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23 février 2017

Scandale Mehdi Meklat : c’est pas moi, c’est mon double maléfique !

nouvelles du front,polémique,tweets injurieux,mehdi mecklat,télérama,scandale,complaisance,aveuglement,déni,rebelles subventionnés,abus,presse,télé,la grande librairie,le monde,les inrockuptibles,fondation cartierLa vraie question que pose le scandale des tweets homophobes, antisémites, misogynes, injurieux et faisant l’apologie du terrorisme tenus sous le pseudonyme de Marcelin Deschamps par Mehdi Meklat dépasse largement la personnalité négligeable de cet individu ridiculement adoubé journaliste, écrivain et chroniqueur par des médias soumis et complaisants.

Piteusement, le magazine Télérama qui l’a mis en Une en octobre 2015 va jusqu’à publier sur la toile un entretien dans lequel ce manipulateur à double casquette est encore pris avec des pincettes (« Maladroitement et, semble-t-il, sincèrement, il plaide le “double de fiction” » peut-on lire sous la plume de l’auteur de l’entretien). Dur pour un de ces sanctuaires du politiquement correct qu’est Télérama de reconnaître qu’on s’est fait rouler dans la farine ! Et ce n’est pas la première fois ! 

Mais laissons cette presse à sa fatigue, à ses certitudes, à son vieillissement et à sa déconnexion d’avec le réel d’une époque qu’elle ne comprend plus.

Reprenons de la hauteur. La question est de comprendre pourquoi et comment une grande partie de l’opinion d’un pays comme la France en vient à se détester elle-même au point d’encenser ceux qui lui crachent leur venin à la figure avec la complicité de médias d’envergure nationale, internationale et d’une prestigieuse fondation privée.

Il apparaît clairement depuis des années que l’idéologie mortifère ainsi véhiculée prend les structures et les réseaux culturels en place aux niveaux national, régional et local comme vecteurs privilégiés.

Lorsque des lanceurs d’alertes se montrent vigilants, des affaires du même genre sont portées à la connaissance du grand public mais très souvent, hélas, les petits soldats des entreprises de sape agissant en rebelles subventionnés instillent lentement mais sûrement leur poison en toute impunité.

Pour un Meklat démasqué et, espérons-le, définitivement grillé dans les milieux de la culture et des médias, combien d’autres en action ou en embuscade ?

Leur arme : le double langage. Leur logistique : les subventions publiques. Leurs complices : les frustrés, mécontents, déçus, et contempteurs de la culture occidentale. Leurs cibles : les vieux gauchos encore en deuil de leur impossible Grand Soir et les jeunes bobos bavassant à l’auberge espagnole de Nuit Debout. Leur défense lorsqu’ils sont confondus : la position victimaire.

Meklat excelle dans cette dernière posture dans ses abracadabrantes tentatives de justification. L’homophobie, l’antisémitisme, la misogynie, l’injure, l’appel à la violence et au terrorisme, ce n’est pas lui, Mehdi Meklat, mais celui qu’il appelle son double maléfique de fiction, Marcelin Deschamps !

Nous noterons au passage que dans le sordide petit théâtre qu’est l’esprit schizophrénique de cet individu, le rôle du méchant est dévolu à un double affublé d’un nom et d’un prénom bien franchouillards !

Quant au gentil abrité par le même corps, on nous dit qu’il est parti loin de la France pour penser, réfléchir. Eh bien qu’il prenne son temps et qu’il médite en particulier sur ce que sait tout véritable écrivain : les écrits restent et parfois, celles et ceux qui les lisent ont de la mémoire...

 

04 mars 2016

Carnet / Du ridicule en poésie

carnet,note,journal,écriture de soi,autobiographie,prairie journal,blog littéraire de christian cottet-emard,poésie,printemps des poètes,slam,sport de combat,télérama,clichés,tics de langage,jubilatoireLes tics de langage et l’abus de clichés sont une caractéristique des très jeunes et des très vieux. Le magazine Télérama n’étant plus très jeune, on ne s’étonnera pas que ses rédacteurs et rédactrices qui, faut-il le rappeler, sont à l’origine de la contagion du ridicule adjectif jubilatoire, nous abreuvent de clichés à la mode. Le dernier s’étale majestueusement cette semaine dans le titre d’un article : « La poésie est un sport de combat » .

Voilà qui est en effet d’une bêtise jubilatoire car malgré qu’on puisse lire tous les jours cette ânerie sur Facebook, je ne sache pas que la poésie soit un sport et encore moins un sport de combat. Mais nous n’allons pas nous mettre dans tous nos états à cause du retour en grâce du collier de perle au sein de la rédaction de ce qui n’est quand même, ne l’oublions pas, qu’un programme télé.

