30 janvier 2018
Gourmandises (conservées dans mon dernier carnet)
« Ça va tellement mal aujourd’hui que je vais écrire un poème. »
(Richard Brautigan)
« L’artiste est toujours quelqu’un qui pourrait aussi bien ne rien faire, se satisfaire de l’immersion dans le monde et d’une vague rêverie associée. »
(Michel Houellebeck)
« Le mépris des méprisables est couronne. »
(Albert Cohen)
« Pour en arriver là, il m’a fallu passer plusieurs concours de circonstances. »
(Pierre Autin-Grenier)
« Il y a deux choses qu’on ne peut pas prêter : une brosse à dents et un sous-marin nucléaire. »
(Slobodan Despot)
26 janvier 2018
Vient de paraître : QUELQUE PART, N'IMPORTE OÙ... de Lydie Jaillon, nouvelles, 160 p.
Les rencontres mais surtout La Rencontre, voilà la grande affaire de la vie humaine et bien sûr celle de la littérature. Le thème permet d’infinies variations dont le roman fait son miel. Dans le genre encore plus exigeant de la nouvelle, écrire court, efficace et original sur un sujet aussi vaste revient à prendre tous les risques.
Lydie Jaillon peut se permettre cette audace en raison d’une particularité de son style et surtout de son angle de vue : elle a l’art de placer au bon endroit dans son récit le détail minuscule qui va propulser l’histoire vers d’immenses horizons ou la précipiter vers des gouffres insondables.
Quelques feuillets suffisent à nous emporter à plusieurs reprises vers l’un et l’autre de ces extrêmes et cela commence dès le premier récit, Offrez-vous le ciel, où l’on voit l’homme le plus malmené par le quotidien le plus terre-à-terre accéder, sous l’effet d’un achat d’étoile, à une étrange et brève renaissance. Dans La mélodie du feu, on passe de la douce flamme du foyer à l'infernal brasier de la colère.
Dans ces douze nouvelles écrites au cordeau, Lydie Jaillon ne dédaigne pas l’humour car l’enjeu de la rencontre, aussi crucial soit-il, voit souvent sa solennité troublée par le détail (encore lui) qui va prêter à sourire. La note peut être grinçante (Mariage en solde) ou malicieuse (Dans la dentelle) où l’on assiste aux évolutions aériennes et capricieuses d’un soutien-gorge qui sème évidemment le trouble à chacun de ses atterrissages.
Dans un autre registre humoristique (Un homme de passage) c’est l’art suggestif du double sens érotique pratiqué avec maestria qui aspirera littéralement lecteurs et lectrices vers une très domestique conclusion.
Qu’on ne s’y trompe pas cependant, Quelque part, n’importe où... est aussi le livre des modernes solitudes, des élans contrariés et des rêves têtus qui s’effleurent, se croisent et risquent bien de se manquer dans l’espace étroit d’un abribus où l’on espère, chacun de son côté, quelques secondes d’éternité.
02:37 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, fiction, nouvelles, quelque part n'importe où, lydie jaillon, téléburo, auteure jurassienne, offrez-vous le ciel, mariage en solde, la mélodie du feu, un homme de passage, instantané, tribal masqué, pathétique, derrière les flammes, dans la dentelle, autre chose, l'abribus, cessate omai cessate
23 janvier 2018
L’ÉCONOMIE DU VOYAGE, de Jacki Maréchal
Les peintres font souvent de bons écrivains. Les deux disciplines se rejoignent parfois plus qu’il n’y paraît. Jacki Maréchal peut en témoigner. Sur la toile comme sur la page blanche, il est aussi à l’aise dans le grand format que dans la miniature. Son site internet se visite côté peinture et côté écriture.
La publication en petit format d’un carnet d’artiste finement imprimé sur beau papier donne l’occasion de découvrir un des aspects de son œuvre écrite, le récit bref où il excelle. Il s’agit ici d’une nouvelle présentée comme un conte poétique contemporain.
En seize courtes pages, Jacki Maréchal réussit à évoquer tout un monde, l’environnement à la fois étrange et familier, sous une grande éolienne, d’une petite communauté qui s’est constituée malgré elle à la suite d’une irruption assez brutale de la modernité dans la vie des individus. Dans le sillage silencieux de l’un d’entre eux, handicapé, ils accèdent peu à peu à l’organisation autour d’un monde sans mots.
Une fiction aux allures de fable d’aujourd’hui qui allie densité thématique (on y retrouve des préoccupations récurrentes de l’auteur) et écriture épurée.
L’économie du voyage, de Jacki Maréchal, 16 p. 3 €
Renseignements sur la page Facebook de l’auteur.
Disponible à Oyonnax en librairie Mille feuilles Maison de la presse.
01:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : l'économie du voyage, jacki maréchal, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, édition, publication, maison de la presse oyonnax