27 janvier 2014
PAYSAGE / ÉVASION (extrait)
PAYSAGE / ÉVASION est un long poème en composition permanente qui compte actuellement cinq sections. Commencé au début de la décennie 2000 ou peut-être un peu plus tôt, avec des périodes d'interruptions plus ou moins longues, il se terminera le jour de ma fin ou lorsque je ne serai plus capable d'écrire. Tel en est du moins, jusqu'à nouvel ordre, le projet littéraire de départ. Des extraits d'autres sections ont été publiés en revues ou mis en ligne à l'occasion d'opportunités et de circonstances diverses. L'extrait suivant est tiré de la cinquième section.
Tu as été capturé par le paysage de ton enfance
Cela s’est produit le jour où croyant le connaître par cœur tu t’es aperçu qu’il était inépuisable
Tu avais beau l’arpenter dans tous les sens il était infini
Familier et infini le long de ces petites routes de campagne de ton jeune âge et que tu reconnais aujourd’hui même si quelques coupes forestières ont dégagé des horizons
Ces horizons n’ont rien de nouveau ils ne sont que révélés et s’intègrent donc en quelques promenades dans ton paysage d’enfance
Tout cela forme un cadre dans lequel tu as sauté à pieds joints où désormais demeure ton aventure
Car c’est bien d’aventure qu’il s’agit un pas devant l’autre en est une et il n’est pas obligatoire d’aller la chercher aux antipodes
« Qu’ils voyagent donc, ceux qui n’existent pas ! » a écrit Fernando Pessoa
Tu as quant à toi beaucoup de mal a exister dans d’autres paysages que « les tiens » ce qui ne signifie pas que tu refuses les autres paysages
Simplement tu ne peux pas te fondre en eux alors que tu en as tout le loisir dans ceux de ton environnement habituel
Cette fusion n’est que partielle elle est à son minimum dans ta ville face à laquelle tu tiens tes distances elle atteint son apogée dans la campagne et dans la forêt alentour notamment sous l’effet des arbres
Mais tu trouves aussi en eux la protection contre ce terrible danger qu’est la fusion totale en quelque chose ou en quelqu’un
Un frôlement d’aile une brindille qui craque sous le pas une branche qui fléchit une ramure qui frémit et te voici de nouveau à distance appliquant ainsi la leçon des créatures dont l’inquiétude et la brève fuite à ton passage participent de la vie du paysage
Photo : depuis une fenêtre du séjour, chez moi, dimanche 26 janvier 2014 en fin d'après-midi.
© Orage-Lagune-Express 2014
22:45 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paysage évasion, paysage, évasion, poème, poésie, christian cottet-emard, section, littérature, écriture, blog littéraire de christian cottet-emard, projet littéraire
25 janvier 2014
Saint Valentin en prend un coup
Hélène Dassavray. C'EST GENTIL D'ÊTRE PASSÉ. Éditions Le Pédalo ivre, Maison des Passages, 44 rue Saint-Georges, 69005 Lyon (Collection Poésie dirigée par Frédérick Houdaer), 2013. 48p. 8 €. (+ 2 € de port pour commande par correspondance).
Encore des histoires d’amour... Mais existe-t-il un sujet plus intéressant ? D’autant qu’Hélène Dassavray a sa petite musique bien à elle, précise comme un mouvement d’horloge, car c’est des temps et contretemps de l’implacable mécanique de la valse amoureuse qu’il s’agit dans ce recueil.
Passion, désir, absence, rupture, abandon, fatalité du renoncement, tous les ingrédients sont là, mijotés à la sauce aigre-douce. Malgré la souffrance, un jour ou l’autre sœur jumelle du sentiment amoureux, la douceur l’emporte pourtant mais sans la moindre mièvrerie. Hélène Dassavray confirme à qui en douterait que l’amour n’est pas aveugle, qu’il est au contraire le plus puissant révélateur de notre pathétique condition humaine.
