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03 octobre 2023

Carnet / À La Pesse

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Je rouspète souvent contre le Jura, en particulier quand je range mon bois, mais en réalité, je m’y sens plutôt mieux qu’ailleurs et très bien chez moi. C’est ce que je me disais encore dimanche en montant à La Pesse pour aller faire un tour au marché qui se tient en même temps que le festival Azimut. Je n’y vais évidemment pas pour la musique qu’on y entend (surtout après avoir écouté une cantate de Bach en prenant mon petit déjeuner grâce à l’émission Le Bach du dimanche sur France Musique) mais plutôt pour acheter des bouteilles de l’excellent Macvin du domaine Christophe Richard (très bon accord à mon avis avec un cigare Rey del Mundo Demi Tasse). Après la dégustation qui ouvre l’appétit, je file tout droit chez le boucher traiteur Grenard qui mérite vraiment le détour. En descendant vers mon village, peu après midi, j’ai vu une lumière inhabituelle qui enveloppait les montagnes, comme un voile très fin de brume orange. J’ai appris qu’il s’agissait des particules fines des fumées des incendies du Canada arrivées jusque dans le ciel du Haut-Jura après un passage sur le Groenland, ce qui me change des épisodes de Sirocco mais me rappelle de la même manière que je ne vis hélas pas dans un coin aussi déconnecté des problèmes du monde que je le souhaiterais. Je me souviens toutefois qu’au temps de la pandémie, je n’ai jamais été confiné puisque je peux me promener dans la campagne sans sortir de chez moi. Pour quelqu’un qui a complètement raté sa vie professionnelle, ce n’est pas si mal ! 

18 juillet 2021

Mon feuilleton de l'été / 2ème épisode. Au Bazar à cent francs

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Oyonnax, fin des années soixante.

 

Ce jour d’été commençait pourtant bien mais voilà que les bretelles de monsieur Carlizi sont à l’origine d’un petit drame.

 

Ma mère accepte de m’accompagner au Bazar à cent francs, le seul étal du marché qui m’intéresse parce qu’on y vend toutes sortes d’accessoires en plastique, de l’utilitaire bien sûr (cuvettes, arrosoirs, couverts de camping, pinces à linge, gobelets, fleurs artificielles) mais surtout des jouets de toutes les couleurs, en particulier des petites voitures, des épées de Zorro, des rapières, des boucliers ainsi que des mitraillettes, des pistolets et revolvers dont certains fonctionnent avec des amorces, ces rubans de papier sur lesquels sont alignés des amas de poudre qui explosent lorsqu’ils sont frappés par le percuteur de l’arme. Ce sont bien sûr ces articles que je convoite d’autant plus que leur prix, comme la majorité de ce que propose le bazar, se limite à une pièce de cent francs, d’où le nom du Bazar qu’on appelle aussi le Bazar à cent balles.

 

À chaque visite à ce merveilleux commerce, je dois négocier sans faiblesse avec ma mère qui essaye de me dissuader de choisir des armes parce que cela contrarie mon père. Je revins une fois à la maison avec un pistolet mitrailleur tout noir, assez bien imité. Lorsqu’il le vit, mon père se fâcha sérieusement. Je ne compris que bien plus tard la raison de cette colère disproportionnée. Il admettait plus volontiers les épées, sabres et rapières que je ne me privais pas de collectionner.

 

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Refermons cette parenthèse du vingt-et-unième siècle et revenons à la fin des années soixante du vingtième.

 

La situation est bloquée et ma mère s’en plaint à mon père qui a du mal à s’habituer à m’entendre si souvent dire non depuis que je sais parler. Cet enfant est négatif, dit-il, répétant ainsi la remarque d’un médecin qui avait jugé bon de me demander, sans doute pour m’amadouer, si j’aimais l’école, si je voulais partir en colonie de vacances et si cela m’intéresserait d’apprendre à faire du ski, autant de questions indiscrètes auxquelles j’avais répondu par le mot magique, ce non que je considère comme le plus beau mot de la langue française (en plus, il fonctionne dans les deux sens). Je le pense toujours aujourd’hui, même si j’ai fini par nuancer légèrement, sans doute un effet de l’âge.

 

Alors, me direz-vous, cette sortie au Bazar à cent francs ? Eh bien ce jour-là, chacun a campé sur ses positions mais la semaine suivante, le jour du marché, ma mère avait tout oublié, y compris le short et les bretelles. De toute façon, elle aurait eu du mal à m’en vêtir pour la simple raison que je les avais cachés au fond d’une penderie dont elle ne se servait jamais.

 

Finalement, cela valait le coup d’attendre, même une semaine, car le Bazar à cent balles était une véritable institution oyonnaxienne qui dura des décennies, autant dire l’éternité pour un gamin d’à peine dix ans !

 

À suivre...

