07 octobre 2015
Carnet / Du rythme intime
L’automne à ma fenêtre. Roses tardives, derniers cosmos.
Quelques jours avant, le rythme, les foules et les courants d’air des grandes avenues de Barcelone, son métro noir et moite, ses façades théâtrales, son passé austère, son futur clinquant et son présent fébrile, ses marchés en vitraux, ses palabres, ses nuits courtes, ses réveils agités, ses déjeuners sur le pouce.
Maintenant, retour aux heures lentes où l’on entend tomber les feuilles et craquer les arbres.
Les manuscrits à relire sans cesse, les projets à adapter après les avoir négligés, faire l’effort de s’imposer un peu, négocier juste ce qu’il faut. Relancer une ou deux personnes intéressées. Pas envie. On sait où me joindre. Ce qui doit arriver de bien doit arriver facilement ou ne pas arriver. Laisser venir, se tenir à distance sans rompre le fil mais sans se laisser entraîner par la vitesse des autres.
L’automne et l’hiver à ma porte mais de petites provisions de printemps et d’été dans mon esprit pour que le ciel reste ouvert.
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05 octobre 2015
Carnet / D’une étrange manie
Retour d’une semaine à Barcelone. Mon poids au début du séjour, 81 kg, mon poids au retour, 80 kg malgré les kilomètres de marche dans cette ville gigantesque et les repas de poissons grillés.
J’ai même réussi à avaler quelques coquillages, moi qui n’en mange jamais. Pour un tel résultat, pas la peine de s’obstiner avec ces machins à la consistance caoutchouteuse qui font crouips crouips quand ont les croque.
En plus, je n’ai pas grignoté un seul carré de chocolat de tout le séjour. Et toujours cette sensation bizarre des trajets en avion qui permettent de remonter la Rambla le matin et de flâner dans la campagne jurassienne l’après-midi. Voyager est une étrange manie.
Certes, heureux d’avoir arpenté cette ville fiévreuse et déraisonnable où l’on est accueilli partout avec sourires et gentillesse, mais mon tempérament me porte à préférer l’ambiance portugaise, à Porto où j’étais en juin dernier et surtout à Lisbonne où j’ai séjourné deux fois en 2013 et 2014 et où je retournerai le plus vite possible malgré ma peur de l’avion.
À la fin du vol pour Barcelone, une forte odeur de brûlé s’est répandue dans l’appareil. À l’avant, le personnel de bord regardait quelque chose à travers un hublot. Un homme de l’équipage est sorti de la cabine de pilotage pour jeter un coup d’œil dans la même direction et le visage d’un membre du personnel exprimait une réelle inquiétude. À l’atterrissage, plusieurs camions de pompier, des autos avec gyrophares et une ambulance se sont positionnés à côté de l’avion. Impossible de savoir ce qui s’est passé.
J’en conclus qu’il est inutile de se priver de plats en sauce et de chocolat.
03:31 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, écriture de soi, prairie journal, voyage, barcelone, espagne, catalogne, christian cottet-emard, porto, lisbonne, portugal, carnet de voyage, blog littéraire de christian cottet-emard, coquillage, poisson grillé, chocolat, avion, risque, poids, repas
22 septembre 2015
La vie au bord
Tu es l’homme des bords des seuils des lisières des berges des rives c’est là que tu vis
Lorsque tu ouvres ta fenêtre le matin sur le paysage tu as vécu l’essentiel de ta journée
Ta place en ce monde est là au bord jamais vraiment à l’intérieur
Porto, juin 2015
Tu es arrivé sur Terre comme à l’opéra
Tu t’es installé pour assister à la représentation et pour écouter la musique le livret n’a pas beaucoup d’importance tu peux te dispenser de le comprendre il est souvent aussi mauvais que la musique est belle
Cette posture n’est ni triste ni affligeante c’est juste la place qui t’es destinée
Tu comprends que cela soit parfois pénible et décourageant pour les autres que cela les dissuade de te connaître plus pour la plupart d’entre eux le bord est inhabitable
Même pour toi ce n’est pas toujours confortable mais c’est là que tu parviens à te tenir à peu près en équilibre à peu près à l’abri de l’enchantement
© Ed. Orage-Lagune-Express
01:41 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fado, estime-toi heureux, récits des lisières, bord, rive, berge, rivage, fenêtre, quai, porto, portugal, christian cottet-emard, blog littéraire de christian cottet-emard ©, estime-toi heureux©, poème, récit poème, journal, poème narratif, poème autobiographique




























