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17 avril 2014

Carnet / En attendant « l’eléctrico »

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Ces derniers jours j’entends le coucou derrière chez moi. Chaque année son appel provient du même secteur de la forêt mais bien malin qui saurait le débusquer dans  l’immensité parme et vert tendre des sanguins et des jeunes pousses. 

La brève vague de ces pastels printaniers sur les prairies et les bois charrie les mêmes sentiments de renouveau et de mélancolie. 

Le printemps montagnard ne connaît pas l’insouciance du printemps maritime, il est comme quelqu’un de pressé qui ne veut pas qu’on l’aime trop longtemps ou comme quelqu’un qui aime tout le monde mais personne en particulier, il signale une fête quelque part sans forcément vous y convier. On entend souvent l’écho assourdi de cette fête lointaine et inaccessible dans la musique de Mahler et dans les poèmes de Rückert et d’Eichendorff. Ce n’est pas du tout la bonne période pour moi de lire cette poésie et d’écouter cette musique qui correspondent pourtant bien au style un peu romantique allemand de la nature où est plantée ma maison.

Mélancolie pour mélancolie, je préfère encore la saudade, moins oppressante, avec laquelle mon caractère est beaucoup plus en accord. Je suis à l’arrêt, lesté de la vieille valise de l'enfance, j’attends d’enjamber mes montagnes trop sévères pour monter dans l’inusable et lent eléctrico des collines de Lisbonne où, là-bas, les beaux jours prennent leur temps.

 

Photo : dans l'eléctrico à Lisbonne (photo © Ch. Cottet-Emard)

03 avril 2012

Interlude

30 août 2011

Carnet de l’Embouteilleux

Dimanche, j’ai fumé un Condal, cigare des Canaries. Agréablement surpris par ce cigare doux, léger, floral, à la cape soignée. Un cigare sans prétention qui s’alliera fort bien, à l’heure du goûter, à un carré de chocolat noir.
carnet,épilobe,lac de l'embouteilleux,haut-jura,hirondelle,nature,forêt,cigare,condal,canaries,chocolatLundi à lire et à rêvasser sous les deux parasols. Après quelques minutes de lecture, un frôlement me fait lever la tête et je me retrouve alors au milieu d’un ballet silencieux, le vol tout en grâce et en précision de dizaines d’hirondelles pourchassant des essaims de petits insectes en suspension au-dessus de la pelouse. Le chat en a interrompu sa sieste, en pure perte heureusement.
En fin d’après-midi, seconde promenade au lac jurassien de l’Embouteilleux. La dernière fois, la floraison des épilobes se reflétait dans l’eau. Aujourd’hui, les fleurs pâlissent et la brise s’empare des poils blancs et soyeux de leurs graines.