16 novembre 2020
À propos des livres envoyés en service de presse
Je n’ai jamais souhaité être critique littéraire mais j’ai fréquemment publié des notes de lecture plus ou moins développées dans diverses revues et sur mon blog. Pour cette raison, je reçois souvent des demandes d’auteurs qui me proposent leurs livres en service de presse. Il m’arrive d’accepter mais je suis de plus en plus sélectif car cette activité prend beaucoup de temps.
Je ne ferme pas pour autant la porte car je suis honoré de la confiance qui m’est ainsi témoignée. Pour éviter les envois inutiles, voici quelques précisions sur ma façon de procéder.
Tout d’abord, mieux vaut d’abord me contacter par mail pour que je puisse effectuer une première sélection. Je ne réponds que si j’ai l’intention de rédiger une note ou un article.
Lorsque j’ai pris ma décision, mon seul critère est le texte, quelle que soit la manière dont il a été publié, que ce soit par un grand ou un petit éditeur, qu’il s’agisse d’une édition par Amazon ou tout autre prestataire, d’une auto-édition ou même d’une publication à compte d’auteur à l’exception des officines dont les pratiques sont véritablement abusives.
J’ai toujours pensé qu’il existe partout de bons textes même si leurs chances de trouver leur public sont inégales.
01:42 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, édition, service de presse, amazon, promotion, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, note de lecture
05 mars 2020
Carnet / Pourquoi je ne tiens plus salon.
(Réponse aux amis et connaissances qui me surnomment l'homme invisible parce que j'ai sous-titré mes Poèmes du bois de chauffage « et autres récits de l'homme invisible » et parce que je n'ai pas dédicacé ce livre sur le dernier salon qui s'est tenu près de chez moi.)
Ma dernière participation à un grand salon du livre remonte à la publication de mon petit polar, Le Club des pantouflards. Cela fait donc longtemps. Depuis, j'ai même renoncé aux petits salons, y compris ceux qui sont situés près de chez moi. C'est beaucoup d'efforts pour pas grand-chose et pas forcément agréable sur le plan relationnel. Le bénéfice est supérieur sur Internet, la fatigue en moins.
Pour la sortie du Club des pantouflards, j’intervenais une journée sur le stand de mon éditeur et le lendemain sur le stand d’un important groupe de librairies où j’ai d’ailleurs été très gentiment accueilli par le personnel. J’avais accepté cet arrangement (en l’absence de tout défraiement) pour être agréable à mon éditeur qui fait du bon travail auprès des libraires, notamment chez celui qui me recevait pour la deuxième partie de ma prestation.
La bonne ambiance qui régnait sur le stand du libraire me faisait oublier mes réticences à travailler bénévolement à une animation commerciale lorsque je vis se diriger droit sur moi un monsieur âgé mais énergique, coiffé d’un chapeau et vêtu d’un pardessus classique à la mode des années soixante-dix du siècle dernier. Il me gratifia d’une poignée de main vigoureuse en prononçant son nom d’une voix forte.
J’avais devant moi le fondateur de la chaîne de librairies où je faisais de la figuration. Je me présentai à mon tour puis, voyant ce monsieur disposé à bavarder alors que je ne trouvais pas grand chose à lui dire, je fis allusion à la formation aux métiers de la librairie que j’avais suivie de nombreuses années auparavant. Il enchaîna sur ce sujet, évoquant même des personnalités que nous connaissions tous deux, lorsqu’il interrompit la conversation en me coupant fort grossièrement la parole. Il m’indiqua du doigt trois personnes qui feuilletaient mes livres et déclara sur le ton de qui est habitué à se faire obéir, comme si je faisais partie de son personnel : « vous avez des clients. » L’âge vénérable de ce boutiquier me préserva de la tentation d’envoyer valdinguer son chapeau à l’autre bout du salon pour lui apprendre la politesse, ce qui eût certes été conforme à l’idée que je me fais des relations humaines lorsqu’on me prend à rebrousse-poil mais qui eût sans doute aussi ruiné les patients efforts de mon éditeur en faveur de la diffusion de la littérature.
Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette anecdote d’une autre, impliquant le même genre de personnage dans un contexte en apparence différent. En apparence seulement.
L’été de mes seize ans, j’eus la chance de découvrir en compagnie de quelques camarades les joies d’un mois d’usine pour financer mes vacances. Parfois, les conducteurs de machines devaient procéder à quelques réglages, ce qui nous ménageait à nous, simples manœuvres, un temps de répit bref mais appréciable en ces longues heures exténuantes. Au cours d’une de ces pauses, le vieux fondateur de l’usine, en retraite depuis longtemps, vint faire son petit tour du propriétaire et nous repéra tout de suite en train de souffler en attendant la fin des réglages. Il nous ordonna de nous saisir des balais qui ne servaient qu’en fin de journée pour débarrasser le sol des débris de fabrication, ce qui était parfaitement inutile puisque nous allions reprendre la production et donc encombrer le sol de nouveaux débris quelques minutes après. Naturellement, dès qu’il eut le dos tourné, les régleurs nous firent poser les balais en rigolant et en nous disant de ne pas nous en faire : « ça lui rappelle ses bonnes années ! »
Quel rapport avec le premier épisode ? Eh bien là au moins, nous étions payés.
22:13 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salon du livre, le club des pantouflards, polar, christian cottet-emard, signature, dédicace, lecture en public, chapeau, balais, promotion, internet, blog littéraire de christian cottet-emard, librairie, usine, entreprise, job de vacances, salaire, rétribution, paye, argent
23 février 2020
Carnet / De l’oie aux œufs d’or
Discussion récente avec une auteure locale rencontrée dans un salon du livre où je me trouvais comme simple visiteur. Une véritable VRP de son propre catalogue. Nous ne nous connaissions que par Facebook. J’ai eu du mal à lui faire comprendre pourquoi je ne me contentais que du réseau social pour faire un semblant de promotion de mes livres, pourquoi je ne courais pas après les journalistes de la presse quotidienne régionale pour obtenir un article et pourquoi je détournais sans honte un certain nombre de mes ouvrages destinés au service de presse pour les offrir à quelques personnes dont la tête me revient plutôt qu’à un localier adepte du classement dans la corbeille à papier. À court d’arguments, j’ai fini par citer Jim Harrison : « L’oie qui essaie de pondre des œufs d’or ne devrait pas se servir d’un miroir pour se regarder le derrière » après quoi nous sommes tous les deux partis boire un café mais chacun de notre côté.
Ps : la citation de Jim Harrison est extraite de son livre Un sacré gueuleton (éditions J'ai lu)
02:04 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salon du livre, auteur, auteure, livre, édition, promotion, presse, article, presse quotidienne régionale, service de presse, exemplaires gratuits, blog littéraire de christian cottet-emard, littérature, carnet, note, journal, jim harrison, écrivain, localier, réseau social, café, miroir, œufs d'or, oie