Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 août 2019

Carnet / L’ascension des mers en trabaya

rêve nocturne,rêve éveillé,années 30,vingtième siècle,ascension des mers,trabaya,blog littéraire de christian cottet-emard,puits,eau sombre,christian cottet-emard,eau

Décor urbain années 30. Je puise de l’eau (une eau sombre) dans une sorte de puits qui ressemble plutôt à une cage d’ascenseur désaffectée. Près de moi, une jeune femme habillée à la mode de cette époque me dit : « Le plus beau, c’est l’ascension des mers en trabaya. »

 

J’accorde d’habitude plus d’importance à mes rêves éveillés qu’à mes rêves nocturnes et je me garde bien le plus souvent d’en imposer l’ennuyeux récit à autrui mais celui-ci m’a vraiment frappé par sa netteté et sa persistance au réveil. Quant au mot trabaya, j’ignore où je suis allé le dégoter. Une brève recherche m’a permis de trouver qu’il correspondait à la conjugaison du verbe travailler en asturien.

 

Avant d’aller dormir, je n’ai pourtant bu que de l’eau et je n’ai fumé qu’un petit cigare tout à fait normal !

 

Image / Je n'ai rien trouvé de mieux pour illustrer ce récit de rêve que cette photo prise lors de mon séjour à Porto en 2015.

 

02 août 2019

Carnet / Comme un regard lointain derrière un air de guitare.

carnet,note,journal,atelier de l'auteur,blog littéraire de christian cottet-emard,littérture,écriture,poésie,épopée,destinataire secret d'un livre,regard,visage,guitare,air de musique,souvenir,saudade,portugal,littérature portugaise,Luís Vaz de Camões,dinamene,Fernando António Nogueira Pessoa,ofélia queiroz,

Qui est le destinataire d'un livre ? On aurait des surprises si l'on découvrait à qui était adressé tel ou tel chef-d'œuvre. Un vieil amour perdu, des parents disparus, quelqu'un avec qui on n'a pas eu le temps de s'expliquer, un fantôme du passé, un enfant à naître...

 

Je crois qu'un écrivain a souvent de bien mystérieux interlocuteurs et quand cela donne parfois un pilier de la littérature ou simplement un best-seller, ce n'est qu'un accident.

 

J’aime beaucoup cette idée, peut-être fantasque, qu’un grand livre, par exemple une de ces épopées qui font tenir debout une civilisation ou un pays, ait pu éclore tel un arbre millénaire dans les sables d’un modeste chagrin ou dans la nostalgie d’une humble joie.

 

Luís Vaz de Camões a-t-il caché dans ses Lusiades un secret hommage à sa défunte compagne Dinamene ? L’impossible dialogue entre Fernando António Nogueira Pessoa et Ofélia Queiroz trouve-t-il un peu de réparation dans des poèmes qui semblent parler d’autre chose ?

 

Quel visage se cache bien loin de la fortune ou de l’infortune d’un livre comme un regard lointain derrière un air de guitare ?

 

Image : détail d'une vitrine de Lisbonne (photo Christian Cottet-Emard)

 

10 juillet 2019

Carnet / Des Lusiades de Camões, de Message de Pessoa et de l'Occident

carnet,note,journal,billet,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,poésie,épopée,roman,message,fernando pessoa,josé corti,pour isabel,un mandala,antonio tabucchi,folio,gallimard,les lusiades,luis vaz de camões,poésie gallimard,christian cottet-emard,hyacinthe garin,vasco graça moura,eduardo lourenço,bernard comment,josé augusto seabra,bernard sesé,france,italie,portugal,occident,âme atlantiquecarnet,note,journal,billet,blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,poésie,épopée,roman,message,fernando pessoa,josé corti,pour isabel,un mandala,antonio tabucchi,folio,gallimard,les lusiades,luis vaz de camões,poésie gallimard,christian cottet-emard,hyacinthe garin,vasco graça moura,eduardo lourenço,bernard comment,josé augusto seabra,bernard sesé,france,italie,portugal,occident,âme atlantique

Pessoa                                       Camões                                    

Les Lusiades de Luis Vaz de Camões et Message de Fernando Pessoa sont à mes yeux les deux grandes épopées occidentales.

Je conseille la lecture en français du grand œuvre de Camões dans l’édition Poésie/Gallimard avec la traduction et la préface de Hyacinthe Garin et une préface de Vasco Graça Moura. La traduction en alexandrins rimés permet une lecture aisée.

Pour Message de Pessoa, je me réfère à l’édition établie à l’enseigne de José Corti avec la préface de José Augusto Seabra et la traduction de Bernard Sesé.

Dans son roman à la publication posthume Pour Isabel sous-titré Un mandala, Antonio Tabucchi fait dire à un des personnages évoquant des années de lycée à l’époque où le Portugal avait encore des colonies : on y divisait en morceaux stupides le poème national Les Lusiades, qui est un beau poème de mer, mais qui était étudié comme s’il s’agissait d’une bataille africaine.

Je pense qu’il ne faut bien sûr pas lire Les Lusiades comme s’il s’agissait seulement d’une bataille africaine mais les lire comme un simple beau poème de mer serait tout aussi réducteur.

Plus je lis et relis les Lusiades de Camões publiées en 1572 et Message de Pessoa sorti en 1934, plus je mesure la puissance du lien entre ces deux épopées. L'une est dans l'espace et l'autre dans le temps. Ces deux œuvres débordent largement du cadre national portugais.

Pour le lecteur moyen du 21ème siècle que je suis, elles irriguent ma réflexion sur la renaissance de l’idéal occidental que j’appelle de mes vœux. À plus de trois siècles et demi de distance, les Lusiades et Message sont des balises, des repères dans ce cheminement vers le nécessaire renouveau de l’Occident.