Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08 mars 2015

Carnet / Apéro littéraire à Oyonnax avec Jean-Louis Jacquier-Roux

médiathèque oyonnax,médiathèque municipale d'oyonnax,jean-louis jacquier-roux,christian cottet-emard,le printemps des poètes 2015,centre culturel aragon oyonnax,médiathèque roger vailland,blog littéraire de christian cottet-emard,carnet,écriture de soi,journal,prairie journal,pierre seghers,bernard deson,café philo,apéro littéraire,printemps des poètes,insurrection poétique,carole edet,poète,auteur de en italie,foulées douces,peau de banane,un jardin à la française,missiano,ombrie,italie,voir les anciens jouets de nos misères,beppe fenoglio,les indiens,nicole bozonnet,estime-toi heureux,tu écris toujours ?,dragon ange et pou,le grand variable,jean tardieu un passant un passeur,éditions le pont du change,écriture web,oyonnax,ain,rhône-alpes,france,europe,vladimir maïakovski,affiche printemps des poètes 2015,éditions orage-lagune-express,en italieL’équipe de la médiathèque municipale d’Oyonnax m’a gentiment convié vendredi à participer à une rencontre ponctuée de présentations de recueils et de lectures de poèmes par les auteurs et le public autour de mon ami l’écrivain Jean-Louis Jacquier-Roux.

Organisée sous le label national du Printemps des poètes, la séance était animée par Nicole Bozonnet qui intervient régulièrement dans le cadre des Apéros littéraires et par Carole Edet, directrice de la médiathèque, avec l’aide de ses collaboratrices.

Auteur de nombreux poèmes, d’essais, de nouvelles et de critiques littéraires, Jean-Louis Jacquier-Roux a joué un rôle déterminant dans la renaissance de la bibliothèque municipale d’Oyonnax en la dirigeant à la fin des années 70 jusqu’au début des années 80. Avant de devenir la médiathèque que les usagers du centre culturel Aragon fréquentent aujourd’hui, la bibliothèque était située dans des locaux anciens du centre d’Oyonnax.

médiathèque oyonnax,médiathèque municipale d'oyonnax,jean-louis jacquier-roux,christian cottet-emard,le printemps des poètes 2015,centre culturel aragon oyonnax,médiathèque roger vailland,blog littéraire de christian cottet-emard,carnet,écriture de soi,journal,prairie journal,pierre seghers,bernard deson,café philo,apéro littéraire,printemps des poètes,insurrection poétique,carole edet,poète,auteur de en italie,foulées douces,peau de banane,un jardin à la française,missiano,ombrie,italie,voir les anciens jouets de nos misères,beppe fenoglio,les indiens,nicole bozonnet,estime-toi heureux,tu écris toujours ?,dragon ange et pou,le grand variable,jean tardieu un passant un passeur,éditions le pont du change,écriture web,oyonnax,ain,rhône-alpes,france,europe,vladimir maïakovski,affiche printemps des poètes 2015

Jean-Louis dans les anciens locaux de la bibliothèque, derrière sa montagne magique... de livres ! (Photo DR)

C’est là que j’ai fait la connaissance de cet écrivain bibliothécaire et poète en 1978 alors que je publiais mon premier recueil de poèmes à la même période. Ne connaissant pas grand-chose au monde de l’édition à cette époque, je trouvais toujours en Jean-Louis un interlocuteur compétent, attentif, disponible et chaleureux.

Un des temps forts de ses fructueuses initiatives à Oyonnax a été l’invitation en 1981 du grand poète et éditeur Pierre Seghers qui s’est entretenu avec les lecteurs de la bibliothèque et les professeurs et lycéens du lycée Paul Painlevé. Mon ami Bernard Deson, responsable des revues littéraires Germes de Barbarie et Orage-Lagune-Express Aquitaine, raconte  ici notre équipée depuis Lyon où, étudiants, nous résidions, pour venir assister à cette rencontre marquante.

