20 septembre 2006
Note de carnet
À un moment ou à un autre, même pour le plus "classique" des écrivains, se pose ce problème : on n'ose plus employer l'expression ou le mot évidents. À cette prise de conscience, succède presque toujours une période de stérilité plus ou moins longue. Mais il faut en sortir et, après cette nécessaire parenthèse de défiance envers la langue qu'on emploie, reprendre confiance dans les mots, même (et surtout) les plus plats.
00:25 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : note, carnet, mots, littérature, écriture, art poétique
18 septembre 2006
L'ombre des rêves
« Je dois reconnaître que je n'ai pas promené sur les chemins du monde autre chose que l'ombre des rêves que j'ai formés pendant ma jeunesse, afin de faire une sorte de contrepoids à la réalité qui m'étouffait, et de compenser par l'imagination tout ce qui manquait à mon cœur... »
- Edmond Jaloux -
(La Maison des rêves)
00:52 Publié dans Alliés substantiels | Lien permanent | Commentaires (6)
12 septembre 2006
Retour au Moloch
Comme tout parent d’élève, me voici contraint de hanter de nouveau le lycée lors de cette détestable rentrée. Malaise. Remontée de mes vieilles phobies scolaires endurées de la maternelle à la terminale. Confrontation avec le Moloch.
Ceux qui affirment que rien n’a vraiment changé en trente ans sont de mauvaises langues. La preuve, ils savent bien qu’on ne dit plus aujourd’hui Surveillant général mais Conseiller principal d’éducation, qu’on ne dit plus Censeur mais Proviseur adjoint.
On dit toujours Proviseur. Celui qui me convoquait dans son bureau à la fin des années 70 portait un nom idéal pour prétendre au titre de mascotte de la cuivrerie du pittoresque village de Cerdon. Dieu ait son âme, si la nouvelle police des mots (celle qui s’active en ce moment contre certains dictionnaires) veut bien m’autoriser cette expression à connotation indéniablement religieuse.
À 46 ans, je ne suis plus convoqué mais reçu. Il n’empêche, quelle joie, l’entrevue terminée, de pouvoir sortir prendre un bon bol d’air !
PS : La première personne qui devinera le nom de mon Proviseur de la fin des années 70 (un indice a été placé dans le texte de cette note) recevra un exemplaire de mon dernier livre, intitulé Le Club des pantouflards. Mes anciens camarades de classe (de toutes les classes, de la maternelle à la terminale) ne sont pas admis à participer à ce jeu. Il n’y aura aucun passe-droit.
22:08 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : lycée, rentrée scolaire, éducation