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02 août 2014

Hafner, le bébé dragon de ma nouvelle, immortalisé en une statuette créée par ma fille !

 

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29 juillet 2014

Presse culturelle de grande diffusion : nous en rêvons, ils ne le font pas.

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Dans le numéro courant du 26 juillet au 1er août, une malheureuse page dont un quart est mangée par un graphisme noir et blanc n’affiche que trois critiques d’ouvrages, comme si l’édition avait du jour au lendemain suspendu toute activité, comme s’il n’existait plus un seul livre récent voire malencontreusement négligé durant l’année qui soit jugé digne d’être promu.

Le pire est que cette pénurie qui va durer toutes les vacances (au moment où le lectorat est éventuellement plus disponible, plus attentif à la lecture) va se terminer brutalement dès la rentrée avec l’avalanche des centaines de nouveautés qui vont de nouveau ensevelir les tables de libraires et de chroniqueurs débordés. La fin des restrictions de pagination ne changera rien à ce gâchis qui se traduira comme d’habitude par des centaines de livres morts nés et d’auteurs disqualifiés dès leur première publication sous prétexte qu’ils n’auront pas eu de presse.

Quant à la petite édition au milieu de ce maelström, n’en parlons même pas (ce à quoi s’appliquent d’ailleurs avec constance les médias et journalistes de la presse culturelle industrielle) dont Télérama et Le Monde font partie. Au Monde, puisque nous en parlons, le supplément Livres disparaît carrément pendant les vacances, laissant place à quelques colonnes de notes de lecture faméliques. En revanche, notons-le au passage, le cahier Économie / Entreprise arrive toujours à l’heure, les affaires continuent.

Si ce n’était pécher par naïveté, il serait utile de se demander pourquoi un magazine tel que Télérama et un quotidien tel que Le Monde ne pourraient pas profiter de la pause estivale pour ouvrir leurs pages à la petite édition, quitte à confier à des stagiaires la mission de présenter et de critiquer les ouvrages d’auteurs condamnés la plupart du temps à une visibilité nulle ou réduite parce qu’ils sont publiés en dehors des grands circuits de diffusion.

« Vous rêvez » m’a un jour répondu une sous-chef de service d’un grand magazine littéraire avec qui je discutais de ce sujet au téléphone. À cet argument définitif, je répondrai toujours de la même manière : c’est justement parce que nous rêvons en permanence de découvertes, nous autres lecteurs de littérature, que nous renouvelons nos abonnements à la presse culturelle et littéraire.

Si cette presse n’a plus ou ne se donne plus les moyens de contribuer à nourrir ce rêve sous prétexte qu’elle est tout entière occupée à servir la soupe (la soupe étant ce petit groupe d’auteurs hypermédiatisés qui reviennent à chaque rentrée avec la régularité du liseron après avoir laborieusement honoré leurs contrats), la tentation serait alors de plus en plus grande d’aller chercher — avec un non négligeable profit économique — sur internet ce que nous avons de plus en plus de mal à trouver dans la « presse papier » .

Rêver n’empêche nullement de faire parfois preuve de pragmatisme.

Photo : rubrique Livres de Télérama n° 3367 : trois ouvrages sélectionnés ! Pour mémoire, tirage du précédent n°: 611609. Parfois, les chiffres parlent !

24 juillet 2014

Un crachat du diable dans le jardin

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De quoi parle-t-il Pierre Gascar dans ces lignes extraites de son livre Le Règne végétal ? Simplement d’une sorte d’algue si humble, si obscure et si commune que nous ne la remarquons que pour l’écraser du pied. Et encore... Lorsqu’il pleut, car par beau temps, elle devient presque invisible. Invisible certes, mais toujours présente.

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Nostoc photographié hier derrière la maison

Le nostoc ou crachat du diable voire crachat de la lune est une sorte d’algue bleue de la famille des cyanophycées à laquelle le romancier s’est intéressé de près. Ce végétal qui se présente sous la forme de masses gélatineuses, humides, profite au mieux de l’été pourri.

On note sa présence partout alentours, après un orage, une averse. À la moindre pluie, il se gonfle d’eau pour former ces sortes de bulbes verdâtres «posés» sur le sol. Par temps sec, il se réduit à l’apparence d’un terne lichen, encore que le mot lichen soit impropre lorsqu’on évoque ce végétal qui était sur terre au commencement des âges et qui nous survivra ainsi qu’à toute forme de vie.

Au-delà de la nuit

Ce qu’écrit Pierre Gascar à propos du nostoc appelle à la réflexion. Le nostoc a « la particularité d’absorber l’énergie lumineuse en deçà du spectre solaire perceptible, dans le domaine des infrarouges. » Lorsqu’on sait que la fin de notre monde sera liée sur une échelle de millions d’années à l’extinction du soleil qui deviendra de plus en plus rouge, seul le nostoc survivra à ce phénomène qui aura engendré la suppression de toute vie animale, la fonction chlorophyllienne ne s’exerçant plus en l’absence du rayonnement ultraviolet.

Il est même probable que le nostoc parviendra dans ce crépuscule préludant à la nuit définitive à extraire encore d’une autre étoile au lointain rayonnement le peu de lumière, invisible pour des yeux humains, nécessaire à sa survie. Avec un peu de rosée (elle se formera encore dans ce contexte) il survivra et sera probablement le dernier brin de vie sur la Terre.

Si vous voulez voir à quoi ressemble le crachat du diable, attendez la pluie et regardez par terre dans le jardin ou sur un chemin.

CC-E

Le Règne végétal de Pierre Gascar est publié aux éditions Gallimard.

(J'ai publié cet article dans la presse quotidienne et dans le n° 6 de la revue Germes de barbarie)