Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 septembre 2023

Carnet / Aux Rencontres de la Photographie d’Arles

carnet,note,journal,blog littéraire christian cottet-emard,voyage,vacances,arles,rencontres photo d'arles,photographie,christian cottet-emard,jim harisson,en marge,mémoires,tour luma,agnès varda,film la pointe courte,patatutopia,saul lieter,diane arbus,rhône,provence,france

Retour d’Arles après plusieurs jours de déambulations dans les lieux variés et nombreux qui abritent les Rencontres de la Photographie. Une bien meilleure édition (à mon goût) que celle de l’an dernier marquée par les différentes dérives dont j’ai parlé à peu près à la même époque sur ce blog.

Je ne m’intéresse à la photo qu’en simple amateur mais cet art a parfois pour moi un rôle dans le déclenchement de l’écriture, ce qui s’est encore produit cette année lors de ma visite de l’exposition La Pointe Courte : des photographies au film. Il s’agit du travail photographique méconnu d’Agnès Varda à travers l’histoire singulière de son film précurseur (source : Carine Claude en introduction de son article Agnès Varda, d’un objectif à l’autre, paru dans la newsletter n°348, 3 juillet 2023, d’AMA, Art Media Agency). Une scène du film, à peine quelques secondes, a suffi à me lancer dans un nouveau projet de livre. Ce n’est pas chez moi le processus le plus courant puisque je suis au contraire plutôt du genre à visionner dans ma tête mes histoires comme des films avant de les écrire.

J’ai parcouru aussi une seconde exposition Agnès Varda évoquant entre autres ses installations Patatutopia (une célébration des patates) mais c’était hélas dans l’horrible tour de Luma, un lieu à l’architecture d’une laideur si brutale et où je ressens une telle sensation de malaise et d’oppression que j'ai toujours hâte d’en sortir le plus vite possible. J’ai tout de même essayé de surmonter mon aversion pour cet endroit le temps d’une immersion dans les photos de la célèbre Diane Arbus dont la Fondation Luma marque le centenaire de la naissance. Hélas, l’installation absurde des photos, trop haut ou trop bas et très mal éclairées, ne servait pas du tout l’importance et la richesse de cette œuvre.  

Dans un tout autre genre, j’ai été très inspiré par les images du photographe et peintre Saul Leiter présenté par Pierre Naquin et Carine Claude dans le même numéro d’AMA comme l’un des grands noms de la photographie américaine d’après-guerre, pionnier de la street photographie en couleur dans le New York des années 40. Dans un autre article signé Baudoin Eschapasse dans Le Point (édition spéciale Rencontres d’Arles 2023), le rédacteur cite Margit Erb, directrice de la fondation Saul-Leiter évoquant la discrétion de l’artiste : il faut dire qu’il ne cherchait pas à se mettre en avant, témoigne-t-elle, bien que, comme l’écrit Michael Parillo (auteur avec Margit Erb de l’ouvrage The Unseen Saul Lieter, éditions Textuel, 2022) voisin de Robert Frank, ami de Mark Rothko, admiré par Richard Avedon, il aurait pu devenir très célèbre. Mais il cultivait son anonymat très consciencieusement.

Je ne saurais évoquer ici tout ce que j’ai vu cette année sans lasser le lecteur tant les expositions sont nombreuses. Presque tout m’a intéressé dans ces visites aux allures de marathon (d’où la nécessité de choisir un hôtel central), d’autant qu’à la photo se mêlent les images et les reflets de la ville d’Arles à propos de laquelle Jim Harisson écrit dans ses mémoires En marge, éditions 10/18 : Cette ville, qui abrite d’impressionnants témoignages de son antiquité, est de taille réduite et l’on peut aisément la parcourir à pied. Le marché est une splendeur polyglotte, moins bourgeois que les marchés d’Avignon ou d’Aix-en-Provence. Si votre estomac a quelque mal à se remettre des excès de la veille et que vous doutez de votre capacité à ingérer le moindre déjeuner, alors savourez un pastis en milieu de matinée et visitez le marché d’Arles, dont l’animation réveillera forcément vos appétits élémentaires.

