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31 janvier 2013

Nature morte avec rouge-gorge et cafetière

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Le choc sourd de la mort du rouge-gorge contre la baie vitrée comme si quelqu’un frappait

Que faire de cet instant contre nature un rouge-gorge qui tape dans une vitre

En quoi transformer cette fin pour que ce matin ne tourne pas à l’absurde

En un poème pendant le café ou une photo avec la cafetière

Oui une photo essaie donc ça


© Texte et photo, éditions Orage-Lagune-Express 2013. Droits réservés.

 

17 novembre 2012

L’ordre cosmique du vieux square (pensées du 2 novembre)

Cette photo du vieux square aux bancs et aux arbres vermoulus si tu pouvais

Ah oui l’ancien square détruit pour laisser place à la gare routière

Si tu pouvais sauter dans cette photo de 1973 comme Mary Poppins (Julie Andrews) sautait à pieds joints dans les tableaux dessinés aux craies de couleur par Bert (Dick Van Dyke) sur le trottoir

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Tu te retrouverais dans le monde de 1973 sous les lampadaires du square maigrichon entre la lune et la pendule de la gare et il y aurait tout près le Picasso de la voie ferrée qui ferait les gros yeux il y aurait

Personne ne serait mort il y aurait ce prodige les tiens tous vivants sous les toits de la petite ville chez eux derrière les haies de buis de leurs jardins

Chez eux tout près du square une arrière-grand-mère (Clotilde) deux grands-mères (Yvonne et Marie-Rose) un grand-père (Charles) un père (Jean) une marraine (Geneviève) gamin tu disais ma reine et tu attendais pendant des heures de la voir descendre de l’autorail Picasso traverser la voie et ouvrir le portillon du jardin ils seraient tous là autour du square

Une dame encore inconnue d’eux (Gisèle la mère de ta future épouse) calerait son vélo contre un banc

Dans l’ordre cosmique du square dans son monde lisible les tiens

Planètes dans ton ciel étoiles dans ta nuit comme dans les nuits de 1973 où cillait l’ampoule du lampadaire au milieu des branchesrécits des lisières,éditions orage-lagune-express,poésie,souvenir,toussaint,novembre,ancien square oyonnax,ain,rhône-alpes,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,photo,place vaillant couturier,autorail,picasso,gare,gare routière,mary poppins,julie andrews,dick van dyke,bert,film,walt disney,vélo,craie de couleur,trottoir,arbre,banc,ampoule,lampadaire,cierge

Le square jadis détruit pour laisser place à la gare routière existe plus aujourd’hui que la gare routière c’est normal et ce qui n’est pas normal c’est la gare routière où attendent tous ces gens qui ont des têtes à ne pas avoir envie d’aller où les bus les emmènent

À coup sûr le diable s’en est mêlé ou alors qui et pourquoi te demandes-tu dans l’ombre en regardant trembler la flamme des cierges


© Texte et photos, éditions Orage-Lagune-Express 2012. Droits réservés.

08 avril 2008

Jean Tardieu de justesse !

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À force de voir reprise sur internet et dans la presse écrite cette photo du poète Jean Tardieu (1903 - 1995), je crois utile de rappeler à qui juge opportun de la reproduire qu’il est d’usage de mentionner le nom du photographe (moi-même en l’occurence) à chaque parution.
Il ne s’agit pas pour moi d’en tirer une gloire particulière, d’autant que cette photo est techniquement ratée. Je l’ai prise l’été 1988 lors de ma première rencontre avec Jean Tardieu.
L’appareil que j’avais l’habitude d’utiliser n’avait pas fonctionné au moment où je voulais fixer quelques images de Jean Tardieu retrouvant après de nombreuses décennies la bibliothèque de sa maison natale dans l’Ain. Le temps que je me saisisse d’un autre appareil apporté en prévision de ce genre d’incident, Jean Tardieu s’attarda sur un vieux livre avant de sortir de la pièce, ce qui me donna un répit suffisant pour un cadrage improvisé mais ne me permit pas le meilleur réglage, de surcroît avec cet appareil de secours auquel je n’étais pas habitué.
Cette photo fut tout de même publiée dans mon livre « Jean Tardieu, un passant, un passeur », éditions La Bartavelle, 1997, et dans le magazine Lire.