29 mars 2017
Poèmes du bois de chauffage / Ce qui n'existe pas
En bâchant mes piles de bûches j’ai constaté avec satisfaction qu’elles prenaient bien le vent qui venait de naître au loin dans la forêt odorante et qui venait brasser dans les frênes
Les bâches ne risquent pas de s’envoler grâce aux pierres énormes que je leur ai jeté dessus en vociférant des bordées d’injures contre moi-même qui gaspille mon énergie et contre la vie qui fait pareil
Pour fêter ça je m’en suis jeté un derrière la cravate un bon vieux Connemara tourbé avec des chips et un cigarillo bien corsé suivi d’un reste de choucroute avec des saucisses fumées et du petit salé
Puis je me suis endormi comme un ours et pendant que la lune roulait dans les frênes secoués par le vent j’ai rêvé
Rêvé que j’avais trouvé un petit dragon dans mes piles de bois de chauffage un bébé
Le lendemain après le café avant l’aube j’ai vérifié que les bâches tenaient toujours et j’ai écrit une nouvelle dont le point de départ était la découverte du bébé dragon dans le bois de chauffage mais qui en réalité parlait de tout autre chose
C’est ainsi que fonctionne un scribouillard de mon espèce
Obligé d’empiler du bois pour l’hiver en pensant à un animal qui n’existe pas comme beaucoup d’autres choses en cette vie
Extrait de Poèmes du bois de chauffage, © Éditions Orage-Lagune-Express, 2017.
Photo : livraison du bois de chauffage chez moi.
01:24 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poèmes du bois de chauffage, bois, chauffage, bûche, dragon, nouvelle, poème, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, poèmes narratifs, estime-toi heureux, hiver, automne de la vie, connemara whisky, choucroute, petit salé, saucisse, cigarillo, dormir, sommeil, christian cottet-emard, ours
01 novembre 2014
Cette vie de rêve
Ce n’est pas si mal finalement cette vie de rêve
Quand les rêves des autres se fracassent si souvent contre l’épicerie du coin
Ou qu’on les boit d’un trait au grand comptoir de l’idéal
Pendant ce temps tes rêves flottent au bord du monde
Plus soyeux et frais que les jambes des femmes
Plus denses et lourds que ton squelette
Plus immobiles et plus rapides que les nuages
Aussi peu réels que le monde se rêvant monde
Mais plus fiables que la météo les amours et les voitures
Tes rêves c’est-à-dire toi quand tu ne dors pas
Photo : lanterne dans un parc à Lisbonne (photo Christian Cottet-Emard)
© éd. Orage-Lagune-Express 2014
00:05 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : récits des lisières, estime-toi heureux, christian cottet-emard, rêve, rêves, poème, poésie, publication, édition, copyright, orage-lagune-express, droits réservés, dépôt juridique, notaire, protection juridique, avocat, recueil, amours, voitures, météo, jambes, femmes, monde, squelette, comptoir, idéal, dormir, blog littéraire de christian cottet-emard, lanterne, photo lanterne, feuillage, vert tendre, square, lisbonne, parc public, nez en l'air, photo