Dans la dynamique de l’impulsion donnée il y a plus de trente ans par Jean-Louis Jacquier-Roux, la médiathèque municipale d’Oyonnax n’a jamais cessé d’enrichir ses collections, de proposer des rencontres avec des auteurs et des acteurs du monde de l’édition et de la culture, notamment depuis 2011 avec la mise en place de nombreuses animations telles que les cafés philo et les apéros littéraires, autant de formules interactives plébiscitées.

Pour moi qui me considère à bien des égards comme étranger à ma région natale, le soutien amical de la médiathèque est une satisfaction car j’attache plus d’importance à la présence de mes livres dans les bibliothèques publiques qu’à leur passage éphémère dans les librairies.

Photo 1 : Jean-Louis après l'apéro littéraire de vendredi à Oyonnax (Photo Christian Cottet-Emard)

 PS : plusieurs livres de Jean-Louis Jacquier-Roux (ainsi que les miens) sont en rayon à la médiathèque municipale d'Oyonnax. L'un d'eux, un recueil de poèmes intitulé En Italie, dont j'ai été le préfacier, est encore disponible à la vente en quelques exemplaires. Les personnes intéressées peuvent me contacter par mail contact.ccottetemard@yahoo.fr pour se le procurer.

médiathèque oyonnax,médiathèque municipale d'oyonnax,jean-louis jacquier-roux,christian cottet-emard,le printemps des poètes 2015,centre culturel aragon oyonnax,médiathèque roger vailland,blog littéraire de christian cottet-emard,carnet,écriture de soi,journal,prairie journal,pierre seghers,bernard deson,café philo,apéro littéraire,printemps des poètes,insurrection poétique,carole edet,poète,auteur de en italie,foulées douces,peau de banane,un jardin à la française,missiano,ombrie,italie,voir les anciens jouets de nos misères,beppe fenoglio,les indiens,nicole bozonnet,estime-toi heureux,tu écris toujours ?,dragon ange et pou,le grand variable,jean tardieu un passant un passeur,éditions le pont du change,écriture web,oyonnax,ain,rhône-alpes,france,europe,vladimir maïakovski,affiche printemps des poètes 2015,éditions orage-lagune-express,en italie

 

 

 

 

02 mars 2015

Carnet / Hommage / Au bon plaisir de Joseph Bassompierre

J’ai appris ce week-end la disparition à l'âge de 73 ans de Joseph Bassompierre et je souhaite lui rendre un hommage particulier dans ces colonnes.

carnet,hommage,joseph bassompierre,organiste,aviateur,plongeur,note,journal,nicolas antoine lété,orgue de nantua,antoine de saint exupéry,le petit prince,vol de nuit,louis vierne,revue le croquant,blog littéraire de christian cottet-emard,groissiat,ain,rhône-alpes,france,europe,prix du conseil général de l'ain,littérature,souvenir,avion,planeur,oyonnax,aéroclub oyonnax,joseph de bassompierre,robert schumann,philippe lefebvre,louis alfred james lefébure wely,rené saorgin,abbatiale saint michel de nantua,christian cottet-emard,revue le croquant,cd fy,cd harmonia mundi,prairie journal

Joseph Bassompierre aux claviers de l'orgue Nicolas-Antoine Lété de l'abbatiale Saint Michel de Nantua (photo Christian Cottet-Emard)

Dès mon plus jeune âge, Joseph Bassompierre fut pour moi toujours associé en premier lieu à la musique, à la littérature et à une manière de vivre que je qualifierais de « selon son bon plaisir » . Dans mon adolescence, je fréquentais sa librairie à Oyonnax où l’on trouvait en plus un bon choix de disques classiques. Le commerce des livres et des disques — le commerce tout court — n’était cependant pas le grand souci de cet aristocrate qui possédait la plus rare des qualités, l’élégance du cœur et de l’esprit. En faisant petit à petit sa connaissance, je me rendis vite compte que Joseph Bassompierre était un homme du dix-huitième siècle « parachuté » dans le vingtième siècle.