carnet,note,journal,blog littéraire christian cottet-emard,voyage,vacances,arles,rencontres photo d'arles,photographie,christian cottet-emard,jim harisson,en marge,mémoires,tour luma,agnès varda,film la pointe courte,patatutopia,saul lieter,diane arbus,rhône,provence,france

carnet,note,journal,blog littéraire christian cottet-emard,voyage,vacances,arles,rencontres photo d'arles,photographie,christian cottet-emard,jim harisson,en marge,mémoires,tour luma,agnès varda,film la pointe courte,patatutopia,saul lieter,diane arbus,rhône,provence,france

carnet,note,journal,blog littéraire christian cottet-emard,voyage,vacances,arles,rencontres photo d'arles,photographie,christian cottet-emard,jim harisson,en marge,mémoires,tour luma,agnès varda,film la pointe courte,patatutopia,saul lieter,diane arbus,rhône,provence,france

02 avril 2016

Carnet / De la route qui s’éloigne dans le reflet d'une vitre

carnet,note,journal,autobiographie,prairie journal,écriture de soi,blog littéraire de christian cottet-emard,pissenlit,brouillard,rivière,berge,jim harrison,en marge,éditions 1018,une heure de jour en moins,poèmes,flammarion,en route vers l'ouest,1018,la bête que dieu oublia d'inventer,nouvelle,mésange,moineau,adolescence,vieux chnoque,rétroviseur

Avant hier, premier pissenlit. Content de le voir. Hier, la maison qui semblait flotter au milieu des frênes dans le silence du brouillard. Mésanges et moineaux perplexes.

Je lis beaucoup de réactions au grand départ de Jim Harrison. J’aime ses poèmes (Une heure de jour en moins, éd. Flammarion) très narratifs, généreux, sinueux, tour à tour fragiles et puissants, capricieux comme le cours des rivières où il traînait ses bottes dans le clapotis des berges froides. Moins concerné par ses romans. Le livre en prose que je préfère est son autobiographie En marge (éd. 10/18). J’avais aussi relevé cette remarque dans sa nouvelle La bête que dieu oublia d’inventer extraite du recueil En route vers l’ouest (éd. 10/18) : « Rien ne tourmente davantage un vieux chnoque que la pensée de la vie non vécue. »

Il est normal que ce constat m’assaille parfois à cinquante-sept ans mais curieusement, j’éprouvais cette angoisse dès mon adolescence. Peut-être étais-je déjà un vieux chnoque à cette époque ? Je suis souvent tenaillé par ce sentiment de vie non vécue.

J’ai certes fait le choix de la sécurité en bien des domaines mais au fond, que signifie une vie vécue ? Un engagement intense dans la société, dans la politique, dans le travail, dans l’humanitaire, au Sou des écoles ? Ce n’est pas dans mon tempérament et de plus, je n’ai aucune des compétences techniques et relationnelles requises pour être efficace dans les tâches que cela implique. Quant à la seule vague compétence dont je peux me hasarder à témoigner en prenant le risque de me faire moquer (écrire), elle court les rues et la société n’en a nul besoin.

Aussi puis-je m’estimer heureux, bien installé, de voir tranquillement s’éloigner, comme dans le reflet d'une vitre de train ou dans le rétroviseur d’une auto silencieuse et confortable, la route et le paysage où je n’ai marqué d’autre empreinte que celle, inutile et fugace, de mon regard distrait.

Photo : Porto, métro (photo CC-E)

 

 

09 août 2013

Tourment

« Rien ne tourmente davantage un vieux chnoque que la pensée de la vie non vécue » .

- Jim Harrison -

(Extrait de la nouvelle La bête que Dieu oublia d'inventer dans le recueil intitulé En route vers l'ouest, éditions 10/18).

jim harrison,littérature,amérique,usa,littérature américaine,nouvelle,éditions 1018,en route vers l'ouest,la bête que dieu oublia d'inventer,alliés substantiels,citation,blog littéraire de christian cottet-emardÀ lire aussi : Jim Harrison, En marge, éditions 10/18.

Et à voir : portraits de Jim Harrison.