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03 mai 2008

Jour et nuit avec les arbres

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La flaque d’eau toujours à la même place sur la route forestière où attend la vieille voiture n’est ni le miroir ni le contraire du monde

Juste une facette de ce diamant qu’on appelle la Terre

L’image condamnée à refléter ce qui n’est pas se dissipe dans l’évidence des feuilles rendues à l’air blond


(Extrait de : Le Monde lisible, éditions Orage-Lagune-Express, 2004)

Photo : sur la route de la Brétouze au-dessus d'Oyonnax (photo C. C-E) 

22 avril 2008

Œil de cyclone

 

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Ta mère a écouté les informations du bout du monde un ouragan a arraché les toits des maisons elle a peur en ces jours de grand vent dans son village tranquille de voir s’envoler son toit

 

Elle a peur de la nature en ce joyeux jour de vent qui fait danser les frênes

 

Et toi non tu ne t’inquiètes pas trop des vents d’ici car ils se contentent au pire de quelques tuiles

 

La nature ne t’effraie pas mais tu la tiens toujours à l’œil car il est inquiétant qu’elle puisse craindre l’homme

 

Tu as surtout peur de l’homme que la nature peut craindre

 

Un jour de promenade tu cherchais un vieux chemin et une clairière de ton adolescence mais le temps les avait perdus

 

Le chemin n’existait plus et un bois remplaçait la clairière

 

Alors que tu rampais dans les fourrés pour accéder à tes autres coins tu arrivas contre le vent et tu surpris une laie avec ses petits

 

C’est ainsi que la nature se signala à toi ce jour-là mais puisque tu la tiens toujours à l’œil rien de fâcheux ne survint

 

La laie et ses marcassins foncèrent tout droit bien loin de toi mais cela ne rassurerait pas ta mère pour autant si tu lui racontais cette histoire car les informations du bout du monde finissent par la persuader que sa maison et son village tranquilles sont dans l’œil d’un cyclone

 

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2008.

04 avril 2008

La roche merveilleuse

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Pour gravir cette colline tu as suivi un sentier rocailleux tu ne cherchais rien

De la poussière de terre des cailloux sous les semelles des brindilles des effluves de bois tendre rien d’autre

Le sentier s’est perdu dans les buis et tu t’es retrouvé dans le merveilleux parfum de leur fleur banale

Ce jour valait pour cet instant

Tu n’as pas vu d’animaux mais eux t’ont vu

Incapable de te débrouiller seul comme eux pour vivre ici contraint de rentrer dans le monde triste des hommes où chacun s’affaire à ce qui ne le concerne en rien

Où chacun mène une autre vie que celle entrevue un instant quand le sentier se perd dans les buis


© Éditions Orage-Lagune-Express 2008.