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09 février 2020

Carnet / Des nouvelles de mon Findus

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Ainsi que cela se produit parfois, le projet patine et s’enlise pour des raisons trop fastidieuses à énumérer dont les principales sont mon incompétence technique, ma lenteur, ma paresse, le temps passé à table et surtout mon incapacité radicale à collaborer avec qui que ce soit de manière qui me satisfasse d’un point de vue psychologique. Pour résumer, je dirais que je suis le seul responsable de cette situation.

Histoire de compliquer encore les choses, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’annoncer aux partenaires acceptant de m’aider dans cette publication que je décidais de geler le projet, raison pour laquelle mon ami l’artiste Jacki Maréchal m’a bien fait rire en le qualifiant de Findus.

J’ajoute que depuis cette rigolade salutaire, j’ai de nouveau gelé le projet (c’est mon petit côté guerre froide en hiver polaire, on ne se refait pas, surtout à partir d’un certain âge où il faut bien commencer à apprendre à garder la tête froide avant que le reste ne suive).

Tout cela pour informer les quelques personnes me demandant des nouvelles de cette publication un peu trop tôt annoncée que mon Findus finira peut-être par ressortir une énième fois du congélateur mais j’ignore quand, ce qui n’entamera en rien la qualité puisqu’il s’agit de poésie et non de poisson pané.

 

08 février 2020

Carnet / Un peu de futilité dans ce monde de brutes

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Il faudrait quand même un jour expliquer aux auteurs de séries et de films les bases de la dégustation des alcools et des cigares. Je sais que le monde connaît de plus sérieux problèmes mais tout de même, une bonne fiction doit soigner un peu le détail.

Je ne compte plus le nombre de scènes où l’on voit des personnages partager un grand vin, un vénérable porto ou un exceptionnel cognac agrémentés d’un excellent cigare. Jusque là, rien à redire, mais tout se détraque lorsque les protagonistes boivent et fument en même temps. Quelle invraisemblance et quel gâchis !

Mélanger alcool et tabac est un hérésie. On doit d’abord déguster le vin ou le cognac puis, à la suite, le cigare, et surtout pas l’inverse. La fumée du tabac transforme n’importe quel bon cru en un breuvage infâme qu’on ne peut même plus qualifier de piquette. Continuer à boire après avoir commencé à fumer est toutefois possible si l’on attend un moment précis où les saveurs vont s’équilibrer dans le palais. Il est plus facile d’atteindre ce point d’équilibre entre un alcool fort et un cigare, le vin étant quant à lui beaucoup plus vulnérable aux volutes. Comme dans de nombreuses circonstances de la vie humaine, c’est simplement une question de rapport de force.

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Autre détail à ne pas négliger si l’on veut mettre en scène un fumeur de cigare averti : l’outil de coupe. La tête d’un cigare doit être tranchée et non incisée. L’incision parfois pratiquée avec un outil qui produit une ouverture étroite a pour effet de concentrer les goudrons de la fumée, ce qui masque et gâche les saveurs. Le mieux est d’utiliser une petite guillotine qui va ménager une large ouverture permettant à la fumée d’arriver en bouche en grande quantité sans avoir à trop aspirer. Cela garantit la qualité des saveurs en évitant notamment de trop faire monter le cigare en température.

Et bien sûr, il ne sert absolument à rien de lécher la cape d’un cigare avant de l’allumer. Quant à le chauffer auprès d’une flamme avant la dégustation, cette manie absurde revient tout simplement à le détruire alors qu’on a pris soin de le conserver à un degré d’humidité d’à peu près soixante-dix pour cent. J’allais oublier : pour l’allumage, briquet à gaz ou allumettes. Pas de briquet à essence et de bougie.

Vous me direz, tout cela n’intéresse personne, mais l’un des plaisirs de tenir un blog est de donner son opinion sur des sujets dont tout le monde se fiche.

 

28 janvier 2020

Carnet / Courage, fuyons !

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J’ai lu qu'en 2020, le thème du Printemps des poètes est le courage. J’imagine le genre de brouet qu’on va touiller pour l’occasion dans les souillardes de cette usine à gaz qui lâche chaque année ses petits miasmes sous forme d’animations au rabais et d’anthologies subventionnées et publiées en pure perte.

Courage, fuyons !

Quant à cette vertu dont les conseilleurs sont rarement les payeurs, elle m’inspire un dicton plaisant que j’ai récemment découvert, plus l’oiseau est brave, plus le chat est gras.

Aujourd’hui, j’ai remporté une petite victoire sur mon tabagisme. Bien qu’en rupture de stock de mes petits havanes de la Vuelta Arriba (très honorables en qualité pour fumer tous les jours par rapport à ceux plus prestigieux de la Vuelta Abajo), je ne suis pas descendu spécialement à Oyonnax pour me réapprovisionner.

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En fouillant un peu partout chez moi, l’inventaire s’est résumé à deux cigarillos, un Montecristo Club et, dans l’humidor ruiné pendant les fêtes, un imposant Paradiso du Nicaragua trop nourrissant pour une soirée à repas ordinaire. J’ai même dégoté une cigarette, une Gitane blanche sans filtre rescapée d’un paquet acheté voici des mois dans un tabac de village guère fourni. J'ai donc fini la soirée avec ce que j'avais. Peu de courage en somme. La flemme a été plus forte que l’addiction.