L’ennui, c’est que chaque fois que la presse fait mine de s’intéresser à la poésie, elle la mitraille de clichés. Or, l’un des grands soucis de la poésie consiste en la traque du cliché (sauf si le poète l’emploie à dessein). Une fois de plus, on croit dépoussiérer alors qu’on ne fait que brasser la poussière en remplaçant un cliché vieillot (par exemple « la poésie est un jardin secret ») par un cliché branchouille (« la poésie est un sport de combat »). L’année dernière, à l’occasion de l’ineffable Printemps des poètes, j’avais entendu parler de brigades d’interventions poétiques et même de commandos du poème ! Sport, brigade, commando, combat, on renifle bien l’air du temps dans ce printemps des poètes qui ne sent pas la rose malgré son nom fleuri.

Personnellement, je n’aime pas beaucoup être qualifié de poète même si j’ai publié quelques recueils. Jean Tardieu m’avait confié qu’il n’aimait guère ce mot à la sonorité désagréable. Comment se sentir à l’aise lorsqu’on est désigné par un mot dont on ne goûte ni la musique ni le sens perverti depuis si longtemps, lorsqu’on est sans cesse réduit à l’image d’un rimailleur pour jeux floraux ou d’un faiseur de performances ?

Je me reconnais si difficilement dans ces postures peu flatteuses que je regrette d’avoir parfois participé à des lectures publiques et autres animations en librairies et en médiathèques, en particulier ces deux dernières années où j’étais assurément sous l’influence d’un maléfice pour avoir consenti à me ridiculiser de la sorte. Encore heureux que je me sois arrêté avant de toucher le fond du pathétique et du grotesque : le slam !

Photo CC-E

 

16 septembre 2015

Carnet / En écoutant le vent nocturne dans les frênes

Le grand vent doux secoue les frênes dans la nuit sans lune. Dérangée par les volets qui tremblent, la chatte Linette dresse l’oreille dans son fauteuil. 

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Ces derniers jours, comme chaque année à la fin de l'été, un bouvreuil vient régulièrement se percher sur le vieux banc de bois et reste ainsi immobile comme s'il attendait quelque chose. Sans doute se gave-t-il tout simplement des baies rouges du sorbier des oiseleurs, juste au-dessus de lui, en prévision des frimas.

Ces temps, j’écoute surtout Francis Poulenc, notamment les concertos pour piano, Aubade, le concerto pour orgue, cordes et timbales, le concerto pour clavecin et le Gloria. Je reviens très souvent à ce Gloria écrit l’année de ma naissance, 1959, quatre ans avant la mort de Poulenc.

Après pas mal de lectures décevantes, notamment Expo 58 de Jonathan Coe, un roman laborieux comme on en produit aujourd’hui à l’échelle industrielle, je retrouve le plaisir de lire avec Autre chose de Thomas Vinau (éditions Les carnets du Dessert de Lune) et des nouvelles de Tchékhov, en particulier Les Groseilliers qu’on peut aussi trouver en Folio 2€. Je commencerai bientôt Les mille et une gaffes de l’ange gardien Ariel Auvinen d’Arto Paasilinna (Folio). Cette année comme les autres, aucun livre de la rentrée littéraire d’automne malgré le matraquage de la presse littéraire en kiosque et surtout pas les nouveautés françaises défendues par Le Monde et Télérama qui nous servent la soupe, je dirais même un brouet dont le pire ingrédient est Christine Angot.

L’incroyable suffisance de Télérama : « Comme chaque année, nous avons choisi, parmi les nouveautés de l’automne, les romans les plus réussis... » Ils auraient au moins pu écrire « les romans que nous estimons les plus réussis ! »  Quant à Angot en tête de leur sélection, elle n'a pas de style, je trouve qu’elle écrit avec les pieds. C'est aussi ce que déplore Nicolas Ungemuth du Figaro, l’un des rares critiques rétif à ce remède contre la littérature. Il ne s'en prend d'ailleurs pas à la personne mais à l'engouement médiatique pour ce néant (tout à fait révélateur à mon avis de l'état famélique dans lequel se trouve aujourd'hui la littérature française de grande diffusion). Il n'y a que le débonnaire François Busnel de La Grande librairie pour avoir la patience de rester professionnel face à cette caractérielle qui passe son temps à reprendre ses interlocuteurs à seule fin de leur démontrer qu'ils ne comprennent vraiment rien à ses radotages amphigouriques.

J'ai lu deux livres d'Angot : un paru chez Mille et une nuits il y a longtemps, acheté chez un soldeur (je ne me rappelle plus du titre et du contenu) et un plus récent en poche Folio où il est question d'une tranche de jambon utilisée comme accessoire sexuel. Le seul souvenir que je garde de ces lectures est le charabia (pardon le style) d'Angot, le même qu'elle utilise dans les interviews exaspérées qu'elle donne. Pathétique.
J’attends maintenant mon prochain départ pour Barcelone. Les billets d’avion et l’hôtel sont réservés. Bientôt la douceur de la promenade dans une grande ville du sud et le repos de ne rien comprendre à la langue qui se parle autour de moi ! À moi la Rambla, les cigares, la Sagrada Familia, la façade maritime et les coupes de Cava, panoplie du parfait touriste !