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21 mai 2021

Carnet / De la bibliothèque

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Ranger sa bibliothèque n’a rien d’anodin. Je m’y emploie depuis des jours car un ami vient de m’installer la nouvelle puisqu’il était évidemment hors de question de la monter moi-même. Je suis bien sûr confronté à des choix.

 

Les premiers, les plus simples, sont dictés par l’espace disponible. Il faut dégager de la place, ce qui implique de me séparer d’un grand nombre d’ouvrages que je ne consulterai plus. Voilà qui s’avère déjà difficile car si leurs contenus ne correspondent plus à mes préoccupations, ils n’en restent pas moins les témoins des différentes époques de ma vie au cours desquelles je me les suis procurés. Cela remonte à la fin de mon enfance et tout particulièrement à mon adolescence.

 

Tout se complique avec le second tri. Maintenant que de l’espace s’est libéré, vient le moment des purges au plein sens du terme puisqu’il s’agit de me séparer non seulement des livres mais encore de leurs auteurs qui sont à mes yeux tombés en disgrâce. Ainsi va la vie de tout lecteur qui évolue dans ses idées, ses opinons, ses goûts et ses intérêts. Par exemple, dans la première phase de ce second tri, je me suis débarrassé de toute la littérature post tel-queliène à la mode dans les années 70 et 80 où je ne vois aujourd’hui que verbiage amphigourique et prétentieux. Heureusement, l’accumulation de ces ouvrages ne venait guère d’achats de ma part mais bien plus souvent de dons et d’envois en service de presse.

 

Ceci me rapproche de la deuxième phase du second tri, la véritable purge, brutale, celle où l’on décide que certains livres n’ont plus leur place dans cet espace intime qu’est une bibliothèque personnelle parce qu’on a rompu avec leurs auteurs avec lesquels on a pu entrer un jour ou l’autre en relation. Dans ce cas-là, ce ne sont plus seulement des livres qu’on bannit mais des gens. On les enlève de la photo.

 

J’ai toujours pensé que les livres dans les rayons de la bibliothèque, bien sages dans leurs alignements silencieux, dégagent une présence supérieure à celle de tout autre objet. Ces livres que nous admettons dans notre cercle de pensée, de réflexion et de rêverie regardent par-dessus notre épaule et nous ne pouvons autoriser une telle proximité que s’ils sont amicaux ou au moins bienveillants comme de vieux maîtres.

 

Il se trouve que ma bibliothèque contient d’assez nombreux livres d’auteurs que je connais personnellement. Certains de ces auteurs sont des amis de longue date et j’ai plaisir à les sentir proches par leurs livres dans le halo de la petite lampe bleue sur mon bureau, comme autour d’un feu de camp où l’on échange lectures et chants. Comment cette magie toute simple pourrait-elle encore fonctionner lorsque surviennent fâcheries, brouilles et ruptures ? Tout dépend du degré de gravité de la situation. J’ai un esprit hiérarchique et il s’applique aussi bien aux relations humaines qu’au rangement de ma bibliothèque.

 

Les livres d’un auteur que je connais personnellement et avec qui je suis fâché sont classés en fonction de l’intensité de la brouille. Plus celle-ci est grave, plus les ouvrages s’éloignent du centre et rejoignent les rayons les moins visibles ou accessibles. En cas de rupture définitive (je ne suis guère coutumier des réconciliations que je réserve seulement à la famille et aux personnes proches), je me débarrasse des livres chez les soldeurs ou dans les conteneurs du recyclage.

 

Brève parenthèse : ce n’est pas parce que je suis brouillé avec un auteur de ma connaissance que je ne trouve plus ses livres intéressants. Dans ce cas, pour assouvir ma curiosité lorsqu’il publie un nouvel opus, j’attends de le trouver chez un soldeur afin qu’il ne tire pas profit de mon achat. Je possède ainsi quelques livres qui sont en transit dans les zones périphériques de ma bibliothèque, là où ils n’auront plus qu’à attendre mon bon déplaisir, la prochaine purge !

 

(À suivre)

 

22 avril 2021

Un bref extrait de mon roman CHARMES (parution fin avril)

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Le deuxième épisode bizarre me laissa dans un plus grand malaise. La rue déserte de mon hôtel baignait dans le crépuscule d’un ciel bleu foncé, profond, barré à l’horizon d’une bande turquoise qui alourdissait les contrastes entre l’éclairage jaune et la grande façade vert amande de l’immeuble d’en face. Je croisai une femme entre deux âges, corpulente, vêtue d’une blouse et portant un cabas rempli de produits de nettoyage, comme si elle sortait de son travail. En me voyant elle s’exclama : Monsieur Jenkins ! Elle s’approcha et répéta : Monsieur Jenkins ! Passé l’effet de surprise, je lui répondis qu’elle faisait une erreur mais elle insistait. Écoutez, je ne suis pas Monsieur Jenkins, vous vous trompez, je vous prie de me laisser tranquille. Je lisais de l’incompréhension dans ses yeux. Elle se tut, me jeta un regard incrédule et chagriné comme si j’avais fait preuve de mépris à son égard puis s’éloigna enfin.

(Photo Christian Cottet-Emard)

 

16 avril 2021

Bientôt :

Après la chasse aux œufs, la chasse aux coquilles (lecture et relecture des épreuves). Parution fin avril.

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