28 août 2015
Interlude / Soir d'été chez moi
10:58 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : interlude, cigare, quintero, havane, cuba, cognac, maison, blog littéraire de christian cottet-emard, et à part ça, christian cottet-emard, volutes, tabac cubain, fumée, paresse, rêverie, été, soir d'été
15 juillet 2015
Carnet / De la guitare de Sergio Laguado et de la voie lactée
Un jeune guitariste traverse depuis quelques temps les soirées de la belle saison comme une étoile filante. Les scènes, les terrasses et parfois les voûtes des églises répercutent l’écho de ses musiques rêveuses, voyageuses, ensorceleuses. Il s’appelle Sergio Laguado et si votre regard s’arrête sur son nom sur une affiche ou sur internet, s’il passe près de chez vous, ne le manquez pas.
Je l’ai écouté pour la première fois au printemps à Oyonnax au festival Chromatica dans l’atelier de l’artiste plasticien Jacki Maréchal où il est revenu tout récemment pour une deuxième soirée précédée d’une autre prestation oyonnaxienne au bar le Sporting.
Ambiance de café ou de concert, il semble à l’aise partout, à la fois décontracté et concentré, discret mais très présent. Public varié ou amateurs éclairés, tout le monde dresse l’oreille et en redemande.
Il faut dire que Sergio Laguado a quelque chose de plus qu’un talent d’interprète, quelque chose de plus qu’une maîtrise instrumentale, quelque chose de plus qu’un style, quelque chose qu’on ne peut pas désigner par des mots mais que chaque auditeur ressent au plus profond de lui-même dès les premières mesures.
Sa guitare raconte des histoires de pays lointains, des traditions qui traversent les siècles et les océans, des joies légères et de secrètes mélancolies.
Je crois que l’une des caractéristiques de ce musicien consiste peut-être à libérer les répertoires populaires et savants de leurs excès de patine.
Sergio Laguado apporte son classicisme technique aux musiques populaires et sa créativité sans emphase, toujours respectueuse de l’esprit et de la lettre, au répertoire classique. Sa volonté de transmettre une voix, qu’il s’agisse de celle d’un compositeur ou d’une tradition, irrigue et fertilise son style personnel qu’il ne théâtralise jamais.
Il a non seulement l’art de souligner avec une rare sobriété de jeu l’élégance originelle des musiques traditionnelles sud américaines dont il enrichit ses programmes mais encore une fascinante capacité à exprimer les univers propres à ses compositeurs de prédilection, qu’il s’agisse du vénézuélien Antonio Lauro (1917-1986), du colombien Gentil Montana (1942-2011), de l’afro-brésilien Celso Machado (né en 1953) ou des espagnols Francisco Tarrega (1852-1909) et Isaac Albéniz (1860-1909). J’espère qu’il enregistrera vite un disque. En attendant, guettons ses affiches !
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Ce soir, sous l’opalescence de la voie lactée, au milieu des myriades d’étoiles révélées par l’absence d’éclairage public, je ne suis pas mécontent de moi car j’ai réussi à rester cinq minutes sans penser à ce qui me tourmente jour et nuit depuis deux ans.
Ce bref moment d’immobilité dehors, dans les plis du grand rideau nocturne à peine entrouvert par les petites lanternes solaires disposées sur la table blanche de la pelouse a intrigué la chatte Linette venue de je ne sais où se frotter contre mes jambes avec l’air de demander : qu’est-ce qui t’arrive à rester ainsi debout sans bouger dans l’herbe ? Lorsqu’elle a constaté que tout était quand même normal, elle est repartie patrouiller sous les frênes pour continuer à s’assurer de l’intégrité de son territoire.
04:11 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : carnet, note, journal, écriture de soi, autobiographie, prairie journal, musique, guitare, sergio laguado, guitariste, musicien, interprète, concertiste, atelier jacki maréchal, bar le sporting oyonnax, été, étoiles, voie lactée, blog littéraire de christian cottet-emard, ain, jura, rhône-alpes, franche-comté, francisco tarrega, espagne, antonio lauro, vénézuela, gentil montana, colombie, celso machado, brésil, isaac albéniz, lanternes solaires, nuit d'été
02 juillet 2015
Carnet / Des volutes et de l’orgue
Je les enfume les nouvelles ligues de vertu, et je reste poli, car ce qui tue plus sûrement et plus sournoisement que les mauvaises habitudes alimentaires et ce qu’on appelle bêtement des vices, n’est rien d’autre que le tireur embusqué à deux têtes, le chagrin et la tristesse.
