01 novembre 2014
Cette vie de rêve
Ce n’est pas si mal finalement cette vie de rêve
Quand les rêves des autres se fracassent si souvent contre l’épicerie du coin
Ou qu’on les boit d’un trait au grand comptoir de l’idéal
Pendant ce temps tes rêves flottent au bord du monde
Plus soyeux et frais que les jambes des femmes
Plus denses et lourds que ton squelette
Plus immobiles et plus rapides que les nuages
Aussi peu réels que le monde se rêvant monde
Mais plus fiables que la météo les amours et les voitures
Tes rêves c’est-à-dire toi quand tu ne dors pas
Photo : lanterne dans un parc à Lisbonne (photo Christian Cottet-Emard)
© éd. Orage-Lagune-Express 2014
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09 août 2014
À un saule
L’eau le long du saule est son seul chant dans le soleil
Le vent n’est pas son mouvement ses gestes l’onde et le frisson
Il noue le temps dans son écorce et n’attend rien puisque sa chance est d’être un saule
© éditions Orage-Lagune-Express, 2014.
Photo Ch.Cottet-Emard
00:33 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arbre, saule, eau, lac, nantua, récits des lisières, blog littéraire de christian cottet-emard, poésie, contemplation, lumière, tempsvent, air, brise, feuillage, mouvement, onde, frisson, droits réservés, éditions orage lagune express, bord du lac, esplanade du lac de nantua, sentier
22 mai 2014
À l’américaine (nocturne urbain)
Bruits de la ville de province dans la pluie
Orange rouge vert dans les gouttes sur le pare-brise
Les cloches du samedi soir et les magasins où paient et sortent les derniers clients
Certains vont à la messe et te regardent sans crainte assis dans ton auto confortable emmitouflé dans ton manteau
Ils te prendraient presque pour un des leurs parce que tu stationnes sur un emplacement autorisé et que tu es vêtu très comme il faut et que tes cheveux sont coupés courts et que ta voiture propre inspire confiance
Tu présentes assez bien et ce n’est pas marqué sur ta figure que tu ne veux pas participer et que la seule chose intéressante pour toi c’est attendre regarder écrire
L’idée que le monde pourrait te quitter la voici
Elle arrive aux quatre décennies plus six années quand s’éloignent les petites lettres
Que cela t’encourage à laisser la poésie à d’autres pour dire simplement ta fatigue qui lasse le monde
Le moment vient peut-être d’écrire à l’américaine « je sors prendre un verre au soleil »
Ce n’est peut-être rien d’autre un poème
(Extrait de Poèmes de Preben Mhorn) © Éditions Orage-Lagune-Express, 2007.
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