhône alpes auvergne,france,berlingot,frites,pompon,tour gratuit,blog littéraire de christian cottet-emard,enfance,place de l'église,souvenir,christian cottet-emard,petit avion rouge,platanes,église saint léger

Un petit avion rouge t’emmenait aux cimes de sept platanes dans l’odeur des berlingots et des frites

Il n’en reste aujourd’hui que trois près de l’église cernée par un parking payant

Ici on gagne à tous les coups tonnait la voix du forain

 

Les autos qui tournaient en rond ont été remplacées par des vraies qui ne vont guère plus loin

 

et le pompon ne donne plus droit à un tour gratuit

Mais il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants

 

Extrait de mon recueil Estime-toi heureux © Éditions Orage-Lagune-Express


fête foraine,vogue,manège,forain,saint léger,oyonnax,ain,haut bugey,rhône alpes auvergne,france,berlingot,frites,pompon,tour gratuit,blog littéraire de christian cottet-emard,enfance,place de l'église,souvenir,christian cottet-emard,petit avion rouge,platanes,église saint légerNote :
on trouve une variante de ce texte dans mon recueil Poèmes du bois de chauffage, dans la quatrième section (La lune du matin et autres récits de l'homme invisible) page 197.

 

28 septembre 2020

Carnet / Train du soir

train du soir,gare,train,soir,boulevard dupuy,oyonnax,ain,paul delvaux,peinture,locomotive,autorail,locomotive à vapeur,tender,autorail picasso,oyonnax,ain,haut bugey,rhône alpes auvergne,france,europe,blog littéraire de christian cottet-emard,note,journal,souvenir,enfance,jardin,clôture,tuiles,mur,atmosphère,étrangeté,mystère,christian cottet-emard,journal,autobiographie

Aucune autre œuvre picturale que la série de tableaux de Paul Delvaux consacrée aux gares et aux trains n’a le pouvoir de me renvoyer directement dans mon enfance.

Le grand jardin de la maison du boulevard Dupuy à Oyonnax donnait directement sur la voie ferrée et c’est exactement l’atmosphère immortalisée dans ces toiles que m’offrait, derrière le grand mur de clôture recouvert de tuiles rouges escaladé en secret, cette petite gare où je vis manœuvrer les dernières locomotives à vapeur et, un peu plus longtemps, les autorails Picasso rouge et crème avec leur fameuse tourelle.

À l’époque, je trouvais déjà mystérieux ce ballet de machines surgies d’horizons inconnus et y retournant sans cesse. Plus de cinquante ans après, ce sentiment d’étrangeté demeure, comme si toute la frénésie de mouvement du monde n’était qu’un rêve figé pour cette éternité que nous confondons avec le simple temps de notre vie.

Journal tome 2 © Éditions Orage Lagune Express 2020.