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13 janvier 2019

Mosaïque

Ici, un petit fouillis d'images et de photos qu'on trouve sur mon blog. Bonne promenade !

 

15 janvier 2015

Carnet / De ma petite cuisine

carnet,note,journal,écriture de soi,prairie journal,autobiographie,édition,écriture,littérature,publication,internet,toile,blog littéraire de christian cottet-emard,livre,auteur,libraire,bibliothécaire,rédacteur,presse littéraire,éditions le pont du change,lyon,rhône-alpes,france,europe,christian cottet-emard,pierre autin-grenier,éditions finitude,analyser la situationDans la librairie d'une bourgade non loin de mon village, je déniche un livre de Pierre Autin-Grenier que je ne m’étais pas encore procuré, Analyser la situation, paru aux éditions Finitude. La libraire me demande si je connais cet auteur. Je réponds oui en lui précisant que j’ai même fait sa connaissance lors d’un salon du livre organisé dans cette ville en 2003, rencontre à laquelle j’ai moi aussi participé. 

La libraire s’enquiert de mon nom et me dis qu’un client lui a demandé un de mes livres en précisant « je ne l’avais pas mais peut-être est-ce une auto-édition?» Je lui précise que je n’auto-édite pas mes livres et j’ajoute que les deux derniers datant de 2010 et 2012 ont été publiés par Les éditions Le Pont du change à Lyon. Il s’agit certes d’un petit éditeur mais qui travaille avec beaucoup de sérieux, un vrai éditeur en somme, qui fait signer un vrai contrat en bonne et due forme et s’occupe activement de diffuser et de distribuer, dans la limite que sa petite structure lui impose, bien évidemment.

Je rapporte ce bref échange parce que je constate une fois de plus la méconnaissance qu’ont certains professionnels du livre de la petite édition qu’il leur arrive même de confondre, à ma grande surprise, avec l’auto-édition. J’ai pu constater à mes dépens que cette confusion était aussi le fait non seulement de libraires mais encore de bibliothécaires et de rédacteurs de la presse littéraire. Il est vrai que la diffusion et la distribution par nature modestes des petits éditeurs peut confronter ces professionnels à des difficultés dans l’exercice de leurs métiers respectifs mais il faut bien admettre qu’il existe parfois des préjugés voire un peu de désinvolture.

En ce qui me concerne, je ne souffre guère de cette situation même si je la déplore. Je n’attends heureusement pas après mes livres pour vivre et, de toute façon, je publie très lentement. La majorité des ouvrages que j’ai publiés l’ont été à la suite de rencontres amicales avec leurs éditeurs. Seul mon livre Le Grand variable qui date tout de même de 2001 a été publié à la suite d’un envoi postal spontané à un éditeur que je ne connaissais pas et que je n’ai jamais rencontré. Depuis cette date, je n’ai soumis qu’un seul manuscrit en envoi spontané et cela doit remonter à au moins sept ou huit ans !

Depuis 2013, j’ai un projet d’édition de plus grande ampleur que j’ai laissé traîner puis carrément négligé en raison de difficultés d’ordre privé, notamment un puissant spleen en 2014. Ma nonchalance en ce domaine s’explique aussi par l’absence d’enjeu financier. Ainsi que je l’ai déjà dit, je ne compte pas sur mes livres pour me nourrir. 

J’avoue également qu’internet a profondément modifié mon rapport à l’édition. L’habitude de mettre en ligne une partie de ma production m’a apporté de croissantes satisfactions, à tel point que tout un pan de la publication papier a perdu pour moi une grande partie de son attrait, notamment le cercle des revues littéraires, petites et grandes, dont je ne conteste évidemment pas la qualité mais pour lesquelles je n’arrive plus à me motiver suffisamment pour leur proposer des textes.

Lenteur des parutions, public restreint, retours presque inexistants et parfois difficultés relationnelles avec les animateurs expliquent ma désaffection pour ces supports au profit de la souplesse d’utilisation, de la réactivité de la Toile et de son public considérable. Autre avantage d’internet, fort précieux pour moi : la possibilité d’insérer mes propres illustrations quelle que soit leur qualité graphique. J’allais oublier un dernier avantage, le plus important peut-être : la possibilité de corriger en permanence et dans certains cas de tout effacer ! 

29 juillet 2014

Presse culturelle de grande diffusion : nous en rêvons, ils ne le font pas.

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Dans le numéro courant du 26 juillet au 1er août, une malheureuse page dont un quart est mangée par un graphisme noir et blanc n’affiche que trois critiques d’ouvrages, comme si l’édition avait du jour au lendemain suspendu toute activité, comme s’il n’existait plus un seul livre récent voire malencontreusement négligé durant l’année qui soit jugé digne d’être promu.

Le pire est que cette pénurie qui va durer toutes les vacances (au moment où le lectorat est éventuellement plus disponible, plus attentif à la lecture) va se terminer brutalement dès la rentrée avec l’avalanche des centaines de nouveautés qui vont de nouveau ensevelir les tables de libraires et de chroniqueurs débordés. La fin des restrictions de pagination ne changera rien à ce gâchis qui se traduira comme d’habitude par des centaines de livres morts nés et d’auteurs disqualifiés dès leur première publication sous prétexte qu’ils n’auront pas eu de presse.

Quant à la petite édition au milieu de ce maelström, n’en parlons même pas (ce à quoi s’appliquent d’ailleurs avec constance les médias et journalistes de la presse culturelle industrielle) dont Télérama et Le Monde font partie. Au Monde, puisque nous en parlons, le supplément Livres disparaît carrément pendant les vacances, laissant place à quelques colonnes de notes de lecture faméliques. En revanche, notons-le au passage, le cahier Économie / Entreprise arrive toujours à l’heure, les affaires continuent.

Si ce n’était pécher par naïveté, il serait utile de se demander pourquoi un magazine tel que Télérama et un quotidien tel que Le Monde ne pourraient pas profiter de la pause estivale pour ouvrir leurs pages à la petite édition, quitte à confier à des stagiaires la mission de présenter et de critiquer les ouvrages d’auteurs condamnés la plupart du temps à une visibilité nulle ou réduite parce qu’ils sont publiés en dehors des grands circuits de diffusion.

« Vous rêvez » m’a un jour répondu une sous-chef de service d’un grand magazine littéraire avec qui je discutais de ce sujet au téléphone. À cet argument définitif, je répondrai toujours de la même manière : c’est justement parce que nous rêvons en permanence de découvertes, nous autres lecteurs de littérature, que nous renouvelons nos abonnements à la presse culturelle et littéraire.

Si cette presse n’a plus ou ne se donne plus les moyens de contribuer à nourrir ce rêve sous prétexte qu’elle est tout entière occupée à servir la soupe (la soupe étant ce petit groupe d’auteurs hypermédiatisés qui reviennent à chaque rentrée avec la régularité du liseron après avoir laborieusement honoré leurs contrats), la tentation serait alors de plus en plus grande d’aller chercher — avec un non négligeable profit économique — sur internet ce que nous avons de plus en plus de mal à trouver dans la « presse papier » .

Rêver n’empêche nullement de faire parfois preuve de pragmatisme.

Photo : rubrique Livres de Télérama n° 3367 : trois ouvrages sélectionnés ! Pour mémoire, tirage du précédent n°: 611609. Parfois, les chiffres parlent !