31 janvier 2013
Nature morte avec rouge-gorge et cafetière
Le choc sourd de la mort du rouge-gorge contre la baie vitrée comme si quelqu’un frappait
Que faire de cet instant contre nature un rouge-gorge qui tape dans une vitre
En quoi transformer cette fin pour que ce matin ne tourne pas à l’absurde
En un poème pendant le café ou une photo avec la cafetière
Oui une photo essaie donc ça
© Texte et photo, éditions Orage-Lagune-Express 2013. Droits réservés.
00:56 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rouge-gorge, passereau, oiseau, baie vitrée, vitre, poème, poésie, nature morte, photo, cafetière, matin, blog littéraire de christian cottet-emard, récits des lisières, droits réservés, copyright, café, cafetière italienne
21 janvier 2013
Carnet / La crise ? Quelle crise ?
Pendant que les mésanges picorent derrière la fenêtre (c'est aussi la crise pour elles lorsque la neige et le gel recouvrent leur nourriture habituelle), bribes de cette info radoteuse que radio et télé servent en soupe chaque jour réchauffée.
Le mot « crise » revient sans cesse dans cette logorrhée. La crise, quelle crise ? Une crise ça s’annonce, ça commence, ça connaît un pic, ça se calme et ça s’arrête. C’est ce qui se passait lorsque, dans mon enfance, je souffrais de crises d’eczéma. Pour les gens de ma génération qui entendent parler de La Crise depuis le premier choc pétrolier sur les économies occidentales au début des années 1970, c’est-à-dire depuis leur adolescence, il est aujourd’hui logique de poser la question : quelle crise ? En réalité, ce dont on nous rebat les oreilles depuis si longtemps n’est pas une crise mais autre chose que personne ne sait nommer. Alors nous disons la crise, « c’est la crise » , en nous souhaitant le bonjour ou en interrompant un bavardage avec un voisin pour retourner vaquer à nos occupations. Cette chose que le commun des mortels ne sait pas nommer et qu’il appelle « crise » par convention, les savants, les scientifiques, les intellectuels pourraient nous aider à la nommer. Où sont passés les intellectuels qui pourraient nous aider à nommer la crise ? Ils pourraient venir à la radio et à la télévision s’acquitter de cette mission. Mais peut-être n’ont-ils pas envie de se faire interrompre par un animateur ou un présentateur au doigt levé chaque fois qu’ils parlent plus de dix secondes ? Essayer de nommer la crise n’est déjà pas facile, encore faut-il en avoir le temps. De plus, pardon de me risquer à cette vilaine remarque élitiste, encore faut-il que le plateau et le studio soient bien fréquentés. Je me souviens d’une émission de télé au cours de laquelle l’écrivain Salman Rushdie s’est fait grossièrement interrompre puis insulter par un acteur délinquant. Du coup, Salman Rushdie a déclaré à l’époque ne plus vouloir remettre les pieds sur un plateau de télévision en France, ce qu’on peut aisément comprendre. Heureusement, il a fait au moins une exception pour François Busnel et sa Grande librairie. Qu’il essaye aussi chez Frédéric Taddeï (Ce soir ou jamais) ou chez Philippe Lefait (Des mots de minuit). Voilà au moins trois émissions où quelqu’un peut terminer une phrase. Hélas, ces programmes rescapés des derniers fastes du système EPM (*) sont diffusés à des heures tardives pendant lesquelles notre vigilance est inversement proportionnelle à notre désir d’écouter des intellectuels tenter de nommer la crise. Finalement, dans les grands médias, il ne reste ni temps ni espace à accorder à des savants et des intellectuels qui pourraient débattre pour définir cette crise qui n’en est pas une. Alors, comment venir à bout de quelque chose que nous ne savons même pas encore nommer ?
(*) Le système EPM (Et Puis Merde) consiste à diffuser des programmes de haut niveau sans se préoccuper de leur faible audience. Je ne sais plus si quelqu’un se souvient encore de cette dénomination ironique qui avait cours dans les médias il y a une trentaine d’année.
02:20 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise, carnet, information, presse, radio, télévision, médias, radotage, intellectuel, savant, salman rushdie, françois busnel, la grande librairie, frédéric taddeï, ce soir ou jamais, philippe lefait, des mots de minuit, blog littéraire de christian cottet-emard, mésange, oiseau, passereau, hiver, neige, gel, froidure, nourriture
23 juin 2012
Tu aimerais bien une âme
Qu’il ait une âme le piaf à gorge rouge qui vient souvent dans la haie peut-être n’est-il pas un rouge-gorge peu importe tu aimerais bien
Une âme aussi tu aimerais dans la cafetière italienne qui te réconforte au lever
Et chez toi des lares pour t’aider car « beaucoup de difficultés dans le concret » ainsi que le notait déjà le professeur d’histoire/géographie sur ton bulletin
Plein de petites âmes secourables dedans dehors dans la rose et la pivoine sur le buffet sous les jupes bleues des campanules des talus
Et surtout ça oui une immense une infinie dans le jour spécial ciel bleu pour jeunes amoureux et dans la nuit spéciale voie lactée pour jeunes amoureux aussi et pour les vieux et pour tout le monde tant qu’on y est une âme
Une âme qui adore nager pourquoi pas
Une âme tu aimerais bien
© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.
00:47 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : âme, piaf, passereau, rouge gorge, haie, cafetière italienne, dieux lares, histoire, géographie, pivoine, rose, campanule, talus, amoureux, vieux, jeunes, poésie, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard