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29 avril 2022

Parutions aux éditions Germes de Barbarie

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À paraître ce mois-ci aux éditions Germes de barbarie dans la collection Poésie : Risques et périls, anthologie personnelle 1974-2014 par Bernard Deson.

Cette collection publie des ensembles conséquents (l'équivalent de plusieurs recueils) qui permettent de plonger en profondeur dans l'œuvre d'un poète qui a déjà beaucoup publié.

Après Christian Cottet-Emard (Poèmes du bois de chauffage), Éric Poindron (Le Fou et la Licorne), Daniel Malbranque (Des nuits de l’outre-soi et de certains jours renaissants, anthologie personnelle 1973-2018), Bernard Deson vient rejoindre la fine équipe.

À noter que chacun de ces titres existe en version « grand poche » et en version « club » (format plus grand et couverture rigide).

 

Rodogune
Fille de roi

Rodogune avait la cuisse majuscule 
et le sein interrogateur.
Ses épaules antiques étaient vastes
et sa toison châtaigne.
J'y plongeai mon nez
avec la science toute neuve
qu'elle m'avait apprise :
des ailes me poussèrent aux narines
et ma bouche se remplit d'oiseaux-mouches.
J'avais pris pied sur les rivages de Syrie
au royaume des Parthes.
Je sus très vite que j'allais mourir.
Dès le deuxième jour Rodogune
portait déjà mon deuil
comme elle l'avait déjà fait
pour Nicator et Antiochus.

- Bernard Deson -

 

(Poème extrait de Risques et périls, anthologie poétique 1974-2014 de Bernard Deson éd. Orage-Lagune-Express, bientôt republié en édition club aux éd. Germes de barbarie)

 

Illustration : Rodogune, papiers collés, Bernard Deson, 1986.

 

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17 avril 2022

Joyeuses Pâques !

Mon poème de Pâques

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Qui sort de l’enfance et se découvre mortel adoucit sa tristesse dans les Pâques

 

Même l’Office des Ténèbres est doux à l’écolier qui n’a pas peur de son église parce qu’il sent qu’elle est une maison et un vaisseau à sa mesure comme à celle du monde

 

Maison où l’on est libre d’entrer ou de sortir

 

Vaisseau du port ou du grand large ou voile blanche à l’horizon

 

Quel voile noir a pu peser si lourd sur la Terre ce vendredi? se demande l’enfant inquiet en entrant dans la nuit épaisse

 

Et quelle est cette attente en ce samedi perplexe jour silencieux sans cloches ?

 

Les voici revenues ce dimanche dans les flocons dans les pétales ou dans la folle joie du fœhn

 

L’enfant anxieux s'éveille alors le cœur délivré parce qu’il entend parler autour de lui en leur concert d’une étrange et prodigieuse victoire sur la mort dont il a vu passer s’étendre et fuir l’ombre provisoire

 

© Éd. Orage-Lagune-Express 2016 pour cette version

Photo : carillon à Porto (photo CC-E)

 

Et en musique, dans la joie de Pâques : Johann Sebastian Bach, l'Oratorio de Pâques.

 

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03 avril 2022

La turbulente poésie de Claude Nougaro

 
La chanson et moi, ce n’est pas le grand amour. Cela ne me nourrit pas. J’entends toujours quelque chose qui cloche. Quand ce n’est pas la musique, ce sont les paroles. Le prix Nobel de littérature pour Bob Dylan, j’ai cru à une farce. À ce compte-là, créez un prix Nobel de la chanson et donnez-le à Claude Nougaro, même à titre posthume !
 
La musique et la poésie, je ne les trouve que chez deux chanteurs, Claude Nougaro et Paolo Conte. J’aimerais en ajouter d’autres mais pour l’instant... Un jour peut-être.
 
Nougaro sur scène, j’ai assisté deux fois au spectacle, à Oyonnax dans l’Ain et à Saint-Claude dans le Jura il y a longtemps. Lorsqu’il a chanté à Oyonnax, j’étais journaliste et mon chef d’agence m’avait demandé d’écrire un « avant-papier » . J’en fus réduit à exhumer de vieux magazines pour trouver de quoi dire. Heureusement pour moi, ce fut mon chef à qui il arrivait de pousser la chansonnette qui couvrit la conférence de presse de Nougaro. Il en revint surexcité et j’entendis pendant des jours filtrer de son bureau des bribes de chansons fredonnées avec un accent parfaitement imité.
 
Cet étrange phénomène de contagion m’incita à essayer de comprendre l’effet Nougaro sur le public du grand théâtre du centre culturel Aragon, une salle comble de six cents places alors que les difficultés professionnelles commençaient pourtant pour le musicien. Ce soir-là, un ami prit de superbes photos de l’animal de scène, hélas au moment où il s’affubla d’une impressionnante tête de taureau qui masquait l’intégralité de son visage !
 
Un peu plus tard, c’est par Nougayork, cet album de la renaissance boudé par les snobs et les vieilles barbes de Télérama (entre autres), que je revins à Nougaro et que je compris enfin qu’il était non seulement un chanteur mais encore et surtout un poète et un musicien. J’embarquai alors pour la série des autres albums de sa nouvelle période, Pacifique, Chansongs, L’Enfant phare et Embarquement immédiat. Et puis Nougaro a lui aussi embarqué mais pour le voyage sans retour et les CD ont un peu pris la poussière. Il n’est pourtant pas rare que sa voix me parvienne encore : le gardien de phare est rond / y s’prend pour un pharaon... Je suis prisonnier des nuages / vous me direz : « comment ça s’fait ? »...  La poésie c’est mon dada / et l’utopie mon topo...
 
On dit souvent d’un défunt que la première chose à disparaître de notre souvenir est sa voix, ce qui n’est absolument pas le cas pour Nougaro. Comment oublier cet accent, ce grain, ce ton, cette élocution de gourmet savourant cette langue française qui était sa maison et sa nourriture ? Moi ma langue c’est ma vraie patrie et ma langue c’est la Française / Quand on dit qu’elle manque de batterie / c’est des mensonges, des foutaises / Ceux qui veulent lui casser les reins / je leur braque mes alexandrins / Vive l’Alexandrin / la bête aux douze pieds qui marche sur la tête...
 
Quelle audace pour un jazzman de chanter en français mais surtout, quelle déclaration d’amour à la turbulente poésie !
 
Claude Nougaro, Prisonnier des nuages.
 

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