18 janvier 2015
Carnet / Nostalgie du fœhn
Je le sais, je dois veiller à trouver de la beauté au visage de l’hiver qui souffle son haleine sur mes vitres. Toutes les fenêtres de ma maison ouvrent mes yeux à cette nature qui imite l’art et pourtant...
Ma maison, façade nord, hier vers 16h (photo Marie)
Pour le plaisir de contempler au coin du feu les blanches et lourdes silhouettes de frênes qui semblent avancer dans la nuit, combien de bûches entassées, de flammes à nourrir et de cendres à disperser avant de recommencer le lendemain.
Mon pré vu depuis ma chambre, même heure (photo Marie)
Tout ça, c’est bien joli mais c’est aussi très long, très froid et très mouillé. J’entends à la météo que certaines montagnes plus au sud vont connaître un effet de fœhn et la seule évocation de ce vent fiévreux me prive de sommeil.
Non loin de ma maison, même heure (photo Marie)
J’aimerais voir le fœhn essuyer tout ce blanc en une nuit, entendre craquer les branches qui se relèvent et sentir l’infusion d’herbe essorée qui est le premier parfum du printemps.
Paysage vu de mon pré, même heure (photo Marie)
Quand je pense qu’il y en a qui paient pour faire du ski... Pourquoi suis-je né dans une région de neige?
02:21 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : note, journal, autobiographie, écriture de soi, prairie journal, blog littéraire de christian cottet-emard, ski, hiver, neige, météo, foehn, vent, fonte des neiges, printemps, été, saisons, nostalgie du fœhn
24 mars 2014
Carnet / Des neiges, des ânes qui n’ont pas soif et de l’isoloir
Comme chaque année en cette période, je vois mes petites fleurs de printemps éclore à la faveur d’une brève embellie (qui a tout de même duré presque trois semaines cette fois) puis fléchir sous une nouvelle et brutale averse de cette neige lourde que les montagnards désignent sous des noms variant avec les régions. Relire à ce propos Neige de Mario Rigoni Stern dans le volume Sentiers sous la neige (éditions 10/18).
Depuis quelques années, j’ai pris les neiges en aversion (j’emploie le pluriel car toute personne qui vit dans les régions neigeuses sait qu’il existe plusieurs neiges) notamment les neiges de printemps qui me sapent le moral. La première image que m’évoque désormais la neige est celle de Robert Walser étendu à quelques mètres de son chapeau qui a roulé parmi ses empreintes de pas lors de son ultime promenade. Il me faudra lire un écrivain considérable pour apprendre peut-être un jour à aimer de nouveau la neige comme il m’arrivait de m’en émouvoir lorsque j’étais enfant.
Pour l’instant, je ne vois que mes jonquilles aux robes froissées et le jaune flétri des forsythias trop pressés qui, comme nous, veulent leur part de douceur et d’insouciance et qui se retrouvent immanquablement à baisser la tête. Printemps triste et bâclé de la montagne que seul le rare effet de fœhn peut illuminer certaines années quand ce vent doux et fantasque dévale les couloirs rocheux et court dans les prairies comme un gamin espiègle. Fœhn, mon étrange ami, viens trousser les tulipes et les jacinthes, dérouler les bourgeons de lilas, parfumer la nuit et me laver de ma poisseuse et noire humeur !
La poésie, et maintenant ?
La semaine dernière, j’étais en plein printemps, presque en été, à Lyon, lors de la journée de l’ARALD (Agence Rhône-Alpes pour le Livre et la Documentation) à la rencontre intitulée La poésie, et maintenant ? qui s’est tenue dans la salle de conférence de la bibliothèque municipale de Lyon Part-Dieu. Je connais cette salle où j’ai fait une lecture il y a quelques années. Il y a plus longtemps encore, dans les années 90 du siècle dernier, j’avais déjà assisté à une rencontre de ce type organisée par l’ARALD. Eh bien rien n’a changé.
On continue de déplorer l’absence de « visibilité » de la poésie dans les médias, dans les librairies, dans les bibliothèques, dans les sacs de plage, dans la hotte du Père Noël, dans la boîte à gants de la voiture, dans les quartiers, dans les classes, et l’on continue de se demander comment l’on va bien pouvoir s’y prendre pour remédier à cette déplorable situation.
On va me répondre « ça te va bien de toujours critiquer du haut de ta flemme proverbiale mais qu’est-ce que tu proposes ? » Un, je ne suis pas plus malin que les autres, deux, j’aurais tendance à penser qu’il ne faut pas vouloir faire boire un âne qui n’a pas soif, et trois, commençons par nous lire les uns les autres. Comme nous sommes nombreux, cela ne pourra qu’apporter un ballon d’oxygène financier aux éditeurs qui ont l’amabilité de nous publier.
En marche vers l’isoloir
Et à part ça ? Ah oui, les élections (j’allais oublier). Gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite, gauche, droite... Demi-tour gauche ! Demi-tour droite ! Etc...
19:14 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : printemps, foehn, jonquilles, jacinthes, forsythia, lilas, neige, mario rigoni stern, robert walser, blog littéraire de christian cottet-emard, arald, agence rhône-alpes pour le livre et la documentation, poésie, la poésie et maintenant, bibliothèque municipale lyon part dieu, lyon, rhône-alpes, france, christian cottet-emard, élections municipales, élections, isoloir, carnet, journal, note, prairie, prairie journal, littérature, tulipe, écriture de soi, autobiographie, éditions 1018
02 février 2014
Dans le tramway
Je vois des choses étranges dans le rétroviseur du vieux tramway
Le premier souvenir la première neige la première mer la première femme tout ce qui va vite
La belle colère qui s’épanouit comme une corolle un soir de fœhn
Et ce visage incompréhensible qui est pourtant le mien
Photo : dans un tramway de Lisbonne
© Éditions Orage-Lagune-Express 2014 (texte et photo)
02:43 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tramway, lisbonne, souvenir, neige, mer, poésie, note, poème, foehn, visage, rétroviseur, blog littéraire de christian cottet-emard, colère, étrangeté, corolle, portugal