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06 août 2021

Carnet / Boîte de Pandore électorale

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En désignant comme des ennemis et des fauteurs de troubles des citoyens ordinaires qui seront désormais plus suspects et plus contrôlés que des délinquants, le président a ouvert, d’un point de vue électoral, une boîte de Pandore.

Dans cette affaire, les fanatiques pro et anti-vaccins qu’on peut d'ailleurs renvoyer dos à dos se réjouissent ou se désolent mais ce n’est pas vraiment le souci.

Le plus inquiétant, ce sera l’évolution politique de ceux, très nombreux, qui se seront résignés à la vaccination non pas par conviction mais simplement pour échapper à cette « vie de merde » qu’on leur a promis en haut lieu (et en ces termes !).

Parmi eux, beaucoup se sentent aujourd’hui non seulement trahis par de soi-disant contre-pouvoirs mais encore humiliés de se savoir privés de la moindre porte de sortie. Faut-il à ce point manquer de sens politique pour commettre une telle erreur psychologique !

Le ressentiment qui va en résulter risque fort de se traduire, le moment venu de l’élection présidentielle, dans quelques mois, par un regain de votes de revanche, des votes de défoulement punitifs totalement décomplexés, même si la situation sanitaire venait à s’améliorer. Il y a aussi une certaine logique à estimer que si la démocratie faillit comme c'est le cas en ce moment, des candidats soupçonnés de s'en éloigner puissent devenir fréquentables.

On peut alors penser qu’en cas de forte abstention de l'électorat pour lequel il ne s'est rien passé d'anormal ce 5 août, la foule des vaccinés contre leur gré pèsera dans le vote protestataire au second tour, surtout si elle converge vers celles et ceux qui ont compris depuis bien avant la crise sanitaire que ce président est dangereux, soit parce qu’il n’a plus ses nerfs, soit parce qu’il est irrémédiablement entré dans l’hubris.

 

 

30 juillet 2021

Carnet / Un prédateur minuscule mais très politique

carnet,note,journal,nouvelles du front,politique,société,pandémie,virus,vaccin,santé,hubris,président,dégagisme,jeunisme,vote castor,élection,présidentielle,démocratie,peuple,nation,pays,culture,blog littéraire de christian cottet-emard,piquouse,christian cottet-emard,nature,prédateurPuisqu’il faut encore garder le goût de plaisanter en ces temps où reviennent les pires réflexes de discorde et de division propres aux populations inquiètes (ce que goûtent les pouvoirs épuisés), je dirais que ce minuscule prédateur qui nous pourrit la vie, l’été et les vacances a un petit côté monsieur Jourdain, lequel, comme chacun sait, fait de la prose sans le savoir.

 

En nous envoyant ses variants en période pré-électorale, le virus (que je viens de désigner par le mot prédateur pour essayer de passer sous les radars du réseau social) fait de la politique sans le savoir.

 

Fin stratège ou simple opportuniste, le président de notre malmenée république ne l’ignorait déjà pas lorsqu’il a confié, au début du printemps je crois, d’après les journalistes, qu’il serait « amené à prendre des décisions fortes qui risqueraient de rendre sa réélection impossible ». S’agissait-il de ce que nous connaissons maintenant ou n’en sommes-nous qu’aux amuse-gueules avant le menu très consistant de la rentrée (je pense, entre autres, au plat de résistance des retraites) ?

 

Nous savons maintenant que ce vilain été est déjà plié, que le printemps sera méchamment électoral et nous nous doutons qu’entre les deux, l’automne et l’hiver risquent de sentir à nouveau le renfermé. Encore de longs mois, et peut-être plus, à marcher sur trois pattes, autant pour les marcheurs qui pataugent que pour le simple citoyen qui va son chemin comme il peut. Du point de vue du citoyen, c’est à se demander parfois si le président ne s’en fiche pas d’être réélu ou non.

 

Ce sera le virus qui décidera du scénario. Premier scénario: grâce aux vaccins ou par simple caprice de la nature, le virus perd tellement de terrain juste avant l’élection que les mesures de restrictions tombent les unes après les autres. Le président est alors porté en triomphe par le peuple finalement reconnaissant qu’on lui ait « un peu mis la pression » comme disait le joyeux fêtard qui fut un temps ministre de l’intérieur. Deuxième scénario : contre toute attente, le virus s’obstine et, vacciné dans son ensemble, le bon peuple est encore contraint d’avancer masqué dehors, de vivre une demi-vie en plein retour des beaux jours et de se choper plusieurs autres tournées générales au comptoir de la piquouse. Le président s’en va alors sous les huées, comme l’autre, celui qui jouait de l’accordéon.

 

Le premier scénario est peut-être le meilleur pour le président mais il n’est pas illogique de penser que dans les deux cas (triomphe ou déchéance), il puisse estimer qu’il a rempli la mission qu’attendait de lui cette frange (j’allais dire cette phalange) pourtant minoritaire d’une élite exclusivement financière de technocrates ignorant ce qu’est le « vieux pays » c’est-à-dire, une nation, un peuple, une culture. D’ailleurs, ce président n’a-t-il pas déclaré:« Il n’y a pas de culture française » ? Mais peu importe puisqu’il dit tout et son contraire car aujourd’hui, sa parole c’est comme la planche à billets, ça sort en abondance mais ça ne vaut pas cher.

