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07 octobre 2017

Salon du livre d'Attignat : après les feuilles d'automne, les pages d'automne

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Je serai présent ce dimanche 8 octobre après-midi au salon du livre d'Attignat dans l'Ain sur le stand des éditions le Pont du change pour signer mes ouvrages Tu écris toujours ? (chroniques littéraires humoristiques, Dragon, ange et pou (nouvelles fantastiques et humoristiques), ainsi que Prairie journal (carnets, journal intime) et Mariage d'automne (nouvelles sentimentales).

Pourquoi l'après-midi ? Parce que je n'ai pas envie de me lever tôt le dimanche et que j'ai l'habitude de prendre mon temps au petit déjeuner suivi d'assez près par le déjeuner.

 

 

 

 

04 mai 2017

Lac Genin / En mémoire de monsieur Jean Godet

 

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Je venais déjeuner dans cette auberge en forêt dès le milieu des années soixante du vingtième siècle et voilà que l’an deux mille est déjà dépassé.
 
Le menu spécialités au feu de bois n’a presque pas changé et rien n’a changé non plus dehors.

Ce lieu est une perle de mon collier de paysages.

Jusqu’à aujourd’hui je n'ai manqué aucun épisode du feuilleton du papier peint et des tentures murales.

Une année mythologique, ma grand-mère était revenue du centre-ville avec son permis de conduire tout neuf et m’avait payé le petit déjeuner à l’auberge du lac Genin (pain grillé maison et beurre des fermes voisines).

En ces autres temps la tenture murale était écossaise et un orage grondait comme un farceur caché dans les bois.

Je trouvais prodigieux ce matin si sombre que la serveuse avait dû éclairer en apportant le café et le lait.
 
Quel farceur cet orage qui courait les bois !
 
Et la tourbière qui faisait des ronds dans le lac et qui versait des gouttes de nuit dans le bol du jour !

Ce soir comme tant d’autres soirs le patron fait cuire la viande et le saucisson au vin dans la cheminée.
 
Enfant, je trouvais cet homme immense au milieu des années soixante à cause de la danse indienne de son ombre autour de l’odorant feu de bois.

Et ce même homme de taille tout à fait normale vient aujourd’hui à ma table me dire bonsoir monsieur, saluer d’autres habitués puis repart surveiller la cuisson au feu de bois pendant que son ombre continue sa danse indienne du milieu des années soixante.

C’est encore un beau soir pour dîner dans cette auberge.
 
Un de ces soirs à voir rappliquer le lac et la forêt dans la salle pour saluer quelques habitués si heureux que le menu n’ait pas changé.

Et rien ni personne, hormis l’archange à l’heure d’enrouler le décor, ne peut y changer quelque chose, pas même au menu spécialités au feu de bois.
 
 
 

08 mars 2017

Poème du bois de chauffage 1

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Mais comment cette idée que je puisse m’appliquer à ranger le bois de chauffage a-t-elle pu te venir ?

Faut-il que ta vie soit un désert pour croire une seule seconde en l’importance et la nécessité de s’appliquer à des piles de bois dont on n’attend rien d’autre qu’elles restent au sec sans s’effondrer

Comment peux-tu penser qu’une telle idée ait pu germer aussi dans une tête comme la mienne ?

Une tête pleine de poèmes encore non écrits pleine d’espoirs déçus mais néanmoins splendides et glorieux

Une tête faite exprès par le Bon Dieu pour se remplir de saudade de chants de musique de somptueuses pensées lubriques et de rêves éveillés et solaires ?

Ou peut-être me prends-tu pour un Suisse appliquant sa technicité horlogère à la régularité et à l’esthétique de ses empilements de bûches ?

Ou bien as-tu fini par croire que j’étais devenu « un vrai jurassien » ou quelque chose comme ça ?

Alors que je suis à peine le reflet du miroir de la salle de bain des vitres et de la flaque de pluie sur la route forestière

© Éditions Orage-Lagune-Express 2013