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07 décembre 2021

Revue Instinct nomade n°9 / Claude Nougaro, les mots pour seule patrie

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Il a suffi de l’énoncer et l’évidence s’est imposée à nous : « Il faut faire un Nougaro ! Et sans attendre ! » (Je reprends cette introduction au neuvième numéro de la revue Instinct nomade dirigée par mon ami et éditeur Bernard Deson puisque j’ai le plaisir d’être membre du comité de rédaction).
35 contributeurs y racontent « leur » Claude. Il y a la famille : sa dernière épouse, sa sœur, deux de ses filles. Et aussi tous les autres : son agent, plusieurs de ses amis proches, des écrivains, des biographes, des journalistes, des peintres, des photographes, de simples passionnés… Ils ont en commun de garder un souvenir plein de tendresse de l’homme aux semelles de swing et une admiration éblouie pour ce faiseur de mots incomparable.
Ma participation est modeste (quelques souvenirs personnels) car la chanson n’est pas mon domaine de prédilection. Elle ne me nourrit pas. Je n’y trouve réunies la musique et la poésie que chez deux chanteurs, Paolo Conte et Claude Nougaro.

Dans la deuxième partie de la revue réservée aux chroniques, l'éditeur a choisi d'intégrer un texte qui a servi de préface à mon recueil de poèmes Aux grands jours sous le titre Histoire de lire et d'écrire (illustré de la photo de ma nouvelle bibliothèque) ! Un petit clin d'œil amical suite à un séjour chez moi un peu mouvementé !

Un beau numéro de 276 pages abondamment illustré avec une couverture et des dessins du très talentueux José Correa. À s'offrir et à glisser sous le sapin de Noël.

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27 novembre 2021

Carnet / Cet amour à vomir

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J’ai entendu hier sur la bande sonore du supermarché où je faisais mes courses (parmi les habituels messages publicitaires débiles, injonctions pseudo-diététiques et ordres à peine déguisés de faire du sport résumés en la formule impérative « bougez ! » (qui est devenue un tic de langage) cette perle pour Noël : « Si vous aimez vos proches, ne vous approchez pas trop. » Eh bien ce genre d’amour, j’espère vraiment ne jamais le connaître !
 
 

18 novembre 2021

Carnet / Tumbleweeds

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J’essaie, avec beaucoup de difficultés, de comprendre comment une grande partie des soixante-huitards, des post-soixante-huitards et de leurs pâles successeurs des années 80, principalement des gens de gauche et de sensibilité proche, en sont venus à détester et à rejeter l’Occident et leur culture d’origine en allant jusqu’aux extrémités auxquelles ils arrivent aujourd’hui (wokisme, complaisance voire accointances avec l’islamisme, fascination morbide pour le déclin et la défaite, désir de soumission et autres formes plus ou moins farfelues de fantasmes suicidaires).
 
Pour étudier ces variations d’un syndrome de Stockholm collectif au long cours, il faudrait la science d’une armée de sociologues et de psychologues. Moi qui ne suis ni l’un ni l’autre, ce qui ne m’a pas empêché d’observer à mon humble niveau ce phénomène depuis près de quatre décennies, en particulier dans le secteur culturel vulnérable par nature à ces attaques, j’ai observé que les « publics » concernés ont souvent un profil en commun.
 
Il s’agit de personnes instruites, issues des générations d’après-guerre jusqu’aux années 70 / 90. Dans cet intervalle, on remarque qu’elles ont aussi en commun une origine sociale comprise entre une petite et une moyenne bourgeoisie ayant parfois subi un déclassement ancien ou récent. Il arrive que ce déclassement soit revendiqué par les ultimes rejetons de ces classes sociales petites ou moyennes-bourgeoises comme un processus positif, une sorte de libération douloureuse plus ou moins affichée avec une certaine complaisance masochiste.
 
Cet échantillon assez large de population rassemble des individus qui ont tous des comptes à régler avec leur milieu social, cette petite et moyenne bourgeoisie, déclassée ou non, dont ils estiment avoir subi une éducation vécue comme étriquée, corsetée voire en opposition totale avec leurs idéaux et leurs désirs, ce qui, une fois conduits aux portes de l’âge adultes, les a bloqués dans les postures rebelles et contestataires d’une adolescence permanente dans laquelle certains se retrouvent figés jusque dans leurs vieux jours. J’en ai des exemples parfaits dans mon entourage d’amis et de connaissances.
 
Lorsqu’on discute avec eux de leur enfance et de leur jeunesse, on trouve presque toujours une figure d’autorité bornée, maladroite ou excessive qu’ils ont érigée en symbole de leur milieu social honni (un enseignant, un religieux, un éducateur, un parent...). De ce fait, tout ce qui contredit et s’oppose à cette figure symbolique leur devient désirable et a priori bénéfique, qu’il s’agisse d’autres croyances religieuses, d’autres cultures, d’autres modes de vie, d’autres façons de penser, d’autres manières de présence au monde, d’autres formes de sociabilité, n’importe quoi d’autre pourvu que cela soit « autre » et de préférence en opposition frontale ou violente à la culture occidentale d’origine. C’est de ce terreau que vient, je crois, leur aveuglement, leur déni, leur mauvaise foi face aux maux que j’ai cités plus haut.
 
Issu moi-même d’une des générations exposées à ce malaise, j’ai eu la chance d’y échapper pour une raison très simple : je n’ai jamais eu à nourrir un quelconque ressentiment en réaction à mon éducation familiale. Il y avait certes de l’autorité et des limites mais jamais d’autoritarisme, tout au contraire, beaucoup de bienveillance, de considération et de dialogue.
 
Du côté de l’enseignement (instituteurs, prêtres, professeurs), je n’ai jamais rencontré d’individus véritablement mal intentionnés, à l’exception, au collège, d’un prof de sport cinglé avec qui se mit en place pendant plusieurs années un affrontement psychologique constant, méthodique et sournois où tous les coups tordus étaient permis de sa part comme de la mienne, un rapport de force extrêmement dur qui faillit plusieurs fois dégénérer en violence physique, ce qui fut heureusement évité de justesse. Ce ne fut cependant pas cet adjudant qui provoqua mon allergie au sport puisque je l’avais déjà à l’école primaire. Il avait décidément tout raté !
 
À part cet épisode dont j’ai tiré un bref récit, ce qui est une manière d’extraire du positif de cette parenthèse de négativité, rien d’autre ne m’a conduit à rejeter mon éducation à l’ancienne, conforme aux valeurs de la petite-bourgeoisie provinciale (bien que le déclassement économique de ma famille aisée se fût produit au moment de la seconde guerre mondiale, bien avant ma naissance).
 
Aujourd’hui, quand je regarde toutes ces personnes dont j’ai brossé, certes à la truelle, le portrait, (ils me font penser à des tumbleweeds, ces amas de brindilles et de buissons déracinés roulant au gré des vents dans des paysages arides) tous ces gens qui se croient en rupture subversive mais qui ne sont en réalité qu’abandonnés à de morbides chimères, je suis reconnaissant aux miens de ce qu’ils m’ont transmis du cher vieux monde parfois fragile mais toujours renaissant, n’en déplaise à ceux qui le croient mort parce qu’eux-mêmes le sont ou le souhaitent.