Entre l’allumage de mon Por Larrañaga ou de mon Partagas Mille Fleurs et sa lente extinction, en cette parenthèse d’heureuse irresponsabilité, les volutes s’enroulent dans l’air parfumé à la rose aux effluves de cocotte descendant les ramblas. De fluettes et vaporeuses divinités tendent leurs bras gracieux vers mes vieux regrets puis s’en saisissent pour les jeter vers la cime des frênes où ils vont se disperser comme des lambeaux de toiles d’araignées désormais incapables d’attraper des papillons.
L’encensoir de mon office de complies est orné d’une bague de papier doré et le bienveillant esprit nocturne s’incarne en la stridulation du premier criquet. Accordé à l’infime lueur qui me relie à celle des étoiles, le grésillement de la cape soyeuse m’est un feu de la Saint-Jean miniature. Les flêches empoisonnées et brûlantes de l’abandon et du mépris quittent les chairs à chaque bouffée. Elles ricochent sur les rayons de lune et recherchent en vain leur ancienne cible. Et puis le cigare s’éteint...
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Il n’est encore pas si lointain ce beau moment de musique pour que je l’évoque aujourd’hui: c’était le premier jour de l’été en cette abbatiale Saint-Michel de Nantua, lieu pour moi essentiel où ce que je croyais du domaine des songes s’incarna parfois.
Mais revenons plus simplement à la musique qui dit tout lorsqu’elle est servie par celles et ceux qui l’aiment et la pratiquent au quotidien, chacun à son degré d’apprentissage et d’évolution. C’est bien sûr le cas des élèves de la classe d’orgue du CRD d’Oyonnax dirigée par Véronique Rougier. Cette audition de fin d’année fut un vrai concert par sa qualité et la richesse de son programme et l’on ressent beaucoup d’émotion à écouter de très jeunes musiciens jouer JS Bach, le Prélude en fa majeur BWV 556 par Lucien Lavenne, le Prélude en do majeur BWV 553 par Antoine Dussuc. Le programme annonçait aussi Clérambault, les Flûtes, et Rameau, Les Sauvages extrait des Indes galantes par Marie Dumas, ainsi que Buxtehude, Vater unser im Himmelreich BuxWV 219, et Brahms, le Choral Herzlich tut mich verlangen par Charlotte Dumas.
Véronique Rougier, titulaire de l’orgue de Nantua, était à l’affiche du concert avec ses élèves du CRD d’Oyonnax. Elle interpréta l’Andante con moto et andante à deux claviers de Boëly. Sophie Pesnel-Muller interpréta la Fantaisie et fugue en ut mineur BWV 537 de JS Bach et Anne-Noëlle Perret le Choral An Wasserflüssen Babylon BWV 653 de JS Bach ainsi que le Magnificat de Dandrieu. Olivier Leguay interpréta quant à lui la Pastorale de Franck sur les euphones, jeux caractéristiques de l’orgue Nicolas-Antoine Lété de Nantua.
03:17 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, écriture de soi, autobiographie, prairie journal, blog littéraire de christian cottet-emard, cigare, havane, cuba, por larrañaga, partagas, mille fleurs, puro, feu de la saint-jean, été, concert, nantua, ain, rhône-alpes, france, classe d'orgue du conservatoire d'oyonnax, véronique rougier, olivier leguay, musique, site clunisien, orgue nicolas antoine lété, élèves de la classe d'orgue d'oyonnax, fête de la musique, bach, dandrieu, rameau, clérambault, sorge, franck, abbatiale saint michel, lucien lavenne, marie dumas, antoine dussuc, charlotte dumas, anne-noëlle perret, michel jacquiot, sophie pesnel-muller, euphones, jeux à anches libres