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07 mai 2014

Carnet / Des contrastes

Une sombre soirée de grand vent et de pluie ce mardi, comme en automne. Lumières allumées et flambée dans la cheminée dès 19h ! La chatte Linette a tenté une rapide sortie mais elle n’a pas insisté et a regagné ses quartiers dans l’une des chambres. J’écoute en ce moment le Quintette pour piano et vents (flûte, clarinette, cor et basson) de Nicolaï Rimsky-Korsakov.

La veille, lundi, j’ai profité de l’unique belle, très belle journée pour caser la première tonte de l’année entre deux périodes de pluie car si je laisse le pré partir en foin, c’est à un paysan avec son tracteur qu’il faut alors s’adresser pour faucher. C’est ce qui s’était produit la première année de mon installation dans cette campagne. Quel contraste en tous cas entre les quatre heures consécutives de tonte ce lundi dans les parfums et les chatoiements de mai et ce soir obscur.

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La journée avait pourtant commencé par une de ces aubes somptueuses dans la nature sauvage autour du petit crêt sur lequel s’ouvrent les volets de ma chambre. Je me raccroche à ce spectacle en pensant à celles et ceux qui ouvrent le matin leurs volets sur une bretelle d’autoroute. Je vois cela quand je circule en voiture à Lyon sur des rocades, quasiment sous les fenêtres de certains immeubles. Comment en est-on arrivé à trouver normal que des gens puissent habiter en de tels lieux ? Il me faut conserver ma conscience de chaque instant de la chance que j’ai de vivre en pleine nature et d’avoir le temps d’en profiter, même en période de vague à l’âme. Mais ainsi va la nature humaine, plus on a plus on est exigeant.

Après cet automne et cet hiver de grande tristesse, je dois veiller à me recentrer sur ce qui m’a toujours tenu la tête hors de l’eau : lire, écrire, écouter de la musique et me protéger à l’intérieur de l’espace privé, le seul où j’ai vraiment ma place en ce monde. Là encore, je dois toujours garder à l’esprit quel luxe cela représente à mon âge et dans ma situation quand tant de gens sont confrontés sans alternative possible à un contexte social et professionnel de plus en plus calamiteux.

J’ai entendu à ce propos dans un débat un analyste qui a très justement déclaré : « nous sommes passés de l’économie de marché à la société de marché. » Réfléchir un instant à cette dérive effrayante résumée en un constat aussi simple permet d’en mesurer les conséquences funestes dans tous les domaines pourtant si précieux des relations humaines, avec de lourdes implications dans la vie familiale, amicale et amoureuse.

Ainsi que le disait déjà en substance Pasolini à son époque, ce que le fascisme n’a pas réussi à faire, le capitalisme débridé et la société de consommation à outrance l’ont imposé en quelques décennies. Il semble aussi que la société de consommation ait désormais cédé la place à la société de  « consumation » .

 

Photo : mardi 6h. En ouvrant les volets à l'aube, chez moi. (photo prise par Marie)

31 mars 2014

Carnet / De l’heure (et de l'heur) d’été

heure d'été,heur,heur d'été,christian cottet-emard,l'inventaire des fétiches,poésie,littérature,poème,blog littéraire de christian cottet-emard,pendule,temps,été,saisonDans les années 80 du vingtième siècle lors d’un passage à l’heure d’été, j’avais écrit  ce poème, L’heur d’été, que je n’aime plus aujourd’hui. Il est extrait de mon recueil L’Inventaire des fétiches que j’avais publié sans doute trop vite en 1988, une occasion favorable s’étant présentée. Détail amusant, quelques lecteurs de L’heur d’été avaient cru voir une coquille dans ce titre. Bien évidemment, j’écrirais ce poème d’une manière différente si je devais le faire aujourd’hui. Mais quand ce n’est plus l’heure, ce n’est plus l’heure... Et plus l’heur non plus.

L’heur d’été

Vers le cœur d’une grange
au sommet de l’été
une femme conduit
l’ombre de son désir

Elle a chevilles de gazelle
et mille caprices de chèvre

Son pas sécrète une alchimie
d’herbes en souvenance
mais le ciel des marelles
s’alourdit sur sa tempe

Il faudra tout l’orage
et son galop dans les avoines
pour alléger sa nuque
sous la poigne d’enfance

Aux mains dolentes des caresses
elle chaparde à la mémoire
ce moment dans la paille
pour le suspendre à la saison

 

Extrait de L'Inventaire des fétiches. © Éditions Orage-Lagune-Express, 1988.

11 mars 2013

Enfin !

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