22 mai 2014
À l’américaine (nocturne urbain)
Bruits de la ville de province dans la pluie
Orange rouge vert dans les gouttes sur le pare-brise
Les cloches du samedi soir et les magasins où paient et sortent les derniers clients
Certains vont à la messe et te regardent sans crainte assis dans ton auto confortable emmitouflé dans ton manteau
Ils te prendraient presque pour un des leurs parce que tu stationnes sur un emplacement autorisé et que tu es vêtu très comme il faut et que tes cheveux sont coupés courts et que ta voiture propre inspire confiance
Tu présentes assez bien et ce n’est pas marqué sur ta figure que tu ne veux pas participer et que la seule chose intéressante pour toi c’est attendre regarder écrire
L’idée que le monde pourrait te quitter la voici
Elle arrive aux quatre décennies plus six années quand s’éloignent les petites lettres
Que cela t’encourage à laisser la poésie à d’autres pour dire simplement ta fatigue qui lasse le monde
Le moment vient peut-être d’écrire à l’américaine « je sors prendre un verre au soleil »
Ce n’est peut-être rien d’autre un poème
(Extrait de Poèmes de Preben Mhorn) © Éditions Orage-Lagune-Express, 2007.
12:21 Publié dans Estime-toi heureux, Poèmes de Preben Mhorn | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : récits des lisières, estime-toi heureux, éditions orage-lagune-express, poèmes, poésie, note, journal, littérature, fragment, brouillon, blog littéraire de christian cottet-emard, édition, publication, feux rouges, feux tricolores, nuit, américaine, à l'américaine, néons, lumières, signalisation, nuit urbaine, ville, auto, samedi, commerces, magasins, messe, église, cloches, pare-brise, pluie, averse, nocturne
02 février 2014
Carnet
Je n'ai rien contre les traditions, à condition qu'elles soient facultatives.
11:57 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : carnet, note, fragment, journal, tradition, christian cottet-emard, blog littéraire de christian cottet-emard
15 octobre 2012
Hep jeune homme !
Dix heures d’un de ces matins d’octobre traverser au hasard d’un pas de joie les tourbillons de feuilles
La vie n’est que dans ce soleil et dans ce vent qui emporte cette voix
Hep jeune homme dit cette voix tu ne m’entends pas et s’il pouvait l’entendre cette voix dirait pourquoi es-tu venu sur Terre jeune homme
Si c’était son bon plaisir il répondrait je ne suis là que pour cet instant venu au nez et à la barbe de la solennelle éternité
J’avais rendez-vous avec ces dix heures blondes du matin d’octobre et je ne suis là que pour ces chants et danses de feuilles d’automne
Et la voix se le tiendrait pour dit
© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés. Image : « Il y a toujours assez de sens » de Jacki Maréchal
01:18 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : récits des lisières, poésie, note, fragment, littérature, christian cottet-emard, blog littéraire de christian cottet-emard, peinture, jacki maréchal, art, galerie ex libris, oyonnax, ain, rhône-alpes, france, jeune homme, voix, octobre, automne, feuilles d'automne, vie, joie, terre, il y a toujours assez de sens