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03 février 2015

Carnet / En déneigeant

L’hiver, ses paysages, ses dentelles de givre, ses cascades de glace, ses neiges qui scintillent et ses activités stupides comme le ski et le déneigement. L’hiver, saison stupide.

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Plus de problème avec le ski dont j’ai refusé dès l’enfance tout enseignement après une seule séance qu’on m’a imposée je me demande pourquoi dans les années soixante du vingtième siècle. Mais le déneigement, ça, impossible d’y couper. Toute la fin de matinée et le début d’après-midi pour pouvoir sortir la voiture du garage.

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Sortir la voiture du garage : ça se mérite. 

D’habitude, je passe en force sans déneiger beaucoup, surtout quand le vent tourne et que ça fond sous la pluie mais ces derniers jours, on approche d’un mètre d’épaisseur. Pas question de passer en force sans y laisser le pot d’échappement et d’autres accessoires, quant à la fonte, ce n’est manifestement pas pour demain. 

Dans ces moments-là, je pense à la Bresse où la neige est rare et fugace mais j’ai trop de mauvais souvenirs professionnels là-bas pour m’y installer. Bourg-en-Bresse, c’est bien pour quelques courses, un verre au Français et un déjeuner chez La Jeanne, mais pour des cieux plus cléments, c’est encore un peu juste. 

L’hiver, je me sens vieux et stupide moi aussi, au point d’avoir la tête remplie d’un fatras de cartes postales dégoulinantes de fleurs et de parasols en bords de mer. Je pense à Francesco Biamonti qui écrivait d’âpres romans mais qui était « éleveur de mimosa » . Quel effet cela peut-il bien faire « d’élever du mimosa » ? , je me demande en déneigeant. 

L’hiver est la saison où je m’imagine ailleurs en train de faire autre chose que de déneiger, charrier des bûches de bois et vider les cendres de la cheminée sur cette saleté de neige immaculée. 

Comme Juppé, la tentation de Venise me prend. Vivoter d’un obscur commerce de figurines comme ces artisans qui tricotent des baguettes de verre coloré sous la flamme d’un petit chalumeau pour les transformer en minuscules cochons translucides, escargots bicolores, diablotins priapiques et autres bestioles pour les touristes. 

Mais n’ayant ni main verte ni habileté manuelle, adieu mimosa, verrerie, et bonjour déneigement, bénévole de surcroît. Tout ce temps-là est pris sur l’écriture, une activité dont l’avantage est au moins que personne n’attend un résultat, ce qui est bien réconfortant.

01 février 2015

Je craque.

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03 octobre 2014

Carnet / Du sentiment d'habiter

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Je trouve amusant de m’entendre dire « toi sur Facebook ? » Pourquoi pas ? Il y a des gens très bien sur Facebook, et très intéressants, avec qui il est agréable d’échanger des textes, des idées, des blagues, des photos, des vidéos, des bonjours. Je n’ai absolument pas le sentiment d’y exposer ma vie privée ou de m’y livrer à quelque exhibitionnisme narcissique. Les « amis  » inconnus avec qui je peux parler art, poésie, littérature me sont souvent plus proches que des gens que je connais, que je peux croiser tous les jours dans la rue et qui ouvrent des yeux ronds comme si je venais de prononcer un gros mot lorsque je me hasarde à leur parler d’un livre, d’un auteur, d’un poème, d’un tableau. Ceci est particulièrement vrai à Oyonnax où je ne vis plus mais où je suis obligé de descendre pour des courses et des démarches. Je n’ai vraiment presque plus rien à voir avec cette bourgade où je me sens plus que jamais un étranger alors que ma famille y a vécu depuis des générations. Ce constat me tourne dans la tête chaque fois que je reviens de voyage. Avec les liens tissés grâce à Facebook et aux blogs, je me sens moins prisonnier, moins isolé et incompris d'un point de vue culturel. 

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Lors de mon récent séjour à Lisbonne, nous avons dîné dans un petit restaurant mon épouse et moi avec une amie qui a traduit un de mes recueils de poèmes en langue portugaise. Nous parlions de Facebook qui nous avait permis de nous donner rendez-vous dans le quartier du Miradouro de Sào Pedro de Alcantara et notre amie a prononcé une phrase qui m'a frappé : « Ici, avec mes amis, nous n'avons pas besoin de nous donner rendez-vous pour nous voir. Nous savons que nous sommes dehors à tel endroit, à tel moment de la journée. »  

Voilà bien ce qui me manque ici, dans ma région où la convivialité urbaine et la qualité de vie à l'extérieur n'existent pas.
    

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Sans vouloir comparer ce qui ne peut pas l’être, le contraste est rude au retour de Lisbonne. Ah, le climat tempéré océanique (on dit aussi méditerranéen influencé par le Gulf stream), les squares, les immenses jardins publics avec leurs kiosques où grignoter un sandwich et siroter un café, une bière ou un verre de vin, fumer un cigare sans être embêté par un ou une militante hygiéniste, « les nouvelles chaisières » ainsi que les appelle Jean Pérol ! À Lisbonne, je ne râle presque plus et je ne ressens plus cette fatigue qui m’écrase depuis ma petite enfance. Et puis ce suprême plaisir : n’entendre que la musique de la langue portugaise sans comprendre ce qui se dit et se trouver de ce fait préservé de toute actualité.

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Insouciance de ne comprendre aucune autre langue, pas même l’anglais,  sensation délicieuse d’être à l’écart de tout, sauf des sensations immédiates de la flânerie, luxe d’être un touriste anonyme avec qui l’on se montre affable et courtois si l’on reste simple et sans arrogance, si l’on comprend que comme tout lisboète, vous êtes vous aussi capable de trouver du bonheur à vous asseoir sur un banc pour « prendre un bain de temps » ainsi que l’écrivait le poète Jean Tardieu.

Après deux séjours successifs à Lisbonne, j'ai beau avoir peur en avion et dans les aéroports, je referai le voyage, y compris pour de simples week-ends.

 

Photos : bancs publics dans le quartier Principe Real.

Cyprès géant en tonnelle, quartier Principe Real.

Pause café sous le kiosque du parc das Amoreiras sous l'Aqueduc des Aguas livres.

Un petit verre dans un autre jardin public ! (Photos © Christian Cottet-Emard)