06 février 2014
Carnet / Sale tête et rythmes détraqués
Nuit très courte ce mercredi 5 février (couché à 3h levé à 6h). Le feu n’a même pas eu le temps de s’éteindre et il m’a suffi de tisonner quelques braises pour le faire repartir avec une nouvelle bûche. Résultat, j’ai dû me recoucher à 7h30 pour ne pas vivre le restant de la journée en pilote automatique. Réaction en chaîne : petit déjeuner à 11h, pas faim à midi, sandwich thon-mayonnaise (en tube) et verre de muscadet à 15h (premier cigare) puis café au lait croissant à 16h (deuxième cigare). C’est ce qui s’appelle avoir les rythmes détraqués. Pour l’instant, la balance reste à 76 kg, un miracle... Aller-retours incessants entre l’ordinateur, la cafetière et la fenêtre. Dans le reflet de la vitre, je me trouve une sale tête.
Conjurer l'hiver
Entre giboulées et neige bien collante, juste eu le temps de rentrer quelques brouettes de bois. Au courrier, la revue Patchwork au sommaire de laquelle je figure avec un poème, L’Aile d’un oiseau sombre, grâce à l’amicale attention de son fondateur Anthony Dufraisse. Je reparlerai bientôt de cette revue aussi élégante et sobre dans sa présentation que dense et originale dans son contenu. Deuxième lecture d’un début de texte inédit de Jean-Jacques Nuel, auteur lui aussi présent dans Patchwork. Pour conjurer l’hiver, je relis le chapitre consacré au saule marsault (l’arbre aux chatons gris) dans mon Guide des arbres et arbustes d’Europe d’Archibald Quartier et de Pierrette Bauer-Bovet (éditions Delachaux et Niestlé).
Prairie Journal
Écoute de Prairie Journal d’Aaron Copland. Ma prairie à moi se limite aux trois mille mètres carrés de pré autour de la maison mais c’est assez pour se mettre au diapason de cette musique, surtout quand à la faveur d’une éclaircie subite je vois planer la buse variable. Vu aussi deux chevreuils traverser les pâturages derrière mon muret. Le temps d’attraper les jumelles, plus personne ! Je suis tenté d’intituler Prairie Journal l’ensemble récent de mes deux cents pages de carnets disséminées sur le papier et sur la toile.
Photo : autoportrait à la sale tête (5 février 2014)
01:15 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : carnet, journal, note, autoportrait, sale tête, christian cottet-emard, saule marsault, guide des arbres et arbustes d'europe, delachaux et niestlé, archibald quartier, pierrette bauer-bovet, revue patchwork, anthony dufraisse, littérature, poésie, cigare, jean-jacques nuel, prairie journal, aaron copland, ordinateur, cafetière, fenêtre, blog littéraire de christian cottet-emard, mélancolie, rythmes décalés
23 janvier 2014
Carnet : du feu, du lac, du brouillard et des locomotives
Mercredi 22 janvier. Levé tard malgré le grand soleil. Pas besoin d’allumer le chauffage central au gaz car la chaleur du feu de bois a tempéré toute la maison.
Café et peu de pain grillé car je vais déjeuner à l’Embarcadère à Nantua avec Jacki Maréchal. En descendant de Viry, la voiture entre dans le brouillard en bas de la côte, juste avant Arbent. Oyonnax grise et triste comme souvent mais heureusement, un passage dans l’atelier galerie de Jacki où les couleurs et l’élan vital de ses récentes toiles me délivrent un moment de mon état actuel d’exaspération.
À l’Embarcadère, nous déjeunons au milieu des toiles de Jacki exposées dans le restaurant et le salon. Bonne table avec vue apaisante sur le paysage lacustre (juste devant une toile de grand format en dialogue avec le thème du lac). Excellent Pessac-Léognan.
Retour en fin d’après-midi chez moi. Il faut rallumer le feu dans la cheminée. Je m’autorise un Por Larrañaga en regardant l’arrivée de la nappe de brouillard. Elle avance vers la maison avec la lenteur et la régularité de ces vieilles locomotives à vapeur qui m’effrayaient tant lorsque j’étais enfant dans le jardin de la demeure du boulevard Dupuy, le long de la voie ferrée. J'ai récemment compris que cette peur des locomotives avait pour origine l'écoute précoce dans mon enfance du célèbre mouvement symphonique d'Arthur Honegger, Pacific 231.
Photo : chez moi entre la cheminée et la fenêtre.
03:08 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : feu, lac, brouillard, locomotive, vapeur, hôtel restaurant l'embarcadère, nantua, ain, rhône-alpes, france, lac de nantua, peinture, arts plastiques, jacki maréchal, pessac-léognan, cigare, por larrañaga, blog littéraire de christian cottet-emard, carnet, journal, note, gammes, écriture, viry, jura, franche-comté, haut-jura, cheminée, portrait
20 janvier 2014
Carnet : du sucre, du tabac et de l’écriture.
Puisque les gens qui me font l’amitié de me lire me reprochent souvent de publier des livres trop minces, je finis en ce moment de composer un gros recueil de nouvelles thématiques dont la plupart sont prêtes à l’envoi. Le travail qui reste relève de l’élagage et de la disposition des textes en vue d’obtenir un ensemble cohérent et bien rythmé, ce qui constitue pour moi la tâche la plus compliquée, bien plus difficile et fastidieuse que la rédaction en elle-même.
À cette étape délicate, il se passe toujours le même phénomène étrange qui affecte mon corps et mon esprit. En premier lieu des phases d’excitation et de découragement très rapprochées les unes des autres et un besoin permanent de sucre et de tabac. Cette fois, c’est encore plus marqué que d’habitude et je suis étonné que les doses de sucre que j’absorbe au quotidien n’aient pas entravé ma réussite d’être passé à la fin du printemps dernier en quelques semaines d’un poids de 86 kilos (mon poids depuis une vingtaine d’années) à 76 kilos (75 dans les meilleurs jours de l’été) sans faire de régime particulier mais en veillant à réduire les quantités de nourriture.
L’envie de gueuletons et d’excès est cependant toujours là. Je connais bien un autre moyen naturel de maigrir mais je ne peux en parler ici. Quant au tabac, c’est de pire en pire avec une faible consolation : comme je ne fume que des cigares, je n’en arrive pas encore aux records de consommation des fumeurs de cigarettes.
Tout cela est bizarre et prouve que nous ne décidons pas de grand-chose, que nous ne maîtrisons rien et que nous ne sommes que les spectateurs le plus souvent passifs et sans cesse dépassés de nos propres existences.
Photo de sucre prise ici.
02:37 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sucre, tabac, cigare, écriture, addiction, dépendance, compensation, frustration, littérature, nouvelle, perte de poids, surcharge pondérale, régime, nourriture, cigarette, blog littéraire de christian cottet-emard, maigrir, ligne, poids, balance, kilos, taille, poignées d'amour, bedaine, brioche, embonpoint, gras, gueuleton, glouton, gourmand, friandise, havane, cuaba