29 avril 2014
Carnet / De la fuite
Vendredi, samedi et dimanche consacrés aux trois concerts du festival Chromatica. Lundi, concert privé chez l’un des musiciens, Olivier Leguay, qui nous interprète au piano des pièces du compositeur américain Morton Feldman, notamment Palais de Mari que j’ai découvert et bien apprécié. Il me semble cependant que je ne ressens pas cette musique de la manière qu’a peut-être prévu le compositeur. Je ne comprends la musique que par l’affect, jamais de manière intellectuelle, non pas parce que je m’interdis cette approche mais simplement parce que telle est ma nature.
La soirée s’est prolongée autour d’une bonne table entre amis et artistes qui ont participé aux concerts du week-end. Discussions amicales, drôles, chaleureuses sur la musique, la littérature, la peinture et la danse avec des bonnes blagues et des anecdotes dans l’atmosphère détendue et conviviale qui a permis de fuir quelques heures les soucis quotidiens et l’affreuse grisaille du printemps local.
Au lit, un rêve constitué d’une série de variations sur le thème de la femme et du papillon a visité mon bref sommeil. Sans doute parce que mon livre Le Grand variable (éditions Editinter, épuisé) a été rapidement évoqué dans la soirée et que pour la première édition, le collage de mon ami Bernard Deson incluant une femme et un papillon avait été retenu parmi d’autres pour un projet de couverture. Je crois aussi que je peux classer ce genre de rêve surréaliste dans la catégorie des rêves de fuite.
Changement d’ambiance mardi matin (à part le ciel toujours aussi bas et sombre). Je n’arrive pas à me concentrer pour écrire car je dois guetter l’arrivée de gens qui viennent retourner le jardin au motoculteur. Il s’agit de personnes qui travaillent dans le cadre d’une association de réinsertion sociale et professionnelle. Depuis mon bureau, j’entends ronfler le motoculteur. Au bout d’un moment, le bruit cesse et l’utilisateur du motoculteur vient me demander si je n’aurais pas un morceau de ferraille à lui fournir pour remédier par quelque bricolage improvisé à un problème technique. Je ne comprends rien à ce qu’il m’explique et je me retrouve à errer dans le garage à la recherche de ce fameux bout de ferraille dont je ne vois même pas à quoi il pourrait bien servir. Je déclare que je ne trouve rien, ce qui semble laisser l’homme perplexe. Je vois bien qu’il ne comprend pas que je ne comprenne pas. Exactement le genre de situation qui engendre en moi un profond malaise. Pendant quelques instants de silence qui me semblent une éternité, nous nous retrouvons les bras ballants à nous regarder comme deux extraterrestres. Pour une fois, le téléphone sonne au bon moment et me fournit le prétexte de la fuite.
Toute ma vie, j’aurai fui les mêmes choses.
13:01 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : carnet, concert, chromatica, morton feldman, musique, le grand variable, christian cottet-emard, éditions éditinter, éditions orage-lagune-express, bernard deson, blog littéraire de christian cottet-emard, femme-papillon, jardin, motoculteur, note, journal, prairie journal, palais de mari, piano
27 avril 2014
Aujourd'hui dimanche : dernier concert Chromatica
Le 5ème FESTIVAL CHROMATICA est une excellente occasion de se faire plaisir ! Après les premières soirées d'hier et de vendredi, il reste encore un concert violon et clavecin ce dimanche en fin d'après-midi à 17h entre amis de la musique, dans le décor extraordinaire et l’ambiance intime de l’atelier de Jacki MARECHAL, juste derrière la boutique d’encadrement de Léo à Oyonnax, rue Brunet, à côté du parc Nicod.
Encore un programme captivant donné par des artistes du plus haut niveau, dont la rigueur professionnelle garantit la qualité du spectacle.
Une autre approche de la musique, à entendre et à voir, et qui n’attend que vous.
Venez nombreux et amenez vos amis !
Tarifs : participation financière libre pour défrayer les artistes.
10:57 Publié dans Agenda/Rendez-vous | Lien permanent | Commentaires (0)
26 avril 2014
Se réveiller à l'aube en riant à l'âge de cinquante-cinq ans...
« Pour un certain nombre de raisons, je me suis réveillé à l'aube en riant. Voilà qui tient davantage du triomphe de l'esprit humain pour un homme de cinquante-cinq ans. Je me suis alors rappelé un rêve de ma dix-huitième année : le cagibi de notre vieille ferme de l'Indiana, lentement entourée par un quartier d'habitations neuves, contenait tout mon avenir non encore vécu, tout ce que je ne ferais pas... »
- Jim Harrison - (J'ai oublié d'aller en Espagne, éditions 10/18)
17:29 Publié dans Alliés substantiels | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jim harrison, éditions 1018, littérature, en route vers l'ouest, blog littéraire de christian cottet-emard, citation, alliés substantiels, quinquagénaire, âge, cinquantaine