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07 mai 2016

Carnet / Des maléfices de la lune rousse

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Fin de la lune rousse. Un répit avant les trois flingueurs de moral et de végétation, Mamert, Pancrace et Servais, les Saints de glace. La lune rousse a méchamment mordu les premières pousses des rosiers et éraflé les nouvelles feuilles des lilas les plus jeunes. Le seul rosier épargné était sous abri, protégé par l’avant-toit. Peut-être m’a-t-elle aussi sapé le moral et tordu les boyaux pendant plusieurs jours. Hésitations incessantes sur la quatrième de couverture de l'édition de mes carnets.

Hier, brève apparition du premier lézard sur le mur sud, risquant un œil et sa petite gorge palpitante depuis son abri derrière le volet de bois. Au crépuscule, premier vespertilion dans le ciel mauve. Deux lessives séchées au grand air dans la même journée. J’ai tondu mes trois mille mètres carrés et bêché le potager. Plantation d’un cerisier du Japon et d’un magnolia devant la maison.

J’ai regardé le début d’une émission sur la pollution lumineuse commençant par cette question sur fond d’immensité de gratte-ciel à Hong Kong : « Qui peut aujourd’hui contempler la voie lactée à l’œil nu ? » Eh bien moi, par exemple, ce qui me console un peu de l’extinction de l’éclairage public à 23h dans mon village. On s’y fait mais l’autre soir, en fumant dehors dans la nuit noire, j’ai trébuché dans les pierres qui font office d’escalier extérieur et j’ai bien failli me retrouver cul par dessus tête un peu plus bas au milieu du grand lilas.

Bonne résolution : ralentir le rythme avec l’apéritif whisky-chips-cigare et me coucher à une heure de chrétien. En écrivant cela, je me demande si la lune rousse n’a pas aussi altéré ma lucidité.

Photo : pour conjurer les maléfices de la lune rousse devant chez moi. (photo CC-E)

 

27 avril 2016

Carnet / Qu’est-ce qu’un jour ordinaire ?

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Parfois, je lorgne une bonne bouteille en réserve et je me dis « tu ne vas pas boire ce vin un jour ordinaire ? Mais si tu disparais demain, tu auras manqué quelque chose. Et puis, qu’est-ce qu’un jour ordinaire ? »

Voilà le genre de problème qui peut inciter quelqu’un à tenir un journal.

 

24 avril 2016

Carnet / Demi-songes hypnagogiques

De tous les poètes que je lis et que j’admire, c’est Fernando Pessoa avec qui j’aurais aimé prendre un verre de vin à un comptoir de Lisbonne.

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Dans la vie, nous devons nous fixer des objectifs à notre portée. C’est pourquoi j’ai tendance à ne m’en fixer aucun.

Pour me distraire des miasmes de l’actualité locale, je ne vois pas d’autres solutions que de lire les Lusiades de Luis Vaz de Camões.

La vie n’ayant aucun sens, peu importe d’échouer ou de réussir.

Pourquoi l’individu devrait-il s’engager dans une collectivité qui n’aspire qu’à le faire dégager ?

Faire le point est d’autant plus bénéfique que cela n’engage pas à aller à la ligne.

Quand je vois une étoile filante, je pense à Laïka, la petite chienne de l’espace, et je n’ai même plus envie de faire un vœu.

Parfois, je me sens aussi peu réel que les personnages du roman auquel je travaille. Plutôt que d’écrire la suite, je suis alors tenté de la lire dans le roman d’un autre.

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2016