13 décembre 2019
Du pied gauche
La vieille cafetière rote crache et bave le canari la prend pour sa femelle
Le bois coupé en mauvaise lune pète et empeste dans la cheminée
Les lunettes sont parties se faire voir ailleurs
Le journal noircit le bout du nez
Pas de bons morts aujourd’hui dans la rubrique nécrologique pas de traitres pas de collègues malveillants pas de petits chefs vicieux pas d’arrivistes
Juste des inconnus sympathiques allez savoir
Demain ça ira mieux demain sera un autre jour un jour de moins
Photo Christian Cottet-Emard
Extrait de Poèmes du bois de chauffage, © éditions Germes de barbarie 2018.
00:01 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : canari, cafetière, christian cottet-emard, bois, mauvaise lune, cheminée, lunettes, journal, bons morts, rubrique nécrologique, collègues malveillants, petits chefs, arrivistes, inconnus sympathiques, demain, un autre jour, amélioration, blog littéraire de christian cottet-emard, poésie, poème, littérature, poèmes du bois de chauffage, éditions germes de barbarie, photo insolite, du pied gauche, mauvaise humeur
01 mai 2019
Carnet / La parenthèse des jardins
Être parfois qualifié d’auteur des bois et des champs m’a d’abord flatté et amusé. Cependant, à y réfléchir un peu plus, je ne me reconnais pas tant que cela dans cette image qu’on me renvoie.
Je me sens bien sûr souvent assez proche des éléments, de mon environnement campagnard auquel j’ai un rapport un peu romantique car sur bien des aspects, je suis un homme du dix-neuvième siècle.
Mais je sais surtout que la nature passe son temps à défaire ce qu’elle fait, à donner la vie et à la reprendre. Je ne peux m’empêcher de penser que la nature n’a d’autre but que de nous menacer et de nous nuire à seule fin de faire tourner le moteur de sa grande machine lancée dans sa course folle, dans sa mystérieuse fuite en avant, même si elle nous gratifie tout autant de plaisirs qui n’existent que par notre conscience.
Pendant la plus bucolique de mes promenades, j’ai toujours un œil aux aguets, je regarde sans cesse derrière moi, je veille en permanence à ce qui pourrait surgir à l’improviste, à ce que je pourrais rencontrer, qu’il s’agisse d’un animal à peu près inoffensif ou de la plus dangereuse des créatures : un être humain.
Heureusement, la nature sait aussi permettre aux pauvres animaux effrayés et ignorants que nous sommes de reprendre haleine, nous donner un peu d’apaisement lorsqu’elle consent à nous laisser ouvrir la parenthèse des jardins.
Photo : L'an dernier dans mes lilas qui avaient donné une floraison plus abondante que cette année.
01:42 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, blog littéraire de christian cottet-emard, nature, campagne, bois, champs, promenade, jardin, éléments, environnement, romantisme, dix-neuvième siècle, moteur, machine, fuite en avant, mystère, plaisir, conscience, animal, danger, être humain, créature, apaisement, parenthèse, christian cottet-emard, parenthèse des jardins, menace, reprendre haleine, lilas
07 mars 2019
Interlude musical
11:19 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : interlude musical, hector berlioz, villanelle, nuits d'été, théophile gautier, musique romantique, chant, anne sofie von otter, blog littéraire de christian cottet-emard, printemps, merle, bois, fraises des bois