14 novembre 2018
Marché du livre : panique à bord
Télérama, le magazine qui vieillit mal, vient de laisser passer une perle de plus dans un article de Gilles Heuré intitulé Parus, pas lus s’appuyant sur le rapport d’un sociologue au ministère de la Culture qui décrit la surchauffe du marché du livre : surproduction, librairies submergées et baisse des ventes par livre et par auteur.
De plus en plus de titres se vendent à moins de cent exemplaires, (cela on le savait) mais l’explication fournie laisse rêveur : une tendance engendrée notamment par la multiplication des petits éditeurs, la « microédition » encourageant la production à compte d’auteur et en version numérique.
Les petits et micro-éditeurs éditeurs qui sont assez souvent des viviers de création littéraire et qui n’ont, soulignons-le au passage, jamais accès aux pages littéraires de Télérama, apprécieront. Les voilà rendus responsables non seulement de la crise du marché du livre mais encore du recours à l’édition à compte d’auteur alors qu’ils sont les premiers à en dénoncer l’arnaque !
On passera sur les approximations de l’auteur de l’article qui jette dans le même sac poubelle cette micro-édition qu’il saisit de guillemets dédaigneux et la pratique du compte d’auteur. Il doit pourtant savoir que le compte d’auteur n’est tout simplement pas de l’édition et qu’il n’est pas dans les usages des micro-éditeurs dignes de ce nom.
En réalité, cette manière de déconsidérer le travail des petites et micro structures éditoriales mais aussi de l’auto-édition (qui est encore autre chose) exprime la panique de ceux qui s’en rendent coupables parce qu’ils ont des intérêts dans un système de production, de diffusion et de distribution du livre à bout de souffle et dont la fin par asphyxie les privera à court terme de leurs prérogatives. Cela fait du monde, notamment chez les responsables des grandes maisons d’édition et chez les journalistes qui leur servent encore la soupe !
Pas étonnant que tout ce beau monde s’énerve, surtout quand la prochaine étape de ces bouleversements dans la chaîne du livre verra les premiers auteurs de best-sellers migrer vers les plateformes d’auto-édition les plus performantes et les plus rémunératrices... Il ne faut pas croire que tous les hommes et femmes de lettres sont allergiques aux chiffres !
03:35 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marché du livre, littérature, livre, édition, diffusion, distribution, presse, journalistes, plateformes d'auto-édition, micro-édition, édition à compte d'éditeur, édition à compte d'auteur, presse littéraire, presse magazine, télérama, blog littéraire de christian cottet-emard, culture, panique
10 octobre 2018
Je volais je le jure, Didier Pobel, couverture de Chiara Fedele, éditions Bulles de savon, 89 p., 14 €.
C’est bien connu, pour mieux voir le monde, rien de mieux que de prendre de la hauteur et d’essayer de changer de regard. Grég, le jeune lycéen tout frais amoureux de Je volais je le jure en est instinctivement conscient et n’y va pas par quatre chemins, certes un peu à son corps défendant. Un beau matin, le voilà transformé en oiseau, direction un bout de ciel par la fenêtre entrebâillée.
Plus rêveur et moins rustique que Nils Holgersson, le jeune garçon rétréci de Selma Lagerlöf qui se fait embarquer sur le dos d’un jars et s’envole ainsi contre son gré au-dessus de la Suède et de ses légendes, Grég vole de ses propres ailes au-dessus de son monde familier dont il n’ignore pas les angoisses et les menaces mais dont il sait aussi célébrer la beauté et l’espoir.
Vous me direz, c’est bien joli de se métamorphoser en oiseau pour changer d’angle de vue mais ce n’est pas à la portée de tout le monde ! Eh bien si. Il suffit de faire comme Grég. Son secret est très simple, il écoute de la musique et il lit, une excellente méthode pour s’élever.
« Un livre, un poème, une chanson peuvent-ils arracher quelqu’un du sol, l’emmener ailleurs ? » écrit Didier Pobel qui a évidemment quelque chose en lui du jeune Grég. On connaît la réponse mais il est bon de lire cette jolie fable pour en rester persuadé les jours de vent froid et de lourds nuages.
Rappel : chez le même éditeur et dans la même veine stylistique, Maman aime danser, à propos de l’attentat du Bataclan.
02:08 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : je volais je le jure, didier pobel, éditions bulles de savon, littérature, livre, musique, roman, chanson, blog littéraire de christian cottet-emard, chiara fedele
20 juin 2018
Rencontre dédicace à la librairie maison de presse Mille Feuilles d'Oyonnax samedi 23 juin
00:31 Publié dans Agenda/Rendez-vous | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, rencontre dédicace, signature, roman, ava krol, librairie maison de presse mille feuilles, oyonnax, ain, rhône-alpes, haut-bugey, france, blog littéraire de christian cottet-emard, annonce, communiqué, agenda, rendez-vous, mille feuilles