25 juin 2015
Carnet de Porto / Un peu plus qu’un rêve
En me promenant dans les grandes villes européennes depuis les années 80, je me suis toujours amusé à imaginer la vie quotidienne que je pourrais mener si je m’installais en ces contrées étrangères.
Vertige sur le Pont Luis 1 (Porto juin 2015)
Dès mon retour de Venise, Bruxelles, Florence, Sienne, Pise, Alghero, Lisbonne, Porto, j’oubliais ces rêveries et l’idée même de quitter la France.
Je me dis aujourd’hui que si par malheur la France devenait invivable (nous n’en sommes heureusement pas encore là mais certains voyants sont indéniablement au rouge) un repli au Portugal pourrait être envisageable avec dans un premier temps l’achat d’un petit pied-à-terre à Lisbonne ou à Porto. J’aurais évidemment une légère préférence pour Lisbonne mais la vie à Porto pourrait aussi me convenir.
Cette idée de repli correspond aussi à ma récurrente tendance à la fuite et à l’évitement. Les USA seraient hors de mes moyens financiers mais pas le Portugal. Je suis stupéfait que cette idée vienne seulement m’effleurer tant je suis depuis toujours sédentaire et pourtant... Il m’arrive même de penser que cette initiative pourrait aussi profiter à mes proches en cas de problème grave en France. Jamais je n’aurais cru que je puisse un jour tenir un tel raisonnement.
Métro sur le pont Luis 1 (Porto juin 2015)
Je trouve au Portugal une atmosphère qui correspond à l’idée que je me fais de la vie quotidienne et de la culture occidentales. Il s’agit d’une sensation difficile à définir, d’une impression d’accord tranquille, d’une respiration. Ce pays me semble correspondre à mon tempérament. Je ne l’idéalise pas mais un mystérieux sentiment, à la fois léger et profond, joyeux et mélancolique, s’installe en moi depuis le premier contact et se fait chaque fois plus insistant, y compris lors de ce troisième séjour.
Ce n’est pour l’instant qu’une intuition, un feeling, mais c’est indéniablement présent, comme si je croyais émerger d’un rêve dont je m’apercevrais au réveil qu’il ne s’agit pas d’un rêve — et Dieu sait si j’ai appris depuis longtemps à me méfier de mes rêves même s’il m’arrive encore d’être saisi par leur flot et d’en ressortir essoré.
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02 mai 2015
Interlude 2
14:15 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : interlude, photo, lisbonne, blog littéraire de christian cottet-emard, mur peint, ange, photographie
17 février 2015
Carnet
Les périodes situées entre les fêtes de Noël et la fin de l’hiver sont pour moi les moins créatives. Je crois que cela s’explique par le manque de lumière. La fin 2013 et le courant 2014 n’ont pas été très fastes, c’est le moins que je puisse dire, et l’été pourri n’a rien arrangé. Seules les bonnes surprises financières de l’automne et les promenades à Lisbonne ont un peu adouci le spleen.
J’ai de plus en plus besoin de lumière. Quand le jour décline, j’ai l’impression qu’un couvercle s’abat sur moi. Les longues nuits d’hiver me donnent parfois des sensations d’étouffement.
La musique m’apporte une respiration, notamment celle du compositeur britannique Sir William Walton. Hier lundi, j’ai passé une bonne partie de la journée à écouter à plusieurs reprises ses Variations sur un thème de Paul Hindemith et sa Symphonie concertante avec piano. Je ne sais pas pourquoi cette dernière œuvre me procure un bien-être véritablement physique, inexplicable. Miracle de la musique...
J’ai bien conscience qu’il me faudrait porter mes livres en cours avec plus de constance et d’énergie mais l’absence d’urgence financière en ce qui concerne la prose et la fiction et l’impact économique absolument nul de toute publication de poésie me rendent indolent.
Je suis aussi d’une génération qui est aux premières loges pour assister au changement radical que connaît le rapport auteur / éditeur et les pratiques de diffusion / distribution du livre. Je n’ai aucun a priori sur ces sujets et, dans ce domaine au moins, aucune nostalgie d’un système qui a peut-être fait son temps. Là encore, il semble qu’il y ait matière à se documenter en regardant ce qui nous vient des USA.
Aujourd’hui mardi s’il ne tombe rien du ciel, sortie raquettes dans les neiges d’Apremont avec des amis. Comme d’habitude, ce sera la météo qui décidera.
Photo : la lune dans les frênes, vue de ma fenêtre. (photo © Christian Cottet-Emard)
02:23 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, écriture de soi, autobiographie, blog littéraire de christian cottet-emard, spleen, hiver, nuit, lumière, musique, sir william walton, symphonie concertante walton, variations sur un thème de paul hindemith, walton, hindemith, raquettes, apremont, ain, france, europe, édition, publication, livre, diffusion livre, distribution livre, lisbonne, portugal, promenade