J’aurais à ce sujet beaucoup d’anecdotes amusantes et émouvantes à raconter mais je ne voudrais pas réduire cet hommage à la seule évocation des aspects les plus pittoresques de sa personnalité en réalité empreinte d’une complexité secrète mêlant en un alliage subtil le goût de la vie, l’humour distancié et, en retrait, affleurant à peine, une discrète mélancolie qu’il veillait à dissimuler en public sous une civilité joviale. Je me souviens notamment de sa joie enfantine le jour où il m’annonça avoir déniché à la grande foire à la brocante de Leyment un buste représentant un de ses ancêtres.

Joseph Bassompierre ne cherchait jamais à afficher sa culture, son érudition et ses multiples talents qu’il n’avait aucun besoin de mettre au service d’un métier, d’une profession. Encore assez jeune, dès qu’il en eut l’idée et le loisir, il cessa d’être libraire et consacra sa vie à ses passions  : l’orgue, les voyages (dans un souverain mépris du confort le plus élémentaire), l’aviation, la plongée, avec pour seule règle son bon plaisir. Il avait tout son temps pour lui, ce qui le rendait disponible à qui lui témoignait une amitié sincère.

Je ne manquais aucun de ses concerts d’orgue en l’abbatiale de Nantua où son action fut décisive pour la préservation, le classement et la promotion de cet instrument exceptionnel qu’est l’orgue Nicolas-Antoine Lété à la tribune duquel il joua avec brio, invitant d’autres organistes célèbres à contribuer au rayonnement de l’instrument et favorisant l’enregistrement de disques réédités en CD parmi lesquels l'œuvre pour orgue de Robert Schumann par Philippe Lefebvre (FY) et des pièces de Louis Alfred James Lefébure-Wely par René Saorgin (Harmonia Mundi). C'est bien sûr grâce à Joseph Bassompierre que les élèves de la classe d'orgue du Conservatoire d'Oyonnax peuvent jouer sur cet instrument classé monument historique et dont l'organiste titulaire est depuis de nombreuses années leur professeure, Véronique Rougier.

Lorsque ses forces l’abandonnèrent progressivement, Joseph Bassompierre cessa de donner des concerts mais assista fidèlement à ceux des autres interprètes, toujours prêt à intervenir sur l’orgue qu’il connaissait par cœur lorsque pouvait survenir un problème technique.

carnet,hommage,joseph bassompierre,organiste,aviateur,plongeur,note,journal,nicolas antoine lété,orgue de nantua,antoine de saint exupéry,le petit prince,vol de nuit,louis vierne,revue le croquant,blog littéraire de christian cottet-emard,groissiat,ain,rhône-alpes,france,europe,prix du conseil général de l'ain,littérature,souvenir,avion,planeur,oyonnax,aéroclub oyonnax,joseph de bassompierre,robert schumann,philippe lefebvre,louis alfred james lefébure wely,rené saorgin,abbatiale saint michel de nantua,christian cottet-emard,revue le croquant,cd fy,cd harmonia mundi,prairie journal

Joseph Bassompierre au cœur de « son » orgue à Nantua (photo Christian Cottet-Emard)


Pour conclure cet hommage sur une note plus personnelle, je préfère me contenter d’évoquer un des moments passés en sa compagnie à l’époque où je lui rendis visite chez lui à Groissiat dans l’Ain pour écrire un article sur l’orgue de Nantua. J'ignorais encore que de nombreuses années plus tard, j'allais devenir papa d'une fille élève organiste à qui Joseph Bassompierre fit un compliment qui me toucha beaucoup : après l'avoir écoutée jouer une pièce de Louis-Nicolas Clérambault,  il déclara : « Elle a les doigts pour jouer cette musique »

En cette lumineuse journée d’été, il m’ouvrit la porte de sa grande maison de village surplombant la vallée verdoyante, me fit traverser une vaste cuisine sombre, en désordre, où un chat à trois pattes nous escorta jusqu’à un salon aux fenêtres grandes ouvertes sur la campagne ensoleillée. Le chat à trois pattes se jucha sur une pile vacillante de livres anciens. Joseph Bassompierre s’installa au piano et me joua la Berceuse de Louis Vierne au rythme de laquelle, en un instant suspendu, semblait s’accorder l’ample ondulation des foins sous la brise.