 

© Éditions Orage-Lagune-Express, 2021.

 

 

 

 

16 octobre 2015

Carnet / Barcelone à distance

Avec une ville, c’est comme avec quelqu’un, le courant passe ou non. Malgré les bons moments vécus à Barcelone, je n’ai pas accroché plus que cela avec la capitale catalane.

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La rambla del mar et le Port Vell

 

Dès le premier soir avec Marie, nous avons descendu la Rambla à deux pas de l’hôtel jusqu’au Port Vell dont l’imposante passerelle de bois, la Rambla del Mar, nous a conduits au Moll d’Espanya, un immense quartier moderne gagné sur la mer ou s’éclaire au crépuscule l’enseigne Shopping & Dining du vaste centre commercial Maremagnum.

 

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Le centre commercial Maremagnum

Après quelques excellentes mais onéreuses tapas de poisson accompagnées d’un verre de blanc, nous avons flâné dans le dédale de boutiques de luxe peu fréquentées à cette heure de l’apéritif, ce qui m’a permis de remarquer une femme entièrement voilée de noir qui venait de faire ses emplettes dans un magasin de parfumerie et d’accessoires de marque. Ses mains gantées ont rassemblé les sacs griffés face au sourire mi-inquiet mi-commercial de la vendeuse et sa silhouette a flotté dans l’allée vide au sol brillant avant de s’évaporer comme une brume, vision glaçante et spectrale d’un futur houellebecquien si l’Occident ne se réveille pas de sa torpeur boutiquière et ne fixe pas fermement ses limites. Sous nos yeux désormais, l’alliance moins inattendue qu’il n’y paraît de l’archaïsme le plus obscur au consumérisme le plus clinquant puisque l’un comme l’autre, dans leur feinte opposition, excluent le libre arbitre et l’esprit critique.

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En remontant la Rambla, le soir 

Peu rassasiés par les tapas, nous avons fait demi-tour et sommes retournés vers les quartiers anciens où nous avons dîné dans un restaurant moyen où l’on parlait français avant de rejoindre la Rambla jusqu’à la Boqueria / Mercat de Sant Josep, le grand marché traditionnel de la ville dont les derniers étals remballaient vers 22h. 

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L'entrée du marché

Pour la suite du séjour, afin d’éviter les plateaux de tapas vendus au prix des petits fours (n’oublions quand même pas qu’à l’origine, les tapas étaient des restes, des « rogatons » astucieusement accommodés et destinés à être grignotés sur le pouce — alors à prix égal, autant se taper une bonne tranche de morue grillée avec ses petits haricots ronds), nous avons décidé de manger sur ce marché au centre duquel des kiosques sont équipés de comptoirs où l’on cuisine devant les clients tous les produits frais évidemment disponibles sur place.

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Morue grillée et haricots cuisinés sur le marché

Ambiance et gourmandise garanties mais additions plutôt salées pour un marché. Rien à voir avec les marchés portugais, notamment à Porto, où l’on se régale aussi en produits frais bien cuisinés mais pour trois ou quatre fois moins cher, notamment dans les restaurants populaires. Sur le marché Sant Josep, il existe aussi une multitude de petites gourmandises pas chères à déguster debout, notamment de succulents verres de jus de fruits pressés à un euro. Quant aux friandises de toutes sortes, sucrées et salées, elles débordent des étals où elles vous sont servies à un rythme effréné. 

À Barcelone, tout va vite, très vite, trop vite, ce qui peut dérouter les tempéraments nonchalants comme le mien. Quant aux horaires (notamment de repas), il n’y en a pas. Les gens mangent tout le temps, à une cadence soutenue, ce qui n’empêche pas les personnels de service et les commerçants de se montrer gentils et patients, en particulier avec les touristes dans mon genre, incapables d’aligner une seule phrase dans une langue étrangère. 

En ce qui me concerne, malgré les langues vivantes au programme du collège et du lycée, je n’ai jamais pu m’exprimer autrement qu’en français, non pas parce que j’avais de mauvais professeurs mais parce que ce genre d’apprentissage est hors de ma portée. Pour moi, apprendre à parler une langue étrangère, en dehors des difficultés techniques insurmontables que cela suppose, a quelque chose à voir avec l’exil, ce serait comme changer de maison. Je n’en suis pas fier et j’en éprouve une grande frustration puisque cela constitue un obstacle à une éventuelle installation au Portugal pour moi et les miens au cas où la situation deviendrait trop pénible voire dangereuse en France (que la Providence nous en préserve). Je me console de cette faiblesse en constatant que dans les pays étrangers que je connais (à part la défunte Yougoslavie où je ne remettrai jamais les pieds malgré la beauté des paysages de la Croatie), les autochtones ont souvent à cœur de montrer qu’ils se débrouillent en français et apprécient qu’on les en complimente.