La femme qui écrit et parle ici œuvre en photographe des trente-six instantanés composant le livre. Elle traque dans la pénombre rouge l’apparition sur le papier de la vérité instable et dérangeante. Panique de la déroute, images fugaces du désir cru, fièvre du corps et de l’esprit en manque, à vif, chaud effroi, ce torrent qui alimente tant de romans fleuves coule ici tel un filet de source, en quelques lignes qui disent tout, avec parfois cette touche d’humour désespéré : « J’aime Ton égoïsme Ta fatuité Ta lâcheté Ton arrogance Ta mauvaise foi Ton inconstance Ta cruauté Ta fourberie Ta couardise Ta cuistrerie Ta queue ».
Après ça, il peut aller se rhabiller Saint Valentin.
Christian Cottet-Emard
Extrait :
Visite surprise
Oui l’amour
C’est gentil d’être passé
Mais là je suis occupée
Tu sais ce que c’est
Oui l’amour
C’est bien de se voir
Moi aussi j’apprécie
Mais là il est tard
Oui l’amour
La prochaine fois
Appelle-moi avant
Que l’on ait plus de temps
Photo 2 : Hélène Dassavray lit C'est gentil d'être passé sur la scène du Périscope à Lyon lors du Cabaret Poétique du 5 janvier dernier. (Photo MCC).
23:05 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hélène dassavray, c'est gentil d'être passé, éditions le pédalo ivre, lecture, poésie, amour, rupture, passion amoureuse, désir, manque, corps, sentiment, blog littéraire de christian cottet-emard, périscope, cabaret poétique, lyon, rhône-alpes, france, littérature, scène, saint valentin, collection poésie, frédérick houdaer
20 janvier 2014
Carnet : du sucre, du tabac et de l’écriture.
Puisque les gens qui me font l’amitié de me lire me reprochent souvent de publier des livres trop minces, je finis en ce moment de composer un gros recueil de nouvelles thématiques dont la plupart sont prêtes à l’envoi. Le travail qui reste relève de l’élagage et de la disposition des textes en vue d’obtenir un ensemble cohérent et bien rythmé, ce qui constitue pour moi la tâche la plus compliquée, bien plus difficile et fastidieuse que la rédaction en elle-même.
À cette étape délicate, il se passe toujours le même phénomène étrange qui affecte mon corps et mon esprit. En premier lieu des phases d’excitation et de découragement très rapprochées les unes des autres et un besoin permanent de sucre et de tabac. Cette fois, c’est encore plus marqué que d’habitude et je suis étonné que les doses de sucre que j’absorbe au quotidien n’aient pas entravé ma réussite d’être passé à la fin du printemps dernier en quelques semaines d’un poids de 86 kilos (mon poids depuis une vingtaine d’années) à 76 kilos (75 dans les meilleurs jours de l’été) sans faire de régime particulier mais en veillant à réduire les quantités de nourriture.
L’envie de gueuletons et d’excès est cependant toujours là. Je connais bien un autre moyen naturel de maigrir mais je ne peux en parler ici. Quant au tabac, c’est de pire en pire avec une faible consolation : comme je ne fume que des cigares, je n’en arrive pas encore aux records de consommation des fumeurs de cigarettes.
Tout cela est bizarre et prouve que nous ne décidons pas de grand-chose, que nous ne maîtrisons rien et que nous ne sommes que les spectateurs le plus souvent passifs et sans cesse dépassés de nos propres existences.
Photo de sucre prise ici.
02:37 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sucre, tabac, cigare, écriture, addiction, dépendance, compensation, frustration, littérature, nouvelle, perte de poids, surcharge pondérale, régime, nourriture, cigarette, blog littéraire de christian cottet-emard, maigrir, ligne, poids, balance, kilos, taille, poignées d'amour, bedaine, brioche, embonpoint, gras, gueuleton, glouton, gourmand, friandise, havane, cuaba