10 janvier 2007
En mer
L’odeur fade de la mer une brise inconnue la porte
Comme une bonne nouvelle rescapée des lointains
J’en oublierais la mélancolie des tôles géantes
Qui gémissent dans les profondeurs
Et la main sur le bastingage poisseux
La routine du matelot dans ses câbles
Le Monde lisible (extrait). Copyright Orage-Lagune-Express, 2004.
Photo : avant l'arrivée en Sardaigne.
14:40 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, mer, Sardaigne, Orage-Lagune-Express
05 janvier 2007
Sur le lac gelé
Toutes les années tu marches sur le lac de dix-neuf mètres de profondeur qui gèle en quelques nuits de lune claire
Tu te tiens debout là où les nageurs de l'été font la planche un moment avant de continuer la traversée
Tu envoies ta fumée dans les sapinières brossées au givre et au grésil
Après le havane sur le lac gelé tu peux boire un vin chaud à l'auberge silencieuse au milieu de la forêt
Tu peux aussi demander une assiette anglaise et contempler depuis la fenêtre le chemin que tu as parcouru sur la glace
Tout cela n'a l'air de rien et ne vaut peut-être pas le projet d'un poème c'est juste ta vie dans ses paysages
Et tu sais depuis l'enfance d'où tu voyais déjà le lac derrière la même fenêtre que ces jours ne sont pas des rêves
Le lac gelé dans la forêt de résineux la fenêtre de l'auberge le vin chaud l'assiette anglaise sont des prodiges de réalité
Et nulle part si tu partais si tu te perdais tu ne pourrais retrouver ce lac cette forêt cette auberge uniques et irremplaçables
Comme l'est tout ce qui peut être perdu ainsi que le veut notre consolation
Copyright : Orage-Lagune-Express, 2007.
00:55 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Ébauche de poème, forêt, lac, résineux, auberge
17 décembre 2006
Autoportrait à la sardine grillée
Le jour de tes quarante-sept ans tu te promènes encore as-tu jamais fait autre chose ?
Si vous voyez plus intéressant qu’une promenade dites-le moi as-tu toujours répondu à qui se fait fort d’être utile
Utiles nous le sommes tous ne serait-ce qu’aux feux follets
La sardine grillée aussi est utile au ventre comme à la poésie
Vieil ado qui n’aime rien d’autre que la marche le nez en l’air dans l’odeur festive de la sardine grillée
Que laisseras-tu à tes proches un petit tas de papier à pattes de mouches collées au miel des rêves éveillés ?
Et ce poème brouillon sur la sardine qui grésille et frémit dans le brasero d’un jardin givré de l’arrière-saison
Copyright : Orage-Lagune-Express, 2006.
17:25 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, brouillon, promenade, sardine, jardin, saison