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19 novembre 2013

Carnet : de l'écriture comme un vieux tramway

écriture,littérature, poésie,carnet,note,journal,tramway,lisbonne,blog littéraire de christian cottet-emard,réussite,échec,ligne droite,but,solitude,finFaire de l’écriture son activité principale, c’est se confronter aux faux départs, aux projets qui avortent, aux échecs répétitifs, à la condescendance, aux rendez-vous manqués, aux invitations reportées ou annulées, aux fausses joies, aux espoirs déçus, toutes choses qui n’ont pas la moindre importance car elles relèvent de la représentation sociale alors que le seul et unique but, la seule et unique satisfaction, c’est d’avoir accouché du texte après s’être dit « je n’y arriverai jamais » et avoir fini par y arriver, au texte, à ce texte-là, qu’il soit publié ou non, lu ou non, aimé ou non. Juste le texte, rien que le texte, celui qu’on portait. Une fois qu’on s’est mis cela dans la tête, on peut continuer, on peut y aller, tout droit, tout seul, jusqu’à la fin.

© Éditions Orage-Lagune-Express et Christian Cottet-Emard, 2013.

21 octobre 2013

Carnet du difficile retour : au secours, Fernando !

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Chaque jour, je me heurte à des détails piteux qui révèlent crûment l’atmosphère confinée de ces provinces et de ces bourgades : les routes balisées de rubans de plastique aux couleurs d’une course de vélo pendouillant des semaines après l’épreuve, les rues et les vitrines au garde à vous dans l’uniforme bicolore des tapeurs de ballon, les panneaux commémoratifs, informatifs et autres potences électroniques proliférant dans une hystérie d’affichage inversement proportionnelle à la vérité et à la qualité du discours et qui, en prime, défigure et confisque l’espace public.

Partout la communication qui remplace l’information, « la com » comme ils disent, avec ses valets payés pour énumérer sur une grotesque panoplie de drapeaux et de fanions accrochés à tous les carrefours et giratoires les qualités qu’une ville  proche de chez moi n’a précisément pas...
J’en deviendrais presque nostalgique de la bonne vieille langue de bois qui vise à la rétention d’information face à celle qui lui succède aujourd’hui et qui tend non plus à retenir cette information mais au contraire à la déverser pour y ensevelir ses destinataires.

À qui éprouve un malaise diffus devant ce déballage sans trop savoir l’analyser ou en avoir le temps, un conseil : lire de la poésie, le seul antidote au lent poison de la fausse parole qui s’élabore, s’écrit, s’imprime et s’affiche sur d’onéreux supports agrémentés d’images léchées au frais du contribuable. Je ne dis pas que cela peut conduire au Grand Soir mais au moins réconforter celles et ceux qui veulent encore garder les yeux ouverts.

Au secours, Fernando !

14 octobre 2013

Carnet : douceur du Haut-Jura

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Entre ces deux photos (la montagne à peine plus haut que chez moi dimanche dernier et mes jacinthes et tulipes au printemps dernier) six petits mois, plutôt cinq si l'on prend en compte les giboulées et autres douceurs du Haut-Jura.

Cinq mois sans voir cette saleté de neige.

Pour me consoler, je pense à ce témoignage d'archives locales relatant qu'à la fin du dix-neuvième siècle, ma campagne a connu une année particulière qui a dénombré onze mois de neige sur douze en comptant les giboulées, encore heureux !

Dur retour de Lisbonne où j'étais début octobre...

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