19 avril 2020
Dans un frêne la mer
Quand la mer me manque et que je ne l’entends plus assez dans le coquillage de l’enfance
je ferme les yeux sous un frêne qui déplie ses nouvelles feuilles dans la brise
J’écoute ployer et se frotter dans l’air ses hautes et souples branches
Je lève la tête j’ouvre les yeux et me voilà sous la grande voile bleue qui ondule dans l’écume
Vous voyez ce n’est pas compliqué
Extrait de Estime-toi heureux, © Éditions Orage-Lagune-Express
Images : photos prises hier après-midi chez moi avec mon petit appareil Lumix
01:08 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : frêne, mer, nostalgie de la mer, arbre, campagne, voilure, voile, mât, ciel, écume, fermer les yeux, ouvrir les yeux, lever la tête, blog littéraire de christian cottet-emard, enfance, coquillage, christian cottet-emard, rêve éveillé, feuilles, brise, branche, brise marine, souvenir, paysage maritime, estime-toi heureux©, éditions orage lagune express, droits réservés, étude notariale m., photos©christian cottet-emard, photographies, images, appareil photo lumix
31 mars 2020
Nouvelle / La déroute des uhlans
Cette fois, la terreur, la désolation, le chaos et la mort étaient à nos portes. On avait signalé les uhlans à quelques encablures. C’était la fin. On ne sortirait plus des ténèbres. On entendait des clameurs, des cris, les galops et les hennissements de leurs chevaux. Le vacarme emplissait la nuit.
Une ombre envahit d’un seul coup le mur en face de moi, un cheval qui se cabrait, et son cavalier avec sa lance. Puis une longue plainte, déchirante, les sanglots, les gémissements de qui a perdu tout espoir et puis, subitement, plus rien. Le silence.
Je me redressai et je vis le château encore debout. De nombreux combattants encombrés de leurs cuirasses gisaient comme des tortues qu’on aurait retournées sur leurs carapaces. Le seul rescapé était le grand cavalier noir.
La longue plainte reprit, plus désespérée, plus lugubre, comme si les voix des victimes des uhlans se joignaient en un choeur funèbre ultime.
Malgré leur férocité, les uhlans n’avaient pas pu venir à bout du cavalier noir qui les avait tous mis en pièces.
J'avais fini par l'obtenir après les devoirs de vacances du jour, l’arrosage du jardin, le balayage des feuilles mortes dans la cour, le rangement de la vaisselle et pas une seule défaillance dans le lavage des mains avant et après le repas (petit déjeuner compris), avant d’aller aux toilettes et avant d’en sortir, moyennant quoi j’avais enfin pu incorporer le cavalier noir en renfort à mon armée de fantassins en plastique.
© Éditions Orage-Lagune-Express
17:03 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle, éditions orage lagune express, blog littéraire de christian cottet-emard, littérature, fiction, © orage lagune express, christian cottet-emard, fiction brève, uhlans, cavalier noir, petits soldats, office notarial, étude, enfance, droits réservés, dépôt juridique, dépôt légal, lancier, fantassin, infanterie, cavalerie, bataille
09 mars 2020
Ombre élastique au petit matin
Mon ombre ne rassure que moi
On dit que ceux qui errent sans elle ne savent qu’ainsi leur infortune de spectres chagrinés et perplexes
et je vois bien la mienne hésiter entre chien et loup sur les pavés de vieilles villes aux tramways hantés
sans comprendre pourquoi elle aussi voudrait s’étirer comme un élastique et claquer d’un coup sec
tel l'adieu impatient et sans regrets des femmes qui n'aiment plus
(Extrait de mon recueil Estime-toi heureux. © Éditions Orage-Lagune-Express.)
Image : rails du tramway à Lisbonne (photo Christian Cottet-Emard)
02:43 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : estime-toi heureux, poésie, extrait de poème, récit, tramway, rail, ombre, élastique, retour, petit matin, entre chien et loup, littérature, christian cottet-emard, © éditions orage lagune express, droits réservés, spectre, ville, pavés, adieu, blog littéraire de christian cottet-emard, sombre, lisbonne, portugal, europe