 

Coquillage vide porté par la vague dégagiste et l’illusion du jeunisme, ce président probablement dernier rentier du vote castor n’a que faire de la politique au sens noble du terme. Même affecté de quelques petites crises d’hubris inhérentes aux leaders à faible légitimité, peu lui importe à mon avis de rester ou de partir au moment où, en docile gestionnaire de flux qu’il est, comme tous ceux de son monde, il présentera son bilan à ses maîtres. Sur ce plan-là, il a une longueur d’avance sur ceux qui l’adorent ou le détestent parce qu’ils croient qu’il gouverne alors qu’il n’est là que pour transformer les retraites en aides sociales, fermer les hôpitaux jamais assez rentables parce que soigner coûte alors que produire du médicament à la va-vite rapporte.

 

Pendant ce temps, ce qui reste de la démocratie prend passivement les coups qui pleuvent de toutes parts, (risque terroriste permanent, activisme religieux et culturel étrangers, immigration incontrôlée, criminalité et délinquance arrogantes... Avant l'interdiction ou l'obligation « sanitaire » de trop, aux prochaines élections, concernant ces périls, le virus ne doit pas, en plus de nous empêcher de respirer, nous rendre amnésiques.

 

Précision / Celles et ceux qui suivent ce blog savent que le peu que j’écris au sujet de la pandémie (un ou deux billets depuis le début) ne donne qu’un point de vue exclusivement politique, jamais sanitaire. Je n’ai aucune opinion (ni bonne ni mauvaise) sur les vaccins tout récemment arrivés sur le marché. L’avenir dira s’ils sont excellents comme beaucoup qui ont fait leurs preuves depuis longtemps ou s’ils s’inscrivent dans un prochain épisode du feuilleton des scandales sanitaires.

 

01 juillet 2021

Du choix des armes (dans la fiction romanesque)

carnet,note,journal,atelier de l'auteur,littérature,roman,fiction,enseigne de vaisseau mhorn,blog littéraire de christian cottet-emard,nouvelle,arme de poing,pistolet,christian cottet-emard,luger,makarov,beretta,armes dans la fictionL’un des personnages récurrents de mes nouvelles et romans parus et à paraître, l’enseigne de vaisseau Mhorn, porte en permanence un pistolet chargé, non pas dans l’intention de s’en servir pour commettre un crime mais par obsession de sa sécurité et pour adoucir la sensation d’impuissance provoquée par la blessure mal cicatrisée d’un vieux chagrin. Il n’est pas non plus un personnage suicidaire, juste quelqu’un qui n’a rien trouvé de mieux qu’une idée bizarre et un peu puérile pour réagir à un tourment.

Dans un roman, mettre en scène un personnage de fiction dont un aspect de la personnalité est défini par le fait qu’il ne se sépare jamais d’un pistolet pose quelques problèmes techniques liés à la vraisemblance qu’il ne faut pas confondre avec la vérité.

Il faut tout d’abord au minimum connaître la différence entre un pistolet et un revolver, se préoccuper du modèle (s’il le transporte en permanence, il ne doit pas être trop encombrant) et s’assurer qu’il a pu se le procurer dans des conditions crédibles que le récit mentionnera en une phrase ou une simple remarque pouvant par exemple être prononcée par un autre personnage.

Mhorn n’a pas réellement le grade d’enseigne de vaisseau. Ce sont ses anciens collègues de la marine marchande et son ami brocanteur et compagnon de boisson, Marius le Bernois, qui l’ont affublé de ce surnom. Après l’interruption de sa carrière dans la marine marchande, il mène une vie solitaire et vivote de transactions plus ou moins légales, principalement dans le commerce d’œuvres d’art et de livres anciens, dans lesquelles il intervient le plus souvent comme intermédiaire. Des opportunités dans d’autres transactions peuvent se présenter à lui. Le lecteur ne trouvera donc pas trop étonnant qu’il ait pu mettre la main sur un pistolet.

Dans un premier temps, j’avais choisi d’équiper mon personnage d’un Luger en raison de mon goût pour la forme caractéristique de cette arme mais le fait qu’il ait été utilisé lors de la première et de la deuxième guerre mondiale en fait maintenant une pièce de collection qu’il est très peu probable de trouver en état de fonctionnement dans la poche d’un passant du vingt-et-unième siècle.

J’avais aussi pensé à un Makarov (photo ci-dessus), pièce dont le faible encombrement, la simplicité et l’esthétique sont des qualités adaptées à mon faux enseigne de vaisseau. Je pourrais évidemment régler l’affaire en confiant à Mhorn un Beretta ou toute arme produite de nos jours mais cela nuirait à la dimension psychologique que je veux donner à ce personnage. Il lui faut une arme ancienne (mais pas trop) et des munitions d’origine ou compatibles, ce qui n’est pas évident.

Voilà une petite idée des problèmes qui peuvent se poser au romancier lorsqu’il veut tout bêtement s’autoriser à écrire « il posa son flingue sur la table de chevet »