Christian Cottet-Emard

PS : Dans le sillage de l’avion de Saint-Ex.

Organiste, Joseph Bassompierre avait aussi un vrai talent littéraire qu’il ne se soucia pas d’exploiter mais qui s’exprime dans ses lettres et dans un texte (voir la copie en fin d'article) qu’il envoya à la revue de littérature et de sciences humaines Le Croquant suite à l’organisation du Prix Vol de nuit avec le soutien du Conseil Général de l’Ain, à l’occasion du centenaire de la naissance d’Antoine de Saint-Exupéry.

Aviateur lui-même et admirateur de Saint-Ex, Joseph Bassompierre vit son texte retenu par le jury et publié dans le n°29 du Croquant. Dans sa grande modestie, il était persuadé, me sachant au comité de rédaction de la revue, que j’étais pour quelque chose dans la sélection de son texte, ce qui n’était évidemment pas le cas. Il ne devait ce plaisir qu’à son seul talent.

J’eus beau lui affirmer qu’appréciant quant à moi peu l’auteur du Petit Prince, je me serais de toute façon bien gardé de participer au jury de ce Prix, il n’en démordit pas et voulut m’offrir un baptême de l’air dans un planeur qu’il pilotait. Il me fut d’autant plus facile de refuser catégoriquement cette invitation lorsque Joseph Bassompierre me précisa avec enthousiasme : « Vous savez, on peut monter jusqu’à pas loin de dix-mille mètres » !

CC-E

 

carnet,hommage,joseph bassompierre,organiste,aviateur,plongeur,note,journal,nicolas antoine lété,orgue de nantua,antoine de saint exupéry,le petit prince,vol de nuit,louis vierne,revue le croquant,blog littéraire de christian cottet-emard,groissiat,ain,rhône-alpes,france,europe,prix du conseil général de l'ain,littérature,souvenir,avion,planeur,oyonnax,aéroclub oyonnax,joseph de bassompierre,robert schumann,philippe lefebvre,louis alfred james lefébure wely,rené saorgin,abbatiale saint michel de nantua,christian cottet-emard,revue le croquant,cd fy,cd harmonia mundi,prairie journal

 

 

19 février 2015

Carnet / Du dégel

Depuis de longs mois, je devrais dire plus d’une année, la nature à laquelle je suis habituellement si sensible ne me parle pas. Elle me reste muette. Il en va de même, à de rares exceptions près, d’une grande partie de la poésie d’auteurs vivants que je lis en volumes et en revues. J’ai beau insister, chercher, rien à faire, cela ne me parle pas. J’ai souvent l’impression de relire le même texte comme si une même personne écrivait la même chose sous des noms différents.

***

carnet,note,journal,écriture de soi,autobiographie,prairie journal,humeur,états d'âme,moral,fatigue,hiver,brouillard,neige,morte saison,blog littéraire de christian cottet-emard,poésie,poésie contemporaine,poésie d'aujourd'hui,nature,dégel,attente

Dans les brumes d'Apremont, avant-hier mardi

Vouloir « faire » jeune est le meilleur moyen « d’avoir » l’air vieux.

***

Je suis un pessimiste bon vivant. Je pense que rien n’est sérieux mais que tout est tragique, que tout est bien qui finit mal. On me reproche parfois de ne pas être « positif ». Un : je me fiche de ce qu’on pense de moi. Deux : je ne trouve rien de plus niais que l’injonction qui nous est faite sans cesse de nos jours « d’être positif » .

***

Si je devais résumer tout cela, je dirais que j’attends le dégel.