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21 février 2013

Petit déjeuner au croissant de lune (avec un salut à Gabriel Guy)

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Saisissant l’opportunité d’un tel spectacle, le noctambule qui se trouvait être un poète trempa cérémonieusement le croissant de la lune dans son café au lait, l’aube naissante.

(Extrait de Demi-songes, 1979, épuisé.)

Vignette : Petit déjeuner avec croissant de Gabriel Guy.

Ce texte intitulé Petite scène dans son édition première, datant de 1977 ou 1978, a été publié dans mon premier recueil de poèmes, Demi-songes, sorti en 1979. Le fond est aussi léger que la forme alourdie d’adverbes mais il fut écrit voici trente-cinq ans ! À moins de vingt ans, je n'avais pas encore été présenté au peintre Gabriel Guy que je connaissais pourtant de nom.  Bien plus tard, dans son atelier, j'eus plusieurs fois l'occasion de m'arrêter devant un de ses tableaux, le petit déjeuner avec croissant que je ne résiste pas au plaisir de faire cohabiter avec ce texte de jeunesse, en souvenir des moments amicaux passés avec Gabriel Guy qui vient de nous quitter. (J'ai aussi un goût prononcé « alimentairement incorrect  » pour les croissants et autres viennoiseries, surtout les croissants !)    

17 novembre 2011

La bonne étoile

lune,clair de lune,bonne étoile,nuit,scène nocturne,fenêtre,chance,orme,frêne,chat,renard,christian cottet-emard,blog littéraire,poésie,carnetTu regardes toujours à la fenêtre avant de te coucher car ce que tu vois dehors dans le halo du dernier réverbère est ta vie

Dans ce tableau nocturne le pré quelques buissons l’orme les frênes le chat la route où trotte parfois presque tranquille le renard

Pas grand-chose en somme mais tout ce dont pouvait sans doute rêver le pauvre gars dans les tranchées quelle chance fut la tienne de n’être pas ce pauvre gars

Ce clair de lune encadré par la fenêtre quel luxe cette fenêtre entre toi et le monde quelle chance

© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.

Clair de lune derrière la maison (photo Christian Cottet-Emard).

31 mai 2011

Carnet du chant de la nuit

Soir de grand vent doux. À plus de minuit, la haie de frêne et d’érable devant ma fenêtre ouverte se balance dans l’air chargé de senteurs d’orage réveillées par quelques gouttes.

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Cette brève averse n’a même pas interrompu les stridulations des grillons. Les feuilles ragaillardies par cette fraîcheur nocturne luisent et dansent dans ce souffle musical. Ma première perception du monde est musicale. Tout ce que j’entends des bruits de la nature me parvient comme une musique. Lorsque que me viennent un poème, une nouvelle ou un fragment de roman, cela se présente toujours d’abord sous la forme d’une musique que je suis le seul à entendre mais que je suis évidemment incapable de transcrire sur une partition. Chanceux Gustav Mahler d’avoir pu écrire les deux épisodes nocturnes de sa septième symphonie intitulée Chant de la nuit ! Moi, j’ai quelques mots. On fera avec...

Photo : moment de lune dans ma haie de frênes