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01 janvier 2011

Aventure de la nuit de la Saint-Sylvestre

En clin d'œil à Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, et pour saluer l'an nouveau.

La lumière s'éteignit sur la moitié de la ville.

D'un côté, on eut peur du noir et de l'autre, on eut peur de ceux qui avaient peur du noir.

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Dans l'obscurité, les étoiles brillèrent plus fort et plus nombreuses et j'en conçus, dehors le nez en l'air, l'éveil d'un rêve aussi vaste que l'aile d'un ange.

Combien de temps cela dura-t-il ? Pourquoi le dire ?

Dans un ballet de camionnettes, on répara très vite car je n'étais probablement pas le seul à m'être délecté du survol de ce songe.

(Extrait de : Le Grand variable, éditions Editinter, 2002, épuisé.)

Photo : à l'opéra de Lyon, pendant l'entracte.

02 décembre 2010

Carnet de l’Avent

Même si, malheureusement pour moi, je n’ai pas la foi, je suis très attaché à la période si particulière de l’Avent. Penser, comme les agnostiques, qu’il est inutile de se soucier à l’excès d’un mystère hors de portée de l’humain ne m’empêche pas de me sentir à l’aise dans ma culture chrétienne. J’aime la manière dont les grandes fêtes chrétiennes ponctuent l’année et donnent au temps sa saveur.
Cette nuit, les petites flammes du foyer se reflètent dans les vitres et leur image se mêle à celle des grands frênes courbés sous le poids de la neige. Je ne peux me résoudre à me priver de cette féerie en fermant les volets et en montant me coucher.

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Je me demande où se réfugie, dans cette splendeur glaciale, le passereau qui est venu se percher ce matin dans le lilas, guettant la fin du repas des chats pour  becqueter un peu de gras dans leurs gamelles.

Si cela ne représentait pas un danger certain, je chausserais volontiers les raquettes maintenant, à presque deux heures, pour une promenade dans cette nuit blanche. Cela doit s’appeler de l’insomnie, sans doute favorisée par la musique qui ne me quitte pas après l’écoute d’affilée, cet après-midi, de deux grandes œuvres d’Elgar, Sea Pictures (23 minutes) et The Music Makers (40 minutes). De plus en plus souvent, les premiers vers du poème d’Arthur O’Shaughnessy choisi par Elgar me tournent dans la tête du matin au soir : « We are the music makers, / And we are the dreamers of dreams » ...

Photo : notre petit visiteur hivernal photographié hier matin.

07 novembre 2010

Goûter l'air des jours



regarder boire la lune

écouter la pluie

ne perdre son temps

de toute façon perdu

avec rien d'autre

À la rigueur écrire


© Éditions Orage-Lagune-Express 2010

Illustration : ombres des frênes en fin de matinée sur le sol de mon bureau