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17 août 2019

Carnet / L’ascension des mers en trabaya

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Décor urbain années 30. Je puise de l’eau (une eau sombre) dans une sorte de puits qui ressemble plutôt à une cage d’ascenseur désaffectée. Près de moi, une jeune femme habillée à la mode de cette époque me dit : « Le plus beau, c’est l’ascension des mers en trabaya. »

 

J’accorde d’habitude plus d’importance à mes rêves éveillés qu’à mes rêves nocturnes et je me garde bien le plus souvent d’en imposer l’ennuyeux récit à autrui mais celui-ci m’a vraiment frappé par sa netteté et sa persistance au réveil. Quant au mot trabaya, j’ignore où je suis allé le dégoter. Une brève recherche m’a permis de trouver qu’il correspondait à la conjugaison du verbe travailler en asturien.

 

Avant d’aller dormir, je n’ai pourtant bu que de l’eau et je n’ai fumé qu’un petit cigare tout à fait normal !

 

Image / Je n'ai rien trouvé de mieux pour illustrer ce récit de rêve que cette photo prise lors de mon séjour à Porto en 2015.

 

02 août 2019

Carnet / Comme un regard lointain derrière un air de guitare.

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Qui est le destinataire d'un livre ? On aurait des surprises si l'on découvrait à qui était adressé tel ou tel chef-d'œuvre. Un vieil amour perdu, des parents disparus, quelqu'un avec qui on n'a pas eu le temps de s'expliquer, un fantôme du passé, un enfant à naître...

 

Je crois qu'un écrivain a souvent de bien mystérieux interlocuteurs et quand cela donne parfois un pilier de la littérature ou simplement un best-seller, ce n'est qu'un accident.

 

J’aime beaucoup cette idée, peut-être fantasque, qu’un grand livre, par exemple une de ces épopées qui font tenir debout une civilisation ou un pays, ait pu éclore tel un arbre millénaire dans les sables d’un modeste chagrin ou dans la nostalgie d’une humble joie.

 

Luís Vaz de Camões a-t-il caché dans ses Lusiades un secret hommage à sa défunte compagne Dinamene ? L’impossible dialogue entre Fernando António Nogueira Pessoa et Ofélia Queiroz trouve-t-il un peu de réparation dans des poèmes qui semblent parler d’autre chose ?

 

Quel visage se cache bien loin de la fortune ou de l’infortune d’un livre comme un regard lointain derrière un air de guitare ?

 

Image : détail d'une vitrine de Lisbonne (photo Christian Cottet-Emard)

 

30 juillet 2019

Carnet / Prisonnier du roman (2)

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En donnant un petit coup de main à une amie propriétaire de chevaux pour planter des piquets de bois, je pensais aux premiers travaux que requiert le roman.

 

On délimite un espace géographique, temporel, et on attend ce qui va se passer à l’intérieur. Ce n’est que bien après qu’on écrit. Avant, il faut taper fort pour enfoncer les piquets, sinon, la clôture ne tient pas et la « scène » du roman disparaît dans la nature avec tout ce qu’elle devait contenir.

 

C’est ce qui me faisait affirmer dans un texte plus ancien que le roman, à l’inverse de la nouvelle réclamant spontanéité, rapidité et précision, demande un labeur rustique, une forme de boulot, de lourd turbin certes nécessaire mais qui n’est pas dans ma principale conception de l’écriture.

 

Le plus intéressant ne vient qu’après, lorsque l’auteur peut enfin apporter sa petite musique, celle qui donnera peut-être à son histoire mille fois racontée par d’autres la sensation d’une voix sinon unique, au moins particulière, comme celle gravée sur un vieux disque retrouvé dans un grenier de la toute relative éternité humaine.

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Photo 2 : Musée du Fado à Lisbonne (photo Christian Cottet-Emard)