06 mai 2020
Carnet / Nachtmusik
Chez moi, nuitamment.
(En écoutant la Nachtmusik de la septième symphonie de Gustav Mahler)
Après le bref orage, clair de lune vaporeux ce soir. Les toits mouillés des maisons voisines luisent sous la clarté opalescente des moutonnements de nuages qui semblent agrandir à l’infini le ciel laiteux. Des voiles de vapeur parfumée à l’iris et au lilas montent des herbes trempées et se dispersent dans les haies froissées d’une aile d’oiseau au sommeil troublé.
La nuit légère d’un beau printemps ignore les inquiétudes et les tourments humains mais serait-elle aussi réelle si aucun regard conscient ne pouvait la contempler afin d’en concevoir des tableaux, des musiques, des poèmes ou de simples rêveries ?
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Au cours de ma vie principalement organisée en privilégiant la sécurité, le calme et le retrait, il s’est passé plus de choses extraordinaires, inexplicables et inattendues que dans les récits de fiction les plus débridés. J’ai toujours ce constat à l’esprit lorsque je travaille à l’écriture romanesque et je me demande même pourquoi j’éprouve le besoin d’écrire des histoires dans lesquelles tout ou presque est inventé. La réalité autobiographique est tellement plus subtile et plus riche que ce laborieux bricolage narratif qu’est le roman, à moins qu’on ne parle du roman historique et des grandes fresques sociales que je ne pratique pas.
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Puisqu’on ne peut guère parcourir les chemins, on peut toujours voyager dans le temps, surtout dans le passé. Le véhicule est des plus simples, l’album des premières photos. Quelques pages tournées suffisent pour tisonner l’étonnement d’avoir été un bébé, un bambin puis, très vite, un gamin réservé et ombrageux.
On sort de l’enfance comme le loup du bois.
02:57 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, écriture autobiographique, blog littéraire de christian cottet-emard, musique, nachtmusik, gustav mahler, septième symphonie, chant de la nuit, orage, lune, toits, iris, lilas, regard, brume, nuit, christian cottet-emard, enfance, forêt, bois, loup, roman, fiction, écriture, littérature, album photo d'enfance, voyage dans le temps, confinement
03 mai 2020
Revue Instinct nomade : Fernando Pessoa. Couverture et sommaire




Le numéro 5 de la revue Instinct nomade consacré à Fernando Pessoa est bouclé ! Voici la couverture complète et le sommaire intégral. Voici le lien vers le site pour plus d'infos : https://germesdebarbarie.weebly.com/
Sur 276 pages, le dossier Pessoa en mobilise 216. La sortie des presses est imminente mais les commandes ne pourront pas être honorées avant la mi-mai. Pour ceux qui souhaiteraient se le procurer immédiatement sachez qu'il est déjà possible d'acheter une version PDF (qui pourra être lue sur liseuse, tablette, smartphone ou plus confortablement sur ordinateur). Cette version vous est proposée à 7€ (au lieu de 16€ pour la version papier) et un deuxième numéro de la revue au choix vous sera offert (en PDF également).
Rappel des thèmes des numéros précédents : n°1 Cocteau, n°2 Brassens, n°3 Delteil et n°4 Morrison. Pour ceux qui voudront quand même acheter la version papier du numéro Pessoa après s'être procuré le PDF, le montant déjà payé sera déduit de leur commande.
Ma contribution à ce numéro : un article sous forme de carnet de voyage (avec photos) et de lecture intitulé Lisbonne, Pessoa et ses ombres ainsi que ma chronique habituelle traitant de trois thèmes (poésie et spiritualité, alcool et cigare et affaire Matzneff).
02:05 Publié dans Mes collaborations presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue instinct nomade, fernando pessoa, éditions germes de barbarie, bernard deson, christian cottet-emard, poésie, littérature, essai, presse littéraire, lisbonne, portugal, blog littéraire de christian cottet-emard, josé correa, pessoa, ombres, mes collaborations presse, funiculaire, elevador da bica, bairro alto, cais do sodré, azulejos, rua da buca de duarte belo, lisbonne pessoa et ses ombres, promenade littéraire, évocation, voyage, carnet de voyage, carnet de lecture, photographie, luis vaz de camões, antonio tabucchi, josé maria de eça de queirós, fernão lopes, pedro nunes, gomes eanes de azurara, joão de barros, fernão lopes de cantanhede, vasco mousinho de quevedo, jerônimo corte-real, francisco sá de menezes
02 mai 2020
Vie pratique / Savoir répondre aux questions qui ne doivent pas recevoir de réponses
Qu’on soit écrivain ou non, savoir se débarrasser des questions embarrassantes est un art de vivre qui permet aussi de remettre à leur place tous les impolis, notamment les journalistes, qui se permettent de les poser.
Lorsqu’on parle de questions qui ne doivent jamais recevoir de réponses, le mieux est de se référer aux techniques de non-communication employées par les personnalités politiques. Vous répondrez donc ainsi à toute question à laquelle vous ne voulez pas répondre :
« Je vous remercie de me poser cette question importante à laquelle je répondrai avec grand plaisir lorsque j’aurai terminé de répondre à la précédente à propos de laquelle j’avais encore une précision à donner. »
Cette formule magique vous a permis de créer une première diversion en flattant l’égo souvent surdimensionné du journaliste et une deuxième en sollicitant sa mémoire logiquement plus orientée sur les questions à venir que sur celles déjà posées. Il jettera l’éponge et passera à la question suivante.
Vous êtes tombé sur un teigneux agrippé à sa question comme l’oncle Picsou à ses dollars ? Pas de panique, voici la parade :
« J’ai bien noté votre question mais je voudrais en préambule, si vous le permettez, répondre par avance à une autre question que vous ne manquerez pas de me poser bientôt et dont la réponse contribuera à donner par anticipation à la précédente toutes les précisions qu’elle mérite. »
L'indiscret résiste encore ? Infligez-lui votre botte :
« Pouvez-vous me répéter la question ? »
Extrait de TU ÉCRIS TOUJOURS ? © éditions Le Pont du Change, 2010.
01:17 Publié dans FEUILLETON : tu écris toujours ? | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tu écris toujours ?, christian cottet-emard, éditions le pont du change, question, réponse, interview, journaliste, presse, écrivain, politique, non-réponse, embrouille, langue de bois, blog littéraire de christian cottet-emard, humour, chroniques, vie pratique, feuilleton tu écris toujours ?chut !, magazine des livres




