À l’heure où j’écris ce carnet, j’ai sous les yeux le guide de Barcelone qui traîne sur mon bureau et dont les images devraient désormais me parler mais ce n’est guère le cas comme ce le fut pour Venise, Rome, Lisbonne et Porto. Je n’ai pas ressenti cette ville au fond de mon esprit, je n’ai pas réussi à en saisir l’âme malgré les lieux que j’ai le plus appréciés tels que les vieilles rues du Barri Gotic, la place Reial avec ses palmiers et ses grands cafés où j’ai bu des cocktails et du Cava en fumant des Upmann. 

Peut-être cette difficulté à véritablement vivre Barcelone s’explique-t-elle par les excès de la gestion du tourisme de masse à coup sûr aux mains de technocrates qui raisonnent en terme de « flux de visiteurs à optimiser » , surtout sur le plan financier. Les musées sont ruineux et les plus connus inaccessibles sans billets coupe-file réservés sur internet avant même le départ. Pas question de musarder et d’entrer au dernier moment au gré de l’inspiration ainsi que nous en avons l’habitude lors de nos voyages. 

Nous avons fait le tour de la Sagrada Familia sans pouvoir y entrer, ce qui est regrettable car elle est à mon avis plus belle à l’intérieur qu’à l’extérieur avec ses arches arachnéennes et son côté Facteur Cheval à la puissance mille.

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Le chantier permanent de la Sagrada Familia

Les cars de touristes se déversent sur Gaudi comme sur Disneyland, sans doute est-ce ainsi qu’une partie de ces distraits abordent cette architecture dont le délire mâtiné de prouesse technique aux limites de ce que peuvent supporter les lois de la pesanteur semble voué à ne rien exprimer d’autre que le vertige et l’obsession de la prolifération. En cela, Gaudi est un visionnaire de nos temps rétifs à toute intériorité. J’ai trouvé l’antidote sur les hauteurs de Montjuic où un anglais nous a mystérieusement cédé ses billets d’entrée valables pour une journée à la Fondation Miro dont l’œuvre m’a toujours beaucoup parlé. 

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À l'entrée du concert au Palais de la Musique Catalane

Sur le plan musical, nous avons réussi à réserver le seul concert disponible dans nos dates au Palais de la Musique Catalane dont la grande salle constellée de verrerie et de mosaïques multicolores a été conçue par l’architecte comme un jardin où la nuit ne tomberait jamais.

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Une salle de concert certes extravagante et somptueuse où l’on accède par un escalier monumental mais qui ne saurait faire oublier un programme un peu trop court lors de cette soirée où Manuel de Falla et Isaac Albéniz ne faisaient que passer entre deux Zarzuelas auxquelles quelques ballets conventionnels quoique professionnels n’apportaient rien d’autre qu’une note un peu trop folklorique, sans parler de certains auditeurs agités, bruyants et mal élevés, mal assortis à ce lieux raffiné.

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La coupole inversée de la salle de concert

Pour finir, un conseil à qui ne voudrait pas manquer de découvrir cette salle prestigieuse : prenez d’emblée un concert et faites l’économie de la visite touristique en groupe qui vous soulagera de la somme excessive de 18 euros par personne sous prétexte de vous imposer un guide. Il vous plantera dix minutes devant des annonces publicitaires et des propos convenus de stars du classique avant de vous infliger une brève conférence au cours de laquelle il vous parlera comme à des demeurés. Quand je pense que certains lui ont donné un pourboire en sortant ! 

Voilà qui résume hélas un des aspects pompe à fric de Barcelone, ce qui n’enlève heureusement rien à son prestige et à sa démesure auxquels il faut aussi ajouter un indéniable attrait en matière de shopping avec l’incontournable Corte Inglés, les belles fringues et les caves à cigares au choix étourdissant. 

On est loin de l’époque décrite par le texte d’un écrivain étudié au lycée en cours d’espagnol et dont j’ai oublié le nom. Barcelona hora punta, ainsi s’intitulait l’extrait, évoquait une ville grise du milieu du vingtième siècle en proie au malaise social des ouvriers. La déferlante du tourisme a modifié le paysage social en profondeur en apportant un autre style de précarité pour les moins qualifiés. Est-ce pour rassurer les foules de visiteurs que la présence policière est si massive et si visible ? Au moins les espagnols ne semblent-ils pas avoir de complexes, contrairement à nous français, avec ces impressionnants déploiements de forces (voitures rapides, fourgons équipés de grilles anticaillassage, policiers en tenue armés jusqu’aux dents) qui ne peuvent peut-être pas supprimer toute menace mais qui ont le mérite d’envoyer un message clair à l’ennemi.

Je dédie cette conclusion à celles et ceux qui vont m’enlever de leurs contacts FB après l’avoir lue.

(À suivre, peut-être...)

